Le Bénin et le boom démographique « Le taux d’accroissement de la population dépasse la production »
Le drapeau du Bénin
Les invités de l’émission Au-delà de la chronique, Paulin Visso, Juriste de formation, Rodrigue Rustico, Financier de formation, Appollinaire Gbèhanzin, Informaticien, se sont prononcés sur la Chronique ‘’Une bombe à nos portes’’ du doyen Jérôme Carlos, de ce mardi 9 août 2016. De cette chronique, il ressort que de 1990 à ce jour, la population béninoise a doublé.
Pour Paulin Visso, ça ne sert à rien de remplir sa chambre d’enfants et ne pas être en mesure de leur donner un minimum de soins. Pour lui, ceux qui parviennent à vivre de façon digne au Bénin ne sont pas nombreux et il pense que si la population a accès à un système de santé adéquat, le problème ne va pas se poser. « La population croît à un rythme vertigineux et les moyens n’augmentent pas. 3,5 % de taux d’accroissement annuel, c’est dangereux pour le Bénin», a-t-il déclaré. Selon lui, certains ne comprennent pas que quand on fait un enfant, il faut lui donner le minimum. « Ça ne sert à rien d’avoir beaucoup de personnes qui ne servent à rien », a-t-il laissé entendre. A cet effet, il exhorte les autorités béninoises à ne plus rester silencieuses sur le problème.
Pour Rodrigue Rustico, ce qui est important c’est d’être en mesure de subvenir aux besoins des enfants. Selon lui, on ne doit pas comparer le présent au passé car les réalités d’aujourd’hui diffèrent de celles du passé. « Il faut limiter les naissances, si vous voulez mettre vos enfants dans de grandes universités », a-t-il fait savoir. Pour lui, avoir beaucoup d’enfants qui ne valent rien constitue une porte ouverte à la délinquance. Il trouve que c’est un problème quand le taux de natalité dépasse le taux de croissance. « Une jeunesse désœuvrée n’est pas une relève de qualité », s’indigne-t-il.
Gbèhanzin Appolinaire pour sa part, trouve que quand le chroniqueur parle de ‘’bombe’’, il veut attirer l’attention des décideurs du pays pour leur fait savoir qu’il y a un danger. De son point de vue, il ressort que si on va faire un recensement officiel, on va trouver au-delà de ces chiffres avancés. Pour lui, si la population béninoise a doublé de 1990 à nos jours, cela pose des problèmes d’insécurité ainsi que d’autres problèmes et doit attirer l’attention des gouvernants. Selon lui, le tout ne suffit pas d’incriminer les parents qui font beaucoup d’enfants, mais il faut les sensibiliser. De plus, il invite l’Insae (l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique) à s’intéresser non seulement aux chiffres liés au taux de la population, mais aussi à faire des analyses et des propositions concrètes sur le phénomène. Pour lui, ce sont les décideurs du pays qui encouragent ce phénomène de l’exode rural qui s’observe, car dit-il, ils doivent mettre des moyens à la disposition des jeunes qui sont au village afin qu’ils ne migrent pas vers les villes, à la quête du mieux-être.
Ce qu’il faut faire
« Le taux d’accroissement de la population dépasse la production », a affirmé Paulin Visso. A cet effet, il invite l’Etat, la société civile et les médias à sensibiliser la population sur le planning familial, surtout dans les langues locales afin que les naissances soient limitées. Pour Gbèhanzin Appolinaire, il faut amener la population à comprendre les réalités d’aujourd’hui. Cependant, il invite le gouvernement à trouver des moyens pour contenir ceux qui sont au village afin qu’ils n’aillent plus grossir le nombre dans les villes.