Le Président Patrice Talon doit davantage collaborer avec Me Adrien Houngbédji
Le Président de la République a été élu sans être investi par un parti politique. Même s’il a reçu le soutien pendant la campagne électorale, de plusieurs formations politiques, il reste tout de même que le grand enjeu est au niveau de la représentation nationale. Un parlement dominé par trois formations politiques : l’alliance Fcbe, l’Union fait la Nation et le Parti du renouveau démocratique. Le régime actuel doit composer avec ces formations politiques. Au nombre de ces formations politique, il y a surtout le Prd.
L’Assemblée nationale est l’institution déterminante qui se dresse sur le chemin des réalisations du Président Talon. Le pilote du gouvernement du nouveau départ est donc contraint de coopérer. C’est-à-dire de faire des deals avec certaines formations politiques. A la lecture de la configuration du bureau du parlement, il appert que le régime du nouveau départ doit avoir comme partenaire principal, le Prd. Puisque son président, Me Adrien Houngbédji, est en même temps, le président de l’Assemblée nationale. Cette posture lui procure un statut privilégié. En qualité de chef de l’institution qui adopte des lois, ce personnage est politiquement incontournable. Surtout lorsqu’on sait que c’est lui qui établit l’ordre du jour des différentes sessions du Parlement.
De par sa position, il peut constituer en cas de bonne coopération avec le régime au pouvoir, un atout pour l’inscription à l’ordre du jour des projets de lois du gouvernement, ou en cas de divergence, un caillou dans la chaussure du régime du nouveau départ. C’est pour cela que le régime doit savoir composer avec le Prd qui peut de tout temps jouer un rôle décisif dans l’adoption des lois. Il y a aussi les autorisations que le parlement donne à travers le vote au pouvoir en place. Ça peut être pour ratifier les accords de prêt d’argent avec des Etats partenaires ou avec des institutions financières internationales. Ça peut également être pour ratifier des conventions et des traités, qui peuvent permettre de donner de la visibilité au pays ou qui peuvent lui accorder des avantages.
Quid des Fcbe
Le Prd avec ses dix députés et la position de son président qui est aussi président de l’Assemblée nationale, s’offre une position privilégiée dans les négociations avec le régime de la Rupture. On ne peut pas dire pour autant que l’alliance Fcbe avec ses 33 députés ne vaut rien ou encore sous-estimer l’alliance l’Union fait la Nation avec ses 13 députés. Le rôle de ces formations politiques est surtout déterminant pour l’examen de la loi sur les réformes institutionnelles et politiques. Mais le vote des lois ordinaire à la majorité simple des députés présents, sera influencé par le Prd. La position du Président du parlement dans ce sens, est déterminante. Il faut savoir qu’il existe une confraternité parlementaire qui fait que les députés de différentes formations politiques, puissent s’entendre.
Il est possible que le président du parlement qui désigne souvent des députés qui peuvent représenter le parlement à différents niveaux, puissent influencer leur comportement. Des députés conscients qu’ils peuvent obtenir des avantages du Président de la chambre peuvent accepter de lui faire des concessions en suivant ses directives. C’est en cela que la bonne collaboration avec le président du parlement, est nécessaire. Ce d’autant plus que le réseau d’influence du président du parlement peut tourner en faveur du régime du nouveau départ. Il est donc politiquement réfléchi pour le régime du nouveau départ, de se rapprocher du Prd et d’entretenir avec cette formation politique, des rapports de collaborations politiques. C’est le réalisme politique qui commande que celui qui est dans le besoin, aille vers celui qui est en position de force. On a vu la situation similaire à la mairie de Cotonou où le maire élu, qui était entretenait des rapports difficiles avec les conseillers de l’Un et le Prd, a amorcé des actions en vue de détendre l’atmosphère. Et cela est politiquement compréhensible, le gouvernement actuel doit faire autant avec le Prd, au-delà des proclamations de collaboration avancées par certains.