Le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou, Champion de la Zlecaf et le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ont conjointement animé une conférence de presse. Objectif : faire le point des décisions phares prises pour accélérer l’aboutissement et la réalisation d’une réelle et vraie Zone de libre-échange. C’était le 7 juillet 2019, à Niamey, suite à l’ouverture des travaux de la 12è session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine dédiée au lancement de la phase opérationnelle de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlcaf).
54 sur les 55 pays du continent ont déjà signé l’accord sur la Zlecaf et 25 pays l’ont ratifié, à ce jour. En effet, face aux hommes des médias le Président nigérien, Issoufou Mahamadou a rappelé que la Zlecaf est l’aboutissement du travail de plusieurs générations de panafricanistes. Ainsi pour lui, aujourd’hui, l’Afrique est à un point de départ dans l’agenda 2063. « Nous avons 55 Etats soit 55 marchés fragmentés avec 84 000km de frontières qui nous séparent. Cela constitue un obstacle au commerce et aux échanges pour les différents pays. Le niveau de commerce interafricain est de 15%, alors qu’il est de 70% en Europe, 75% en Asie et 20% en Amérique Latine. Voici la situation de l’Afrique depuis plusieurs décennies. C’est pourquoi, nous avons décidé de sortir en brisant les barrières tarifaires et non tarifaires », a révélé le Président Issoufou Mahamadou de la République du Niger.
D’importantes décisions
Dans cette logique, il précise que cinq instruments ont été lancés à Niamey pour rendre opérationnel la Zlecaf. Il a ainsi ajouté qu’à Niamey, une deuxième décision a été prise. Celle relative au choix du pays qui devrait abriter le siège du Secrétariat Général de la Zlecaf : il s’agit du Ghana. Quant à la troisième décision, elle concerne la date du 1er juillet 2020, choisie pour le début des échanges dans la zone de Zlecaf. « Nous prendrons toutes les dispositions pour qu’à cette date les échanges se fassent dans le cadre de la Zlecaf », a insisté le Chef de l’Etat nigérien.
La quatrième décision importante prise à Niamey est l’adoption d’une journée de l’intégration africaine qui sera célébrée le 7 juillet de chaque année. Selon le Président, les Chefs d’Etat ont également discuté de la deuxième phase de négociation qui porte sur les investissements, la concurrence et la propriété intellectuelle où des instructions ont été données aux négociateurs pour qu’elle se termine en décembre 2020. Pour lui, l’accord sur la Zlecaf est l’un des accords dont le processus a été rapide depuis la création de l’Organisation de l’Unité Africaine et sa transformation en Union Africaine. Mais, « il n’échappe à personne que la Zlecaf n’est pas un projet isolé, c’est un projet parmi tant d’autres de l’agenda 2063 qui a beaucoup de projets phares portant sur les infrastructures (terrestres, aéroportuaires, ferroviaires, maritimes, énergétiques, de télécommunication etc.). Il est évident également qu’on ne peut pas développer le commerce interafricain sans développer l’industrie ; la mise en place du plan de développement de l’Afrique dans l’agenda 2063. Ce sont tous ces projets emblématiques qu’il va falloir mettre en œuvre en parallèle avec la ZLECAf », a expliqué le Président de la République.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a fait savoir que ‘’C’est le commerce qui a fait la richesse des hommes et la richesse des Nations depuis longtemps’’. Il a de plus martelé que tout comme l’agenda 2063, la Zlecaf a également procédé par un processus participatif (les Etats membres, les communautés économiques régionales, le monde des affaires, le secteur privé et la société civile). Le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat a, en outre, rappelé que ce projet était déposé sur la table de l’Union Africaine depuis le 25 mai 1963 à Addis- Abeba, en Ethiopie. « Nous allons travailler pour pouvoir faire face aux défis de la Zlecaf, qui sont immenses. Le commerce exige des infrastructures aussi bien que la paix et la stabilité. Le commerce est bloqué du fait de l’insécurité dans le Sahel. Ceci nécessite une attention toute particulière. Le terrorisme constitue une menace à la paix, à la stabilité et à la sécurité», a-t-il souligné.
Pour lui, il y a des défis, mais c’est un pas extraordinaire qui a été franchi. « Je suis sûr que, M. le Président de la République, vous allez continuer à nous accompagner au niveau de la commission de l’Union Africaine, parce que, nous sommes en ordre de bataille pour progressivement lever tous ces obstacles afin d’ouvrir l’Afrique aux africains », a-t-il exhorté. Il a, pour finir, affirmé que la jeunesse africaine est capable de faire des miracles, il faut juste lui donner les moyens ».
Notons que cette conférence de presse est intervenue juste après la clôture de la session extraordinaire de la Zlecaf, sous la présidence effective du Président Egyptien, Abdel Fattah Al Sissi, président en exercice de l’Union Africaine.
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