Le nouveau texte d’amendement constitutionnel voté par l’Assemblée nationale du Bénin consacre beaucoup d’avancées majeures qui feront du Bénin un modèle et un exemple à suivre dans les pays africains. Le texte s’il est promulgué donne une place constitutionnelle aux chefferies traditionnelles, ouvre la voie à la discrimination positive à l’égard des femmes et aussi ferme définitivement la porte à l’hégémonie de dynasties politiques avides de pouvoirs à vie.
Une avancée historique et un exemple pour les peuples africains. L’adoption des modifications à la Constitution du 11 décembre 1990 vient répondre à l’impérative nécessité du ‘’peuple progressiste’’ du Bénin, de se donner une boussole qui leur permette d’atteindre l’objectif ultime d’un développement au service peuples. Ainsi dans la nouvelle loi votée, le Bénin permet désormais à l’assemblée nationale, d’insérer dans les lois relatives aux élections des clauses de discriminations positives à l’égard des femmes. Ces dernières qui représentent la majorité de la population sont malheureusement sous-représentées dans les instances de décisions notamment à l’Assemblée nationale et dans les Conseils communaux. Avec le vote de la nouvelle Constitution des quotas peuvent être désormais définis pour favoriser une meilleur représentation de la gente féminine dans les instances de décisions et de représentation. L’autre avancée majeure dans le texte modificatif adopté à l’Assemblée nationale en fin de semaine dernière, c’est l’impossibilité pour un président de la République de s’accrocher éternellement au pouvoir. Car en effet, pour une première en Afrique, un président de la République fait la promotion d’une modification de textes constitutionnels qui ne saute pas le verrou de la limitation des mandats et qui ne laisse aucune place aux interprétations subjectives et intéressés aux courtisans et au président la République. Ce maintien du verrou de limitation du mandat du président de la république constitue aussi un exemple que le Bénin donne aux autres pays africains, 29 ans après avoir bouclé avec succès la première conférence nationale des forces vives. En conservant cette clause de limitation de mandat et en réussissant dans le calme et sans effusion de sang la révision de sa constitution, le Bénin plus que jamais sera regardé avec plus de respect par la communauté internationale et sera, sans doute comme c’est le cas 1990, le laboratoire pour de nombreux pays.
Outre les avancées majeures précédemment citées, la loi n°2019-040 portant modification de la loi n°90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin, d’autres modifications sont intervenues. Il s’agit par exemple de la reconnaissance officielle dans la Constitution des chefferies traditionnelles. Les chefferies traditionnelles sont en effet le mode de gouvernance coutumière du Bénin rangé dans les placards par le colon et maintenus en l’état par les élites politiques depuis le début des indépendances. L’ancien président de la République Nicéphore Soglo de par ses actions a pu redonner de la valeur à ces chefferies traditionnelles. Mais aujourd’hui, en reconnaissant leur existence dans la Constitution, Patrice Talon fait le pas décisif pour la sauvegarde de couronnes locales indispensables au vivre ensemble dans les communautés au Bénin. Une avancée qui fera du Bénin un modèle dans la sous-région. Mais en attendant la concrétisation de tout ceci, les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle pour le contrôle de conformité et la présidence de la République pour sa promulgation.