Wildaf-Bénin sensibilise les apprenties sur les conséquences néfastes du phénomène
Les officiels de Wildaf à la séance de Togba, le jeudi 18 Octobre 2018
rnLe réseau Wildaf-Bénin à travers l'Organisation non gouvernementale (Ong) Femme entraide et développement (FEDe) a organisé le mercredi 17 octobre dernier à l'Ecole primaire publique de Togba, une séance de sensibilisation des apprenties de la commune d’Abomey-Calavi sur les conséquences du mariage précoce. Cette activité s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du Projet "Maanda" signifiant "Mon mari mon choix" initié par l'Ong régionale Equality Now et financé par l'Ong Comic Relief. rn
Cette séance vise à initier les apprenties à la connaissance du mariage précoce de leurs droits en tant que mineures, des méfaits du mariage précoce et des mesures de prévention que leur offre la loi. En d'autres termes, elle entend connaître les droits de l'enfant aux apprenties ; les informer sur l’interdiction du mariage précoce, sur les conséquences néfastes du mariage forcé et l'obstacle qu'il constitue pour leur avenir professionnel ; recueillir leurs témoignages sur ce qu'elles savent du mariage précoce ; les informer sur les dispositions pertinentes du Code de l'enfant, de la loi sur les violences faites aux femmes (Vff), du Code des personnes et de la famille en lien avec la problématique du mariage précoce ; les informer sur les précautions à prendre pour la préservation de tous les éléments de preuve ; les voies de recours dont elles disposent ; recueillir les bonnes pratiques éventuelles développées par les patronnes des apprenties pour les protéger contre le mariage précoce et enfin obtenir l’adhésion de 70% des apprentis sensibilisées au refus du mariage et à la dénonciation ainsi que le recherche de secours en cas de menace ou de mariage précoce. rnEn effet, le mariage précoce persiste au Bénin malgré les efforts conjugués de l'Etat, des Partenaires techniques et financiers (Ptf) et de la société civile en raison de la persistance des pratiques traditionnelles néfastes. Aux termes du dernier rapport d'enquête de l'Unicef sur la problématique, entre 2008 et 2014, 11% d'enfants sont déjà mariés à l'âge de 15 ans et 32% à 18 ans. Aussi, des enfants continuent-ils d'être promis en mariage avant même leur naissance. Cette pratique contribue à l’entretien du taux de mortalité qui reste à 100 pour mille naissances au Bénin faisant de notre pays, le 8ème au monde où ce taux est le plus élevé.rnrnA en croire le communicateur, le socio-antropologue, Florent Maroya, le mariage précoce est le fait de marier son enfant fille ou garçon mais avant l’âge réglementaire, c’est-à-dire avant l’âge de 18 ans. Selon ses propos, cette pratique prend de l’ampleur et il est question de sensibiliser tous les acteurs non seulement sur les causes et les conséquences afin que chacun puisse prendre ses responsabilités et aider à lutter contre le phénomène qui a beaucoup de conséquences notamment sur les filles. Comme causes majeures du mariage précoce, il a cité les déterminants liés à la religion, à la pauvreté où les parents n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants et enfin à l’éducation voire les réseaux sociaux. Parlant des conséquences, le communicateur, Florent Maroya a mis exergue, les grossesses précoces, la déscolarisation des filles, les difficultés d’accouchement, les infections sexuellement transmissibles (Ist) et autres. Il a aussi souligné que la loi a prévu des sanctions contre les auteurs du mariage précoce. En conclusion, le communicateur Maroya a invité les parents à conscientiser leurs enfants pour leur bien-être. rnrn
Wendy J. KEDOTE