Comme annoncé avant-hier, lundi 1er aout 2016, lors des échanges qu’il a eus avec les journalistes et les membres de la société civile, le Président Patrice Talon, s’est effectivement rendu au Nigéria ce mardi 2 aout 2016. De retour de sa visite de ce pays voisin, le Président Patrice Talon a confié à la presse la quintessence des échanges qu’il a eus avec son homologue. Tout porte à croire, selon le Président Béninois, que les relations avec le grand voisin sont au top.

Le ciel est radieux et les citoyens béninois peuvent attendre la sortie de la fumée blanche, signe de réchauffement des relations entre les deux pays voisins. Nul ne peut nier que depuis la prise de fonction du nouveau Président, il lui était reproché de ne s’être pas encore rendu chez le grand voisin. C’est donc désormais chose faite, puisque le Président Patrice Talon s’y est finalement rendu pour une visite d’échanges et de travail. Selon le président lui-même, quatre points étaient au menu de leurs conversations : la question sécuritaire, la situation des échanges commerciaux entre les deux pays, la question énergétique et la redynamisation de la coprospérité. De la question sécuritaire Le Bénin en tant que voisin du Nigéria qui vit depuis quelques années maintenant des affres de la secte Boko Haram, doit être sur le qui-vive par rapport à l’expansion des actes de terrorisme au niveau de la sous-région. Le Bénin doit non seulement soutenir son grand voisin dans ce phénomène, qui endeuille les centaines de familles régulièrement, doit aussi s’abreuver auprès de son voisin, pour tirer l’expérience des stratégies qui lui ont permis d’atténuer les effets pervers de la secte islamiste. A ce propos, le Président Talon reconnait que le Nigéria a fourni des efforts dans la lutte contre la secte terroriste. Il y a donc à penser que les deux pays devront coopérer dans le cadre d’échange d’expérience et des renseignements. Une nécessité de fusionner, de travailler en synergie pour venir à bout aussi bien des organisations terroristes, mais aussi des bandes de gangsters supra étatiques. Des échanges commerciaux Le Président patrice Talon a reconnu de prime abord que le Nigéria constitue un débouché commercial prospère pour des exportateurs béninois. A ce propos, le Président Talon, dit avoir échangé avec son homologue nigérian sur les conditions de relance de ces échanges. Il a rapporté que le Président nigérian est préoccupé par le fait que le Bénin serve de terre de transit des produits interdits en vente au Nigéria. Cette préoccupation des autorités nigérianes pour autant qu’elle mérite attention, ne devrait pas pour autant engloutir la fluidité des échanges qui doivent se faire selon les prescriptions de la CEDEAO. C’est donc un véritable dilemme pour le gouvernement que de surveiller le trafic des produits illicites et en même temps promouvoir et encadrer les échanges commerciaux licites entre les deux pays. De la question énergétique Le Nigéria fait partie d’un des grands fournisseurs de l’énergie au Bénin. Le Président Patrice Talon lui-même reconnait le grand voisin fournit de l’énergie au Bénin alors que lui-même en a besoin. Il a souligné que le Nigéria qui est détenteur et producteur de gaz de grande quantité pourra devenir un potentiel fournisseur de ce combustible au Bénin. Cela aura pour avantage de permettre au pays de cesser de s’approvisionner en fuel ou gas-oil pour alimenter les centrales thermiques. Lequel fuel est très couteux. Le gouvernement béninois envisage donc de créer un dépôt de stockage de gaz liquéfié. Il y a donc à penser que cet aspect des échanges, constitue une amorce de la réalisation du projet du gouvernement de mettre fin au délestage d’ici fin octobre 2016. A propos de la redynamisation de la coprospérité Le Président explique qu’il s’agit d’un projet qui rassemble quatre Etats que sont : le Nigéria, le Bénin, le Togo et le Ghana. Il s’agit pour ses quatre Etats de partager des expériences sur les voies pouvant conduire à la prospérité. Le Nigéria dans ce sens malgré la chute des cours de pétrole et de la dépréciation du Naira, connait un niveau de prospérité enviable tant au niveau des infrastructures, que de la transformation morphologique du territoire. Le Ghana lui aussi connait un niveau de prospérité moyen. La preuve de cette embellie de l’économie ghanéenne, est le retour au pays de la majorité des ghanéens qui vivaient à l’étranger. On les compte maintenant, les Ghanéens qui se retrouvent ailleurs sur le continent à l’exception de ceux qui sont attirés par le mirage occidental et qui veulent arriver en Europe même lorsque leurs conditions de vie au pays ne sont pas mauvaises. Le Togo et le Bénin doivent être tirés par les deux autres partenaires pour les conduire eux aussi sur le sentier de la prospérité.