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Opinion de l'Ambassadeur Candide Ahouansou
"Nouvelle conscience et ambassadeurs du nouveau départ"
Ambassadeur Candide Ahouansou


La valse que viennent de connaitre les postes diplomatiques nous autorise à faire des suggestions que nous estimons en adéquation avec le Nouveau Départ quant à la nomination de nouveaux ambassadeurs. Situation de notre diplomatie en référence au Nouveau départ La tâche incombe à notre diplomatie de porter l’image de notre pays de par le monde en projetant, sur l’échiquier international, les réformes que nous entreprenons, aux fins d’induire reconnaissance et respect par la communauté internationale. Cette diplomatie devra, alors, se donner de nouvelles règles de conduite en harmonie avec la Rupture et le Nouveau départ. Dans notre entendement, les atouts et les conditions d’une bonne diplomatie tiennent, tout ensemble, à la manière dont le Chef de l’Etat a été élu dans son propre pays, à l’audience de son Ministre des affaires étrangères et à la représentativité des ambassadeurs. Les deux pôles décisionnaires de notre diplomatie : le Chef de l’Etat et son Ministre des Affaires Etrangères - La manière dont un Chef d’Etat a été élu dans son propre pays induit le respect que lui voue la communauté internationale. Le nôtre l’a été de fort bonne manière, au terme d’une campagne électorale acharnée relativement correcte et surtout sans contestation aucune des résultats; il est donc populaire dans son pays. Et de cela, la communauté internationale, notamment les partenaires au développement, se rassurent en termes de coopération bilatérale. En réalité, il faut bien le dire, le Président Talon n’a pas attendu son élection à la Présidence de la République pour être au-devant de la scène internationale ; ses démêles avec le Président Boni Yayi et leur retentissement s’en étaient chargés, lui assurant déjà, une publicité dont il se serait certainement passée. Publicité d’homme d’affaires alors en délicatesse avec le pouvoir politique de son pays certes, mais qui ne s’est pas effilochée depuis que l’homme d’affaires a pris le pouvoir politique. Cependant que l’opinion internationale ne comprendra pas qu’une fois au pouvoir son différend avec son prédécesseur impacte sa gouvernance. Cela d’autant que, de cette histoire qui l’a tenu en haleine et sous tension pendant plus de deux ans, le peuple ne souhaite plus en entendre parler si ce n’est pour réformer ce qui a été mal fait et réprimer ceux qui s’en sont rendus responsables en toute connaissance de cause. - Nous avons un Ministre des Affaires Etrangères venu au gouvernement avec le background idéal pour assurer la fonction, rompu qu’il était déjà aux affaires internationales. Un Ministre des Affaires Etrangères est l’émissaire du Chef de l’Etat ; c’est lui qui fait la liaison entre le pays et le monde extérieur ; c’est lui qui négocie et concilie. Et la communauté internationale aime bien s’entretenir avec qui elle connaît déjà; avec qui, dans les discussions, fait d’emblée preuve d’assurance dans sa fonction. De par son cursus, il n’y a aucun doute que notre Ministre des Affaires Etrangères a l’étoffe de la fonction qui lui a été confiée. Et, si je ne m’abuse, c’est la première fois, qu’en plus d’un demi-siècle de souveraineté nationale, nous avons un Ministre des Affaires Etrangères venu aux affaires gouvernementales avec un tel capital de relations internationales. Au reste, il ne me parait pas superflu d’attirer l’attention sur le fait qu’en cinquante-six années d’indépendance et jusqu’à la fin de la mandature précédente, nous avons connu pas moins de vingt-huit (28) Ministres des Affaires étrangères soit une longévité moyenne de deux ans (2) seulement. Honnêtement, c’est beaucoup trop court pour permettre à un bon Ministre d’affermir sa personnalité sur le plan international et d’y laisser sa marque ainsi que celle de son pays. Il serait souhaitable que le Nouveau départ en tienne compte, le cas échéant Les erreurs diplomatiques du passé à éviter: - Refus de demande d’agrément De notre point de vue, la nomination d’un ambassadeur revêt deux aspects qu’il sied de discerner bien qu’ils se rejoignent : la représentation et la représentativité. La représentation émane d’un acte matériel du Chef de l’Etat portant nomination d’un national pour le représenter, lui et son gouvernement, auprès du pays où il l’envoie. Il va sans dire qu’en le nommant, le chef de l’Etat estime, pour le moins, que l’Ambassadeur est en symbiose avec ses options politiques, qu’il est bien au fait des intérêts qu’il s’en va défendre auprès du pays accréditaire et qu’il est techniquement