La présidence de la république du Bénin a invité 09 partis politiques à prendre part au dialogue politique national prévu pour se dérouler du jeudi 10 au samedi 12 octobre 2019 au palais des congrès de Cotonou.

Patrice Talon reste fidèle à ses engagements et tient encore parole. Pour rester conforme aux annonces faites le 20 mai 2019 et le 15 juillet dernier, la présidence de la république a effectivement adressé dans la journée d’hier des invitations officielles à tous les partis politiques à jour de leurs formalités dans les registres du Ministère de l’intérieur à la date du jeudi 3 octobre 2019. Au total, 09 partis politiques sont concernés. Il s’agit de : Union Progressiste (UP) ;  Bloc Républicain (BR) ;  Parti du Renouveau Démocratique (PRD) ; Mouvement des Elites Engagées pour l’Emancipation du Bénin (MOELE-BENIN) ; Force Cauri pour le Développement du Bénin (FCDB) ; Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) ; Dynamique Unitaire pour la Démocratie et le Développement (DUD) ; Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) ; Parti la Flamme Renouvelée (PFR).

Ce dialogue politique national vient à point nommé, au regard de la crispation et des tensions nées de l’application des nouveaux textes régissant le système partisan béninois et du nouveau code électoral. Faut-il le rappeler, l’application de ces deux nouveaux textes ont engendré l’exclusion de fait, de plusieurs partis politiques traditionnels qui monopolisaient depuis une décennie, le mouvement partisan national. La conséquence la plus poignante a été la non-participation des partis d’opposition aux dernières élections législatives. Une situation qui a engendrée des violences électorales avec pour point d’orgue, les évènements malheureux du 1er et 02 mai 2019 à Cotonou ainsi que les violences enregistrées dans le département des Collines. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Si avant les élections législatives de 2019, seuls les Partis Union progressistes et Bloc Républicain étaient à jour vis-à-vis des textes, ils sont maintenant au total 09 partis politiques à s’être conformés à la loi, nonobstant le fait que certains de ces partis n’ont pas encore totalement achevé les formalités.

Le dialogue politique qui doit démarrer ce jeudi 10 octobre  s’avère nécessaire car, les plais des dernières élections législatives restent ouvertes. Les opposants sont sur pieds de guerre tandis que les membres des deux blocs politiques autour du président Patrice Talon rêvent encore sans oser le dire, d’’élections communales, municipales et locales amicales comme ce fût le cas des dernières élections législatives. Mais Patrice Talon ne peut plus prendre un tel risque. La tension politique est à son comble. L’image de pays laboratoire de la démocratie du Bénin a été sérieusement écornée et il serait suicidaire pour l’ensemble du peuple béninois qu’un tel scénario se répète. Le président Patrice Talon a donc choisi faire la sourde oreille aux ayatollahs de son régime en écoutant la voix du peuple et prenant la voie juste du dialogue.

Il est donc évident que l’ordre du jour de ce dialogue politique va porter sur les dernières élections législatives. Des élections dont l’opposition réclame la reprise. Une exigence qui s’avère utopique au regard des dépenses englouties et du déséquilibre des rapports de force politique actuelles. Patrice Talon tient encore la barque d’une main ferme par un réajustement intelligent de son gouvernement. L’entrée de dame Eléonore Yayi Ladékan au gouvernement pour servir de tampon avec les peuples Nago, la délivrance du récépissé provisoire au parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) pour lui permettre de participer aux pourparlers de ce dialogue politique national, constituent des gages de sincérité et une preuve d’intelligence politique, à quelques mois des élections communales, municipales et locales. Vivement que ce dialogue accouche de bonnes résolutions et que le fil du dialogue ne rompt plus jamais.