Le parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin a tenu son congrès extraordinaire il y a quelques jours. Au terme de ce congrès, le président de du parti Jacques Aydaji interrogé sur l’idéologie et la vision de son parti répond que Moele-Bénin est un parti particulier. C’était au cours de l’émission invité du dimanche de la télévision nationale
Moele-Bénin est un nouveau parti présent sur l’échiquier politique national. Mais les ambitions de ses dirigeants sont grandes et tranchent avec le mimétisme politique qui s’observe depuis 1990 au sein des partis politiques traditionnels. Moele-Bénin se veut être un parti progressiste qui prône le patriotisme économique à travers son slogan, « consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons ». A la question de savoir Quelle est la ligne politique idéologique de Meoel-Bénin ? Son président Jacques Ayadji répond. « Moele-Bénin est un parti du progrès. C’est un parti qui est de la sociale démocratie. Mais c’est un parti particulier. Parce que si vous suivez bien notre discours, vous allez voir que nous sommes les seuls, à tenir ces discours-là. Nous parlons de patriotisme économique qui consiste à consommer ce que nous produisons et à produire ce que nous consommons. Nous parlons d’une détermination pour arriver à gagner le combat de l’énergie sans lequel aucune industrialisation de notre pays n’est possible. Parce que vous ne pouvez pas produire ce que vous consommez et consommer ce que vous produisez si vous n’avez pas un tissu industriel. Quel tissu industriel est possible dans notre pays aujourd’hui si notre situation énergétique est celui qu’il est ? Nous-nous battons également pour cela… ».
La ligne du parti ne se résume pas qu’aux questions économiques. Moele-Bénin à sa vision de l’organisation de la vie politique notamment le système de dévolution du pouvoir législatif. Le président de Moele-Bénin Jacques Ayadji propose un scrutin uninominal à deux tours et se justifie. « Nous sommes les seuls à dire dans notre pays le Bénin aujourd’hui que le mode de scrutin aux élections législatives qui est un scrutin de liste est un mode à ranger dans les placards parce que ça apparaît pour nous comme une escroquerie du peuple qui ne sait pas pour qui il vote. Lorsque vous rentrez dans une circonscription électorale et qu’on place quelqu’un en tête de liste, même si cette personne est rejetée dans sa commune d’origine, commune dans laquelle elle est le plus connu, cette personne peut se retrouver élu avec les suffrages de ceux qui sont mal positionnés sur leurs listes et qui sont quand même populaires dans leurs localités. Si bien que leur suffrage contribuent à faire élire celui qui est en tête et eux sont malheureusement recalés. Donc nous disons qu’il faut arrêter le scrutin de liste pour passer au scrutin uninominal à deux tours pour que chacun lève le doigt et que les populations s’alignent derrière. Et que les circonscriptions électorales au niveau des élections législatives ne soient plus un ensemble de communes mais que chaque commune soit érigée en circonscription électorale… ». Moelle Bénin a aussi pour vision de permettre aux Béninois de la diaspora de se faire représenter à l’Assemblée nationale grâce à l’introduction d’un quota de 10% des sièges en leur faveur.
Le sujet brûlant de révision de la constitution a été aussi abordé lors de cette émission télévisée. Globalement, le président de Moele-Bénin est en phase avec les innovations contenues dans le nouveau texte constitutionnel. ‘’Cette Constitution est révisée et nous devons avancer. C’est la position de Moele-Bénin. Pour Jacques Ayadji, la création du poste de vice-président est intervenue pour pérenniser la volonté d’organiser des élections générales et éviter l’organisation d’élections présidentielles qui pourraient la remettre en cause. ‘’ Le poste de vice-président est lié à la gestion de la vacance du pouvoir pour ne pas remettre en cause le principe d’organisation d’élections générales afin que les mandats restent toujours alignés’’. Au Moele-Bénin le poste de Vice-président ne pose aucun problème, va-t-il laisser entendre.
Il a aussi abordé les autres innovations contenues dans la loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Il s’agit de l’introduction de la Cour des comptes qui est une exigence communautaire au sein des pays membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Il s’agit d’une question qui fait consensus à l’instar de la reconnaissance des chefferies traditionnelles et de l’abolition de la peine de mort. Sur la question de la ratification des accords qui fait débat, le président de Moele-Bénin estime qu’il n’y a pas évènement d’autant que dans l’ancienne Constitution, le Chef de l’Etat avait la prérogative de le faire par des mesures exceptionnelles appelées ordonnances. Le monde est une succession d’évolutions et pour faire mille pas, il faut commencer par un premier pas, estime-t-il.