et moralement à même de le faire ; qu’il connait parfaitement son pays sur tous les plans : géographique, culturel, social et économique. Sa conformité aux normes ci-dessus évoquées, devrait lui conférer la représentativité nécessaire au bon exercice de sa fonction. La représentativité est, alors, l’aptitude et la capacité de l’Ambassadeur à mettre en valeur après du pays accréditaire les attributs de la représentation afin de représenter dignement et le Chef de l’Etat et le pays dont il ressort. Nonobstant cela, il se pourrait que, se fondant sur ses propres critères, le pays qui reçoit refuse de donner l’agrément à un nominé sans que rien l’oblige à justifier sa position. C’est cette situation qu’il convient que le Gouvernement du Nouveau départ évite à tout prix. Il convient, également et surtout, de ne pas insister face à un refus d’agrément. Faire si vilaine chose humilie et avilit notre diplomatie qui a connu ce genre de situation dans le passé. -Nominations d’Ambassadeurs au sein de la diaspora A vrai dire, rien n’empêche le Chef de l’Etat de faire d’un béninois résidant à Kamtchaka, son ambassadeur à Tokyo ni de faire d’un national bénéficiant, de vieille date, du statut de résident permanent à Oslo, son ambassadeur en Norvège. Disons, en d’autres termes, que rien ne lui interdit de puiser dans la diaspora pour se faire représenter. Mais il importe de reconnaitre qu’avant tout, et sans préjudice des qualités requises par ailleurs, ne peut faire un bon ambassadeur que celui-là qui est fortement imprégné des réalités et des problèmes nationaux pour les avoir connus ou même vécus. Le national de la diaspora ne vit pas dans cet environnement et ne l’expérimente guère. Il évolue dans un monde différent qu’il a naturellement tendance à comprendre mieux que son propre pays dont il devra pourtant défendre, le cas échéant, les intérêts en tant qu’ambassadeur. Ce n’est pas pour dire, toutefois, que la diaspora doive systématiquement être tenue à l’écart de la diplomatie de notre pays, mais il convient de tenir grandement compte de ce déficit éventuel de maitrise des réalités de notre pays. -Non-respect de la hiérarchie par les ambassadeurs Il convient que les ambassadeurs, qu’ils soient diplomates de carrière, ou personnalités politiques, comprennent bien que leur seul correspondant est le Ministre des Affaires Etrangères sous les ordres de qui ils sont en tant que chef de leur ministère de tutelle. Le Chef de l’Etat décide de la diplomatie, mais celui qui la conduit, c’est bien le Ministre des Affaires Etrangères ; et le désordre s’installe quand des ambassadeurs entreprennent de transgresser ce principe en se permettant de saisir directement, pour des raisons obscures, le Chef de l’Etat. Je puis assurer le lecteur que c’est la plaie béante de nos ambassades qu’il convient que le Nouveau Départ cicatrise. En revanche, le Ministère devra se faire le devoir de rendre compte régulièrement au Chef de l’Etat, des activités des Ambassadeurs avec ses appréciations, car l’appréhension de ces derniers serait que celui qui les a nommés, en l’occurrence le Chef de l‘Etat, ne soit pas suffisamment informé de leurs actions. Les innovations - Au niveau du Ministre des Affaires Etrangères Le Ministre a déjà entrepris des innovations au rang desquelles nous comptons les réunions périodiques thématiques avec les ambassadeurs accrédités dans notre pays. A ces réunions participent les Ministres des départements techniques en charge des sujets devant être débattus Cette innovation est, on ne peut plus judicieuse et opportune en situation de rupture que nous sommes avec l’ancien système. Les ambassadeurs ont besoin de savoir ce que nous faisons et, en la circonstance, comment nous menons notre politique de Rupture et de Nouveau départ afin d’en faire, comme il se doit, rapport fidèle à leur siège. Généralement, ils se donnent beaucoup de mal pour obtenir des informations fiables sur le pays avec, au finish, des renseignements qui ne sont pas toujours exacts. Avec les réunions périodiques initiées par l’actuel Ministre des Affaires Etrangères, ils ont des informations de première main qui leur permettent de remplir efficacement leur rôle de recherche de l’information. Nul doute que ces contacts directs avec le corps diplomatique soient le meilleur gage d’une bonne coopération tant bilatérale que multilatérale. - Au niveau de la nomination des ambassadeurs Le poste d’Ambassadeur est affaire de grande responsabilité dont les titulaires ne mesurent pas toujours la portée, euphoriques qu’ils sont d’y avoir eu accès. Avant de prendre fonction, ils devraient s’outiller pour faire au mieux le travail que le