Inquiets, les riverains demandent l'accélération des travaux de protection.
Des habitations rattrapées et dévastées par l?océan
Agoué, paisible ville située à quelques 110 kilomètres de Cotonou à l'Ouest du Bénin, est indubitablement menacée de disparition du fait de l?avancée démesurée de l?océan. La dernière sortie de cette masse d?eau de son lit a encore fait des ravages inestimables, obligeant les riverains à un déplacement pour des destinations inconnues. Ils se contentent pour l'heure, de lancer des cris de détresse tout en faisant foi à la promesse du gouvernement de conjurer le sort.
La mer ne cesse d?avancer de ce côté du Bénin. Une situation qui a déjà causé beaucoup de dégâts. En effet les dommages causés par l?érosion côtière dans la ville d?Agoué sont de plus en plus lourds. Il y a une vingtaine d?années, la mer se situait bien loin, à un peu moins d'un kilomètres de l?Eglise Catholique communément appelée ??Fadahomé??. Et la plage était verdoyante remplie de filaos, de cocotiers et garnie d?habitations. Aujourd?hui ce ne sont que des reliques de ces arbres qui s?observent avec la disparition quasi-totale des habitations. La mer a tout avalé : des centaines de maisons, de vastes étendues de cocoteraies et de filaos. Elle ne laisse rien sur son passage. La situation est pareille sur la côte jusqu?à Hilla-condji (frontière Bénin-Togo). Et les populations, n?ont que des lamentations face à ce phénomène qui les pousse à une perpétuelle reconstruction de leurs demeures, ne peuvent que s?en remettre au gouvernement.
Cris de détresse des populations d'Agoué
Etant habituée aux promesses jamais réalisables des gouvernants depuis des dizaines d?années, les riverains victimes de l?érosion côtière lance un dernier cri de détresse à l?endroit du gouvernement Talon, quand bien même ce dernier a rassuré du démarrage imminent des travaux de protection de ce pan de côte. ''Nous sommes fatigués des promesses. Si on devrait honorer ces promesses, ma demeure ne sera pas dévaster par l'océan aujourd'hui. La mer vient de prendre ma maison. Nous sommes obligés d'aller nous loger chez nos proches parents vers le fleuve et revenir ici dans la journée, car nous n'avons nulle part où aller. On nous a dit en septembre que les travaux allaient démarrer. Mais jusque-là on ne voit rien et nous sommes à la merci de l'océan??. Laisse entendre un septuagénaire dont l'unique demeure vient d'être dévastée par la mer. « Son excellence Monsieur le Président Patrice Talon, faites tout ce qui est de votre pouvoir pour que la carte du Bénin reste intacte. Si Agoué disparaît, l?économie du Bénin et celle de la sous-région vont en pâtir? », déclare Guy Ahlinvi, président de l?Association de développement dAgoué.
Quand on sait que la ville dAgoué représente effectivement un poids dans l?économie béninoise du fait de la présence de la frontière bénino-togolaise de Hilla-condji, il va de soi que des mesures soient prises pour éviter le pire. Si les eaux semparent dAgoué, il ny aura plus de Hilla-condji et cela va se faire ressentir à coup sûr sur notre économie et dans le même temps la superficie du Bénin se rétrécie. De toute évidence, l?heure ne doit plus être aux polémiques autour de qui doit ou ne doit pas agir. L?océan lui ne prend pas le temps de réfléchir. Il avance. Il continue son cours normal détruisant tout sur son passage et avalant une bonne partie du territoire béninois. Agoué regorge de trop de valeurs. La perdre sera une grande perte pour la nation toute entière. Il faut simplement sauver Agoué avant qu'il ne soit trop tard. Le gouvernement et son chef ayant à c?ur le bien-être de tous les Béninois et ayant déjà pris les mesures qui s'imposent, doit seulement accélérer le processus. Les populations ne veulent plus croire que c?est une promesse de plus et comptent sur le Président Talon pour mettre fin à leur malheur. Pour le moment elles se sont confiées à la divine providence. Mais elles ont foi que leur ville Agoué, ne disparaîtra pas de la surface de la carte du Bénin qui est déjà si petit à côté de son grand voisin de l?est.
Dieudonné KATAKOULA