Vue partielle des députés en plénière
Le passage de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marie Odile Atanasso, ce mardi 16 août 2016, à la représentation nationale, était particulièrement laborieux. Marie Odile Atanasso, a écouté patiemment les députés qui ont exprimé leur désaccord sur la nouvelle carte universitaire décidé par le gouvernement lors du conseil des ministres du 2ème juillet 2016.
C’est la déclaration de la ministre de l’enseignement supérieur dans laquelle, elle a promis l’engagement du gouvernement organiser un cadre de conception d’une carte universitaire consensuelle, que la tempête de colère exprimée par les députés opposés à l’actuelle carte universitaire a pu se calmer. Un consensus qui doit être trouvé entre les représentants du peuple et le gouvernement. Il s’agira certainement d’amener les deux parties à trouver le juste milieu qui pourra concilier les positions de chaque camp. Le gouvernement en décidant de ramener la carte universitaire du Bénin de 7 universités et 22 centres universitaires, à 4 universités dont : 2 universités multithématiques et 2 universités spécialisées, le gouvernement a fourni un certain nombre d’explications. Il a expliqué que la réduction du nombre d’universités poursuit un double objectif : un objectif économique et un objectif sociologique.
Pour le premier objectif, le gouvernement entend limiter les dépenses qu’imposent cette diversité d’universités et de centres universitaires. Le gouvernement a expliqué que conserver les 7 universités et les 22 centres universitaires entraineraient des dépenses en terme construction des différents campus, la dotation de ces universités en matériel didactiques, en recrutement des enseignants pour chaque institution universitaire. Le gouvernement estime que par réalisme, il est judicieux de réduire le nombre d’universités et d’en faire de véritables en termes d’infrastructures et d’équipements et de personnel enseignant qualifié. Plutôt que d’en avoir plusieurs, mais déséquilibrées et non conformes aux modèle universitaire prescrit par l’Unesco.
Pour ce qui est de l’objectif sociologique, celui-ci vise à créer une carte universitaire qui doit inciter une croisade interrégionale. De telles sortes que les quatre universités deviennent des points de convergence des étudiants béninois provenant de différentes localités du pays. Ceci en lieu et place de la multiplication des universités qui prenaient déjà le visage des universités régionales, et par conséquent une menace à l’unité nationale que devrait viser aussi la création des universités. Ces arguments sont loin de convaincre les députés donc une partie est très remontée contre l’adoption de la nouvelle carte universitaire. Le député Jean Michel Amibola représente en termes de consistance et de véhémence ce courant de députés remontés.
Ce dernier a déroulé devant la ministre de l’enseignement supérieur, un discours scientifiquement structuré qui expose les arguments pour lesquels, il réfute la nouvelle carte universitaire du gouvernement. Il démontre par exemple que le Bénin est le seul pays de la sous-région qui par cette carte, le nombre inférieur d’universités. Il cite en exemple le Sénégal et la Cote d’Ivoire qui compte Chacun 6 universités, le Burkina Faso qui compte 5, le Niger 8 et le Mali 10.
Par ailleurs, il trouve curieux que l’université d’agriculture soit déplacée d’une région de l’intérieur du pays à Kétou, où 1020 ha de terrain ont été aménagés pour les travaux pratiques, pour la capitale Porto-Novo. A la place, il trouve cette université d’agriculture devrait être conservée à Kétou et laisser une université multithématique à Porto-Novo.
Aussi le député s’indigne de ce que certains universités comme celle de Kétou, soit appelée à fermer, alors que les travaux de construction du rectorat sont évalué à 75%. Ces développements et bien d’autres arguments ont conduit la ministre à s’engager au nom du gouvernement à l’organisation d’un cadre de création de concertation devant aboutir à la conception d’une carte universitaire consensuelle. Vivement l’avènement de ce consensus entre le gouvernement et le parlement sur la question. Tant les arguments de chaque camp sont pertinents qu’ils méritent d’être harmonisés. Jusqu’ici la position de chaque camp vise une meilleure organisation de l’enseignement supérieur, alors vivement le compromis.