chef de de l’Etat attend d’eux d’où la nécessité de distinguer l’étape du nominé de celle de la nomination proprement dite. Connaissance préalable du milieu de résidence Le souhaitable serait que soit nommé ambassadeur dans un pays quelqu’un qui s’y a déjà séjourné à quelque titre, mais nous convenons qu’il ne peut en être toujours ainsi. Dans ce cas, le nominé devra être largement informé sur le pays où il va au cours de séances de travail avec le Ministère des Affaires Etrangères ; séances qui devront compter parmi les formateurs, un ancien ambassadeur, encore en activité ou admis à la retraite, près le pays concerné. Connaissance de la langue officielle du pays accréditaire Le souhaitable serait d’éviter d’accréditer un ambassadeur dans un pays dont il ne parle ni ne comprend la langue. Nous convenons également que cela n’est pas toujours possible, mais dans ce cas il faudrait veiller à ce qu’un collaborateur au sein de l’Ambassade, diplomate ou recruté sur place, pratique la langue officielle du pays d’accueil et qu’il assiste aux audiences officielles de l’Ambassadeur. Il n’est pas digne que les oreilles d’un Ambassadeur ne comprenant pas la langue du pays où il est accrédité ne soient que celles du traducteur officiel désigné par les autorités locales. Maîtrise des dossiers à défendre Tout nominé qu’il soit diplomate professionnel ou personnalité politique devrait passer par la direction géographique du Ministère dont il relèvera pour connaitre de tous les projets en cours de réalisation avec l’assistance des partenaires au développement afin de s’enquérir de leur évolution et de tous les problèmes qui se posent dans le cadre de leur réalisation. Ils devront se rendre effectivement sur les sites des projets en visite guidée. L’idée n’est pas nouvelle. Mais c’est la permanence de sa concrétisation qui fait défaut. En effet, il me souvient que les premiers ambassadeurs du Renouveau Démocratique avaient bénéficié de telles visites avant leur départ en poste, de même que ceux ayant participé à la deuxième conférence des ambassadeurs en 2009. Mais tout cela avait été fait dans l’improvisation et la précipitation. Il convient d’institutionnaliser ces visites. - Présentation d’un mémoire d’action Après avoir satisfait à toutes les formalités ci-dessus visées, le nominé devra rédiger et remettre au Ministre des Affaires Etrangères, la synthèse de tout le parcours qu’il aura suivi au sein ministère, appuyée d’un projet d’actions qu’il compte mener à son poste. Ainsi la nomination d’Ambassadeur devrait, de notre point de vue, se faire en deux temps : celui du nominé puis celui de la nomination. Lorsque quelqu’un est pressenti pour ce poste, nous suggérons donc qu’il commence par satisfaire à toutes les formalités que nous avons décrites plus haut qui, bien conduites, ne devraient pas prendre plus d’un mois. A la suite de ce parcours, le Ministre des Affaires Etrangères saisira le Président de la République aux fins de solliciter la prise du décret de nomination. Cette procédure revalorisera, à n’en pas douter, le poste d’Ambassadeur. - Implication collatérale et rôle de l’ambassadrice Nous devrions garder à l’esprit que lorsque le Chef de l’Etat nomme un ambassadeur, il nomme également et de facto, une ambassadrice. Et cette dame qui, si je ne m’abuse, bénéficie d’une prime de salaire unique, ou de son salaire intégral en cas d’affectation pour ordre, a un rôle d’assistance à jouer auprès de son époux. Nous estimons donc qu’elle devra être prise en charge par le Ministère des Affaires Etrangères, par le truchement de la direction du Protocole d’Etat, pour lui signifier le rôle qui sera le sien aux côtés de son mari et, le cas échéant, lui indiquer les bonnes manières et les principes du savoir se tenir en société. Des anecdotes croustillantes sur les inconduites de mesdames les ambassadrices fourmillent dans ma mémoire, dont je ne peux me permettre, par respect pour la gente féminine, de faire cas. Courtoisie oblige ! En tout état de cause, je suggère qu’au moment de son départ en poste, l’Ambassadeur se présente au chef de l’Etat avec son épouse. Je propose par ailleurs que, dans son rapport annuel, l’Ambassadeur rende obligatoirement compte des initiatives et des activités de son épouse. Le poste d’Ambassadeur n’est pas une sinécure –en tout cas il ne devrait pas l’être- et les missions diplomatiques reviennent chères au contribuable. Il est donc heureux que Nouvelle Conscience s’y invite, Rupture comme Nouveau Départ n’en seront que confortés. Ambassadeur Candide Ahouansou Membre du Rassemblement pour la Nouvelle Conscience


 
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