Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’Unicef
Des millions d’enfants dans le monde endurent les effets de mauvaise alimentation et d’un système alimentaire qui ne tient pas compte de leurs besoins. C’est à travers le rapport intitulé ‘La Situation des enfants dans le monde 2019-Enfants, nourriture et nutrition’’, lancé ce mardi 15 octobre que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), l’a fait savoir par l’entremise d’un communiqué officiel. C’est un rapport accablant qui interpelle tous les acteurs du monde de l’enfance.
«149 millions d’enfants présentent un retard de croissance ou sont trop petits pour leur âge; 50 millions d’enfants souffrent d’émaciation ou sont trop maigres pour leur taille; 340 millions d’enfants, soit un enfant sur deux, souffrent de carences en vitamines et en nutriments essentiels, tels que la vitamine A et le fer ; 40 millions d’enfants sont en surpoids ou obèses». Ce sont entre autres valeurs inouïes, contenu dans ledit rapport. En effet, le document met en relief sur « la pauvreté, l’urbanisation, les changements climatiques et de mauvais choix en matière d’alimentation contribuent à l’adoption de régimes alimentaires préjudiciables à la santé », notamment celle des enfants. Ces chiffres qui donnent le tournis précisent également qu’un enfant de moins de 5 ans sur trois souffre de malnutrition ; deux enfants de moins de 2 ans sur trois s’alimentent mal souligne le rapport. Le rapport insiste en outre que sur le fait que les mauvaises pratiques en matière d’alimentation commencent dès les premiers jours de vie de l’enfant. Et pour illustré, il affirme bien que l’allaitement sauve des vies, seuls 42 % des bébés de moins de 6 mois sont exclusivement nourris au sein et de plus en plus d’enfants consomment des préparations pour nourrissons. En l’espèce, Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’Unicef déplore : «Malgré toutes les avancées technologiques, culturelles et sociales des dernières décennies, nous avons perdu de vue l’essentiel: les enfants qui mangent mal vivent mal. Elle a de plus fustigé : « Des millions d’enfants ont une mauvaise alimentation pour la simple raison qu’ils n’ont pas d’autre choix. Le regard que nous portons sur la malnutrition et la manière dont nous traitons ce problème doivent évoluer : l’enjeu n’est pas tant de donner aux enfants suffisamment de nourriture, mais de leur donner les bons aliments. Voilà le défi que nous devons tous relever aujourd’hui ». Face à une telle situation, l’Unicef par son communiqué en date de 15 octobre appelle les gouvernements, le secteur privé, les donateurs, les parents, les familles et les entreprises à aider les enfants à grandir sainement. Il les exhorte aussi à encourager les fournisseurs de denrées alimentaires à agir dans l’intérêt des enfants, en les incitant à produire des aliments sains, pratiques et abordables ; à créer des environnements alimentaires sains pour les enfants et les adolescents en utilisant des approches qui ont fait leurs preuves, telles que l’utilisation d’étiquettes précises et faciles à comprendre sur les emballages et des contrôles plus stricts en ce qui concerne la commercialisation des aliments préjudiciables à la santé ; à mobiliser les systèmes de soutien dans les domaines de la santé, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, de l’éducation et de la protection sociale afin d’améliorer les résultats nutritionnels pour tous les enfants et collecter, analyser et utiliser régulièrement des données et éléments de preuve de bonne qualité pour orienter les actions et suivre les progrès. Pour finir, la Directrice de l’Unicef affirme qu’ils ont besoin que les gouvernements, le secteur privé et la société civile fassent de la nutrition infantile une priorité et travaillent de concert pour éliminer les causes d’une mauvaise alimentation sous toutes ses formes.