Le Président de la République, Patrice Talon était à bâton rompu avec les journalistes et acteurs de la Société civile. Les réformes politiques et autres sujets brûlants de l’actualité sociopolitique nationale ont été débattus pendant plus deux heures d’entretien. L’objectif est de partager avec l’opinion publique nationale et internationale la vision du Gouvernement sur les grandes préoccupations de la République. C’était hier lundi 1er août 2016 sur la télévision nationale.

Le Président de la République, Patrice Talon était à cœur ouvert avec le peuple hier. Il a répondu à toutes les questions posées et touchant son Gouvernement. La polémique autour de la communication gouvernementale a été accordée. Le Chef de l’Etat, après s’être défendu, a indiqué que beaucoup de choses seront corrigées dans ce sens dans les jours à venir. « Je n’aime pas le spectacle. Ce qui me préoccupe est de conduire notre pays avec sérénité. Il n’est pas toujours opportun de mettre sur la place nos réflexions… », a-t-il déclaré. Toutefois, il a fait savoir qu’il aura bientôt une certaine amélioration dans la communication du Gouvernement pour répondre aux inquiétudes des populations. Par rapport à la cohésion au sein de l’Exécutif, le Chef de l’Etat a calmé les esprits. Selon ses propos, il n’y a pas de guerre de leadership au sein de son équipe. « C’est mon programme de Gouvernement qui est en cours d’exécution. Je suis engagé dans le respect des accords que j’ai signés avec mes partenaires politiques… », a-t-il souligné. Concernant la supposée mésentente entre le ministre Secrétaire d’Etat à la Présidence de la République, Pascal Koupaki, et le ministre d’Etat chargé du Plan, Abdoulaye Bio Tchané, le Président Patrice Talon a situé les uns et les autres. « Le ministre Koupaki, c’est lui qui organise tous les secteurs d’activités du Gouvernement. C’est mon collaborateur direct à la Présidence de la République. Le Gouvernement est cohérent. C’est la Présidence qui pilote tous les ministères… », a indiqué le Chef de l’Etat. Concernant les réformes constitutionnelles et politiques, le Président Patrice Talon tient à ses engagements. Pour lui, le mandat unique est bénéfique à la Nation. « Je n’ai pas le pouvoir d’imposer une réforme même si elle est pertinente. Avant la fin de l’année, il y aura le référendum avant de saisir le Parlement. Je trouverai les moyens pour partager cette réforme. La quête d’un second mandat est un facteur de mauvaise gouvernance. Il est difficile de concilier l’intérêt d’être réélu et la bonne gouvernance. Le mandat unique est bien pour le Bénin. Il va s’appliquer à moi-même. Je voudrais débarrasser la classe politique de cette suspicion. Je pense que cette réforme va passer… », a déclaré le Chef de l’Etat. Par rapport aux décisions prises par le Gouvernement dans la filière coton, le Président Patrice Talon a souligné qu’il ne vise que l’intérêt du peuple béninois. « J’ai pris des décisions avec conviction. La filière coton avait suscité un conflit politique entre mon prédécesseur et moi… », a-t-il reconnu pour montrer que l’ancien Président de la République, Boni Yayi avait fait des règlements dans la gestion de la filière coton à travers des décisions malencontreuses qu’il était nécessaire de corriger. Désormais, le Chef de l’Etat a souligné que l’Etat n’investira plus dans ce secteur. « Cela fait une quarantaine d’années que le Bénin subventionne la filière… », a-t-il déploré. Il a saisi cette occasion pour parler de la morosité économique due à la dépréciation de la monnaie nigériane. « Il faut que le Nigéria se porte mieux. Il nous reproche d’être un pays de la contrebande. Que les échanges soient libres entre les deux pays et le Bénin produise beaucoup… », a-t-il souhaité. La répression des étudiants a été également débattue. Après avoir regretté la situation, il a invité les uns et les autres à faire preuve de responsabilité. D’autres sujets, pas des moindres, n’ont pas occulté. En somme, le Président Patrice Talon a réaffirmé son engagement de faire du Bénin, un pays bien gouverné.