L’année 2020 est celle au cours de laquelle les Béninois sont appelés à renouveler les membres des Conseils communaux, locaux et municipaux. A quelques mois de cette élection cruciale dont la date n’est pas encore connue, les partis politiques reconnus comme tels, commencent déjà à s’affronter tandis que les partis d’opposition peinent à sortir la tête de l’eau.
« Des élus ou militants du Blocs Républicains démissionnent pour rejoindre l’Union progressiste ou encore des élus Udbn rejoignent un autre parti politique…. Et vice versa ». Il ne se passe plus une seule semaine sans qu’on apprenne par médias interposés, la démission d’un membre de tel parti politique pour un autre. L’approche des élections communales municipales et locales provoque un regain d’activités au sein des formations politiques qui négocient à tour de rôle, les transferts de militants d’un camp vers l’autre. Comme par le passé, le mercato politique est clairement ouvert au Bénin et le restera certainement jusqu’à la date de clôture du dépôt des listes pour les élections municipales communales et locales. Le phénomène se remarque principalement au niveau des deux blocs politiques soutenant l’action du président Patrice Talon et représentés à l’Assemblée nationale. Il s’agit du Bloc Républicain et de l’Union Progressiste. Bien que traités de partis siamois ou de caisses de résonance du pouvoir à l’Assemblée nationale, la guerre de mobilisation des militants représentatifs fait rage entre ces deux partis. Les débauchages se poursuivent et bien malin qui saurait prédire le parti à même de recruter le plus dans le camp de l’adversaire.
Les deux partis politiques soutenant l’action du président de la République au-delà du simple recrutement des militants adverses ont exporté leurs rivalités politiques dans l’appareil administratif. Les ministres issus du Bloc Républicain nomment en remplacement des cadres de l’Union progressistes, des personnes issues de ce du Bloc Républicain. Il en est de même au niveau des ministres du l’Union Progressiste qui remplacent plus facilement les cadres estampillés Bloc républicain par ceux issus de l’Union Progressiste.
Pendant que le Bloc Républicain et l’Union Progressiste végètent dans une bataille fratricide que seul Patrice Talon peut arbitrer, l’opposition peine à exister et les autres partis alliés aussi. Les Forces Cauris pour un Bénin émergent Fcbe continuent de gérer des contradictions internes. Même si le retour au bercail de l’ancien président chef de l’Etat Boni Yayi semble ramener un semblant d’unité, les Forces cauris pour un Bénin émergent ne prennent encore aucune initiative visible dans la perspective des élections municipales communales et locales.
Les 10% qui guettent !
Pourtant, les ces élections ne ressemblent en rien aux précédentes. En effet, chaque formation politique en lice devra obtenir plus de 10% des suffrages au plan national pour prétendre avoir des élus. Dès lors, faire tout, pour conserver les militants les plus représentatifs ou en recruter devrait être le leitmotiv.
Dans tous les cas, les mouvements des militants d’un parti politique à l’autre viennent quelque peu trahir l’esprit et la volonté des initiateurs des réformes politiques ayant conduit à la création de nouveaux partis politiques. Il s’agit du problème de transhumance qui se révèle chaque jour être une plaie incurable que traîne le système partisan béninois.
Encadré
Article 184 : Seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges.
Le nombre de sièges à attribuer à chaque arrondissement est déterminé en divisant l’effectif de sa population par le quotient communal. Le total des entiers obtenus dégage le nombre de sièges provisoires pourvus.
Le reste de sièges est attribué, un à un dans l’ordre décroissant des parties décimales jusqu’à épuisement des sièges restants.
En cas d’égalité entre deux (02) parties décimales, l’arrondissement le plus peuplé l’emporte.
En cas d’égalité de l’effectif de la population de plusieurs arrondissements, pour l’attribution du dernier siège de Conseiller, il est procédé à un tirage au sort.
Article 185 : En tout état de cause, chaque arrondissement dispose au minimum, d’un siège au Conseil communal ou municipal, quelle que soit sa population.
Article 186 : Dans les arrondissements comptant plus d’un (01) siège, les Conseillers communaux sont élus au suffrage universel direct au scrutin de liste à un (01) tour.
Article 187 :
187.1 : Les sièges sont attribués aux candidats d’après l’ordre de présentation sur chaque liste. Il est attribué à la liste qui a obtenu la majorité absolue ou à défaut 40% au moins des suffrages exprimés, un nombre de sièges égal à la majorité absolue des sièges à pourvoir.
187.2 : Au cas où deux (02) listes de candidats obtiendraient chacune au moins 40% des suffrages exprimés, il est attribué à la liste ayant obtenu le plus fort suffrage, la majorité absolue des sièges à pourvoir.
187.3 : Une fois effectuée l’attribution visée à l’alinéa précédent, les sièges restants sont répartis entre toutes les listes à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne à l’exclusion des listes ayant obtenu moins de dix pour cent (10%) des suffrages exprimés.
187.4 : Si plusieurs listes ont la même moyenne pour l’attribution du dernier siège, celui-ci revient à la liste qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages.
En cas d’égalité de suffrages, le siège est attribué au plus âgé des candidats susceptibles d’être proclamés élus.
187.5 : Si aucune liste n’a recueilli ni la majorité absolue ni les quarante pour cent (40%) au moins des suffrages, les sièges sont répartis entre toutes les listes à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne à l’exclusion des listes ayant obtenu moins de dix pour cent (10%) des suffrages exprimés.
187.6 : Dans les circonscriptions électorales comptant un siège, les membres du Conseil communal ou municipal sont élus au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Dans ce cas, le candidat qui a obtenu le plus de suffrages exprimés est proclamé élu.
En cas d’égalité de voix entre deux ou plusieurs candidats, le plus âgé est désigné Conseiller communal ou municipal.
187.7 : Chaque liste comprend un nombre de candidats égal à celui de sièges à pourvoir.
187.8 : Chaque candidat a un suppléant personnel qui figure sous cette appellation sur la liste.
Article 188 : Dans le cadre de l’élection des membres des Conseils communaux, tout électeur est éligible à condition :
- d’être âgé de 18 ans au moins dans l’année du scrutin ;
- avoir sa résidence dans la circonscription électorale où il se présente ;
- ou y avoir résidé auparavant en tant que natif.
Sont incompatibles aux fonctions de maire, d’adjoint au maire, de chef d’arrondissement et de conseillers communaux ou municipaux, les fonctions d’agents de la mairie ou d’arrondissement.
Source : Loi n° 2019-43 portant code électoral
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