La maison de Dieu, quelle qu’en soit la religion, ne devrait pas être une vaste scène de théâtre où la racaille et ses fidèles non moins coupables se livrent à une comédie éculée (comédie d’amour du prochain) qui ne fait plus rire personne parce qu’elle est connue. Et si on y réfléchissait un peu ?
Je demande pardon aux bons
Dans toute église, toute mosquée, tout autre lieu de culte, il y a des hommes et des femmes bons, humains et sérieux. « Bons » ne signifie pas que la personne ne commet pas de péchés. Nous sommes tous pécheurs et Dieu Lui-même ne veut pas la mort du pécheur, mais plutôt sa repentance.
Moi qui vous parle, je ne suis pas le monsieur pur et immaculé qui distribue rageusement des leçons aux autres. Je fais mon devoir d’intellectuel en dénonçant les travers de la société dont je suis membre.
Donc, pardon, bon prêtre, bon pasteur, bon fidèle. Les mots qui suivent ne s’adressent à pas vous.
Triste réalité
Bien que chrétien, je dis sans aucune honte que mes deux parents étaient de pure traditions vaudoun, avant la conversion de ma mère à la catholicité. J’ai des amis musulmans que j’ai longtemps côtoyés. Enfin, mes séjours dans de nombreux pays m’ont également fait découvrir de nombreux cultes religieux. Je crois donc en toute modestie, être apte à parler des religions et de leurs pratiquants.
Je vais peut-être vous faire rire en vous racontant ce que j’ai entendu il y a de cela quelques années sur une radio privée béninoise.
On parlait de l’hypocrisie dans une émission interactive. Une dame arrive à l’antenne et nous raconte comment certaines femmes se comportent dans sa région lorsque leur coépouse perd son père ou sa mère.
Elle disait ceci à peu près :
« Dès qu’elle apprend cette nouvelle, elle prend une bonne boisson pour se réjouir parce que l’adversaire a non seulement perdu un parent cher, mais en plus elle va dépenser de l’argent jusqu’à l’endettement.
Ensuite, elle achète un vitago (c’est un baume qui fait venir des venir des larmes aux yeux). On passe ce baume sur les yeux. Aussitôt, les yeux deviennent rouges et larmoyants. Elle va ensuite chez sa coépouse dans cet état pour lui présenter ses condoléances. Les yeux sont rouges et larmoyants. Les propos compatissants de la comédie font le reste. Inutile de chercher la victime et la coupable dans cette situation, car la victime d’un jour est la coupable du lendemain. Nous sommes tous coupables » a dit la dame pour terminer ses propos.
Je dois avouer qu’il n’y a aucune région du Bénin où cette pratique est générale. Mais elle existe certainement car la dame a parlé avec tellement de conviction qu’il était plus logique de la croire que de la prendre pour une menteuse.
Cet exemple m’inspire et j’y trouve une analogie par rapport aux comportements des pratiquants de nos religions. Ils sont inimitables en prière, en présence au lieu du culte, en pèlerinages, en uniformes, en cotisations, en maitrise du livre saint, en théories sur l’amour du prochain, etc. Mais quand vous voyez leur comportement réel dans la société, vous avez des larmes aux yeux et au cœur sans « vitago ». On vole sérieusement et sans aucune gêne, on ment sans retenue, on commet de la fornication, de l’adultère sans état d’âme. Parfois, sans raison apparente, on déteste son prochain. Et on ne se content pas de le détester : on lui nuit. On essore financièrement les pauvres fidèles ; on les conduit comme du bétail dans des chapelles politiques … On … On …
Si quelqu’un doute de ce que je dis, qu’il néglige son argent ou son téléphone portable dans un lieu de culte. Il va se le faire voler rapidement. Cela m’est déjà arrivé ; et les exemples sont légion. Tout le monde n’est pas dans un lieu culte pour adorer Dieu. Les raisons sont plutôt multiples.
Et puis, la quête. Comment chacun paie-t-il la quête ? C’est parfois là un aspect général de l’hypocrisie. On a les gros billets en poche ou à la maison, mais ce sont les petites pièces qui sont déposées dans le panier. Et ces gros billets non remis serviront parfois à des mondanités et à des choses inutiles.
Des communautés religieuses se sont disloquées à cause d’affaires d’argent, d’intérêts divers, de médisances et même de sexe. C’est ainsi qu’on voit parfois des responsables de culte déshabillés et lynchés parce qu’on les a surpris avec une femme qui n’est pas la leur. Des responsables de culte sont en prison pour divers délits. Quelle image cela donne-t-il du culte ?
L’amour du prochain en question
Laissons même certains travers comme l’adultère et les vols divers. Parlons d’amour du prochain au sens le plus prosaïque du terme. Comment les adeptes des dieux se comportent-ils au quotidien dans leur vie ; dans leurs quartiers, hors de chez eux ?
Il y en a qui ne sont « bons » que dans leur lieu de culte. Personne ne se met souvent en colère là-bas ; personne n’insulte là-bas. Mais dans les quartiers, ce sont les « fidèles » les plus fervents qui ont les plus grands conflits avec leurs voisins. Ce sont eux qui convoquent à la police ou qui sont convoqués à la police. Ce sont eux qui laissent mourir autour d’eux les pauvres mal logés, manquant de la nourriture et des soins de santé et dont les enfants ne sont même pas inscrits à l’école. .
Pendant ce temps, le fervent « religieux » ne cesse d’organiser des fêtes chez lui. Ses invités garent leurs véhicules jusque devant les bicoques de ses affamés. Aucun petit bol de riz ne parvient aux voisins pauvres dans le cadre de ses réjouissances égoïstes et tapageuses. Bien au contraire, on préfère détruire de la nourriture restante pour que cela ne tombe pas entre les mains des pauvres. On va jusqu’à bruler des mèches, des perruques, des vêtements pour qu’ils échappent définitivement aux pauvres.
Lorsque l’on se comporte comme ça et que l’on est sans cesse en train de chanter Dieu et de faire des prières, quel dieu se laisse tromper par ces prières ? Aucun dieu n’est aussi con. Même pas les dieux humains auto-proclamés actuellement à la mode. Moi aussi, j’envisage d’ailleurs de devenir dieu prochainement pour que mes réflexions aient plus d’audince.
Conclusion
Je répète qu’en parlant d’hypocrisie des « fervents » pratiquants des religions, je ne me mets pas à l’écart des vices dénoncés. Je m’y retrouve.
Je dis aussi que tous ceux qui pratiquent une religion ne sont pas visés par ces critiques. Mais la réalité trouble et on devait en parler.
|
||||
|
||||
|
||||
|
||||