En cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, les produits en plastique sont très utilisés pour se protéger contre la maladie. Dans les coins et recoins des grandes villes du Bénin telles que Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji et autres, des masques ou gants de protection utilisés sont jetés à même le sol sans aucune inquiétude. Tel est le constat fait ce samedi 12 juin 2021 sur les grandes artères de la ville de Cotonou. Quel est alors l'impact de ces comportements sur la santé d’une part et sur l’environnement d’autre part ?
Des gants médicaux ou de fabrication artisanale jetés dans des caniveaux et dans les rues ; des masques de protection ou même des bouteilles du gel hydro alcoolique en plastique se retrouvent au quotidien au fond des différents cours d'eau tels que les lagunes, les fleuves, la mer et même parfois dans les eaux stagnantes. En effet, ces produits en plastique très utilisés pendant cette crise sanitaire qui secoue le monde entier, n’est pas sans conséquence sur la santé et sur l’environnement de l’homme. Les masques ou gants chirurgicaux, à usage unique sont conçus en polypropylène, un matériau plastique qui n’est pas biodégradable. Il est aussi issu de la ressource non renouvelable qu’est le pétrol. De ce point de vue, sa présence dans la nature relève très clairement d'une pollution.
Selon les écologiques, ces produits en plastique utilisés au quotidien pendant cette période pandémique et qui se retrouvent dans la nature ne se dégradent sous la terre qu’après quatre cent cinquante ans. En claire, ils mettent des années pour se dégrader et sont sources de pollution. « Les masques ou gants de protection utilisés et jetés dans la nature, constituent une véritable menace pour la biodiversité, déjà en danger et également pour les êtres humains », a fait savoir De- Gracias ZInsou un citoyen de la ville de Cotonou. De ses déclarations, il ressort que les espèces halieutiques que sont les poissons de différentes gammes sont contaminés par les toxines, mais sont consommés par les hommes.
Renchérissant ses propos, Narcisse Hounguè a fait observer que les masques ou gants utilisés ont également un désavantage écologique car, ils contiennent des déchets d'activités de soins à risque infectieux. « Ces produits en plastique doivent être recyclés afin d'être incinérés dans les conditions hygiéniques par des spécialistes avertis », a-t-il recommandé. Par ailleurs, Narcisse Honguè a précisé que le non recyclage des masques ou gants utilisés dans la lutte contre le coronavirus aggrave les choses. Aussi, l'accumulation du plastique dans l'environnement peut aussi avoir des conséquences sanitaires pour les êtres humains. « Il s’agit de potentiels risques pour la santé publique en ce qui concerne les masques infectés et le brulage à l’aire libre ou l'incinération incontrôlée des masques ou gants, conduisant à la libération de toxines dans l'environnement et la transmission de maladies aux humains », a-t-il clarifié.
« Ces masques peuvent, en outre devenir des pièges physiques pour les poissons et d’autres animaux pouvant les confondre avec la nourriture. Ces particules plastiques provenant de leur désintégration dans l'eau, s'accumulent dans la chaine alimentaire et finissent par constituer un sérieux risque sanitaire pour nous les hommes », a martelé le sociologue, Gille Roméo Kpossou. En raison de ses effets secondaires sur la santé et sur l'environnement. En conclusion, M. Kpossou a exhorté le gouvernement à traiter la gestion des déchets médicaux c’est-à-dire les masques ou gants utilisés contre le coronavirus avec une grande efficacité. Il n’a pas manqué d’inviter les citoyens lambdas à ne plus jeter les masques ou gants de protection sanitaire contre la pandémie dans la nature mais plutôt dans les poubelles.