Plus qu’un match amical des journées FIFA, la rencontre ayant mis aux prises le Bénin et la Zambie s’est révélée un rendez-vous à grand enjeu pour les deux pays. Totalement engagés pour en finir avec les Ecureuils dimanche dernier au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo, les Chipolopolos ont montré la bonne voie aux Béninois qui, visiblement continuent de savourer leur remarquable parcours de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, Egypte 2019. Et pourtant ! Les Béninois ne sont qu’à quelques semaines de la course pour Cameroun 2021. Les visiteurs se frottent les mains d’avoir réussi l’essentiel en accrochant les locaux (2-2).
Les meilleurs sur le terrain lors de cette confrontation étaient les Zambiens. Les visiteurs ont été très productifs à travers leur prestation. Une bonne qualité de jeu dans laquelle transparait une bonne circulation de balle, un système tactique fluide et oxygéné, un bon quadrillage de terrain, une rigueur dans la gestion des temps forts et surtout la réussite dans les dernies gestes. En somme, la Zambie a développé son football avec une aisance remarquable sur les installations du stade Charles de Gaulle face au Bénin. Entre les hourras désapprobateurs des carences criardes affichées par les Ecureuils et les joies manifestées après les deux buts égalisateurs, le public béninois est resté sur sa soif quant à la forme présentée par sa sélection nationale qui disputait après plusieurs années, un match amical et international avec ses cadres à domicile. Les Béninois attendaient mieux. Ils espéraient voir une équipe qui va sublimer. Une grande équipe du Bénin tout court. Mais hélas !
C’est la Zambie, cette équipe aux multiples atouts techniques et physiques qui a imprimé finalement son rythme aux Ecureuils. Ils ont passé une soirée harassante pour in fine s’en sortir heureusement avec le point du nul. En effet, par deux fois, les Béninois ont été menés avant de refaire leur retard. C’est Michael Poté qui a sauvé en toute fin de match tout un peuple en remettant à égalité les deux formations. C’est bien vrai qu’après trois matches amicaux du retour de la CAN, les statistiques sont en faveur des Ecureuils qui alignent une victoire, une défaite et un match nul. Mais le contenu de la rencontre du dimanche dernier résume tout du gros boulot qui attend le Bénin qui veut se taper une qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, Cameroun 2021. En témoigne la baisse de régime distillée par Olivier Verdon, fautif sur les deux buts encaissés par le Bénin face aux Chipolopolos. Les Béninois ont joué très suffisants à l’exception de quelques-uns :(Jérôme Bonou Agossa, Yessoufou Assogba, Stéphane Sèssègnon et dans une moindre mesure David Kiki, Steve Mounié puis Michael Poté) qui ont essayé de tirer leur épingle du jeu. Le temps de se vanter d’être désormais parmi les grands du continent africain est derrière. « Dans l’ensemble je le trouve un peu logique. Chaque équipe a eu sa mi-temps. En seconde mi-temps, les Zambiens ont été meilleurs que nous…On a un peu plus souffert…En première mi-temps, je regrette de prendre un but comme on l’a pris. Une première alerte, juste une passe en profondeur, derrière on concède un but. C’est trop facilement quoi ! Ça nous met en difficulté forcément. C’est trop facile pour l’adversaire….Cette première mi-temps on s’est créé des occasions, on a manqué un tout petit peu de réalisme», a déclaré Michel Dussuyer, le sélectionneur national qui a confirmé l’infirmité qui a caractérisé le jeu produit par son équipe en conférence de presse d’après match.
Un peu plus loin, il a reconnu que les Ecureuils ont manqué de beaucoup de rythme. Toute chose qui sera très déterminante pour le résultat final du match face au Nigéria qui aura lieu début Novembre 2019. Rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la première journée des qualificatifs de la CAN/2021 dont le Bénin nourrit de sérieuses ambitions d’y prendre part. «…Je pense que physiquement, on a souffert. C’est des joueurs qui sont un peu en manque de temps de jeu. Au niveau du rythme, ça compte. Les Zambiens ont été meilleurs que nous dans ce domaine. Le regret toujours, c’est de ne pas pouvoir gagner le match. On a eu l’occasion de passer devant avec un pénalty…», regrette Michel Dussuyer qui doit inviter ses poulains à revenir sur terre. Le laurier revient à la Zambie qui vient de réveiller les Ecureuils, toujours plongés dans l’euphorie de la CAN réussie en Egypte.