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Réflexion : Par Dénis AVIMADJESSI
Au secours ! Les poupées arrivent !


Je devrais avoir honte de vous appeler au secours, tout simplement parce que de simples et gentilles poupées, qui sont en principe des jouets, arrivent vers moi. Mais connaissant votre perspicacité, je sais que vous avez compris de quelles poupées il s'agit. Vous savez leur dangerosité potentielle (ou supposée) au vu de l'actualité ambiante. Alors, il est temps d'approfondir le débat sans cécité, ni myopie, ni même parti-pris, contrairement au titre fantaisiste que j'ai affiché, simplement pour vous accrocher.rnL'origine des fameuses poupées.
Elles ne vous feront jamais peur, les innocentes petites poupées d'autrefois, et qui sont d'ailleurs encore là, avec lesquelles les petites filles jouent. Elles ferment et ouvrent les yeux. Elles disent « papa » ou « maman », et ont à peine la taille d'une petite baguette de pain.rnMais dans notre terrible logique de « on n'arrête pas le progrès », nous avons « progressé » en créant cette fois-ci (ou plutôt parallèlement) des poupées grandeur nature. Elles ont une taille de personne adulte et sont loin d'être des jouets pour enfants. D'ailleurs, elles ne disent pas « papa » ou « maman ». Elles ont un autre langage que je ne me permettrai pas de dire ici. Alors, comment sont-elles nées ? Voici le résultat de mes recherches :rn« C'est dans la marine qu'il faut chercher l'origine des poupées gonflables. Parmi les solutions imaginées pour aider les marins à supporter les longues traversées, la marine espagnole fut la première, semble-t-il, à embarquer des «dames de voyage», également nommées «femme du capitaine». Confectionnées avec de vieux vêtements, ces poupées grandeur nature étaient extrêmement rudimentaires. Ensuite, peu à peu, d'autres marines perfectionnèrent ces mêmes artifices. À partir des années 1930, les équipages de sous-marins allemands et japonais eurent recours à des dames de voyage plus sophistiquées, ancêtres des poupées gonflables.rnLa vogue de ces compagnes débuta en Allemagne, autour des années 1950, puis gagna tout l'Occident et le Japon (où elles sont nommées «épouses hollandaises»). En vinyle d'abord puis en latex, leur apparence n'a cessé de s'approcher de la réalité.rnAujourd'hui, à côté des modèles gonflables, on trouve des poupées de grand luxe moulées en silicone, articulées, avec de vrais cheveux, une peau d'un réalisme troublant, des orifices «à sensations» et amovibles pour le lavage.rnÀ l'aube du XXIe siècle, la Chine est devenue un marché prometteur pour ces poupées pour adultes. »rnComme vous l'avez compris, certaines poupées ne sont même plus gonflables. C'est du prêt-à-porter, ou plutôt du « prêt-à-b…ser ».rnPourtant, celles que moi j'ai connues dans les magasins occidentaux étaient gonflables et on n'avait pas besoin de dessin pour savoir ce qu'un homme pouvait faire avec. La bouche est réalisée avec perfection pour les besoins de la cause, de même que la poitrine et les seins. Quant aux autres organes féminins, ils étaient également réalisés avec un soin particulier, avec même une lubrification et des vibrations possibles selon la publicité et les notices.rnLa sophistication.rnTout ce que j'ai dit tout à l'heure concerne les simples poupées gonflables, version ancienne. Mais quel ne fut mon trouble, de recevoir début 2018, une vidéo avec un homme en « action » avec une poupée dotée d'une télécommande ! La vidéo montre la réception de la poupée dans son gros emballage en carton. Le déballage a eu lieu et « mademoiselle » est extraite. Elle a été aussitôt interrogée pour savoir si elle était prête pour… A cette question, elle répondit avec une voix vraiment féminine, naturelle et coquine, avec des mimiques et des gestes de vraie femme. Seigneur !rnLa suite est encore plus étrange. Je ne peux évidemment pas vous la raconter en détail. Je ne peux pas vous dire avec quelle expertise cette poupée faisait certaines choses à l'homme qui était avec elle et tenait une télécommande. Je n'en croyais pas mes yeux, et la seule question qui me taraudait l'esprit était la suivante : « quel service rendent à l'humanité, les personnes qui inventent ce genre de chose ? ». Depuis, j'ai encore vu d'autres vidéos incroyables qui me laissaient sans mots. rnFace à ce genre de création, les personnes de ma culture se demanderaient s'il fallait s'en réjouir, en pleurer ou plutôt craindre simplement pour l'avenir moral de l'humanité. Mais avançons…rnLes défenseurs de poupéesrnSoucieux de connaitre, de comprendre patiemment et non de condamner sans retenue, j'ai pu trouver dans notre société africaine ici, des personnes de tout âge et de tout sexe, qui défendent sans aucune complaisance la poupée sexuelle. Ils disent qu'après le seul investissement que constitue l'achat, la poupée présente beaucoup d'avantages : elle maintient son utilisateur à la maison, car celui-ci ne court plus derrière les femmes, et surtout les filles toujours plus coûteuses les unes que les autres. La poupée n'a pas de maladies sexuellement transmissibles. Elle ne tombe pas enceinte pour casser les foyers d'autrui, elle ne tombe pas malade pour nécessiter des soins de santé. La poupée ne demande pas à être courtisée. Elle n'a pas de menstrues qui vous font attendre plusieurs jours sans relations sexuelles. Elle est disponible à tout instant et ne dit jamais « non ». rnLes défenseurs de la poupée ajoutent que cette dernière n'a ni parents, ni copines qui viennent bavarder à la maison, encore moins de date d'anniversaire où il faut lui offrir un cadeau. Elle ne se plaint jamais, et ne raconte à personne ce qu'on lui fait en chambre. Elle n'est pas raciste. Elle est gentille avec tout le monde, y compris avec les pauvres, les infirmes, les vieillards, et elle ne refuse aucune position d'action. Elle n'est jamais triste, parce qu'elle n'a aucun souci ; elle n'est jamais en deuil par exemple. Elle n'est pas du tout jalouse, même quand on est avec une autre femme sous ses yeux.rnBref, lorsque l'on entend de tels propos de personnes auprès de qui on recherchait la condamnation sans équivoque de cette pratique des poupées sexuelles, on se dit que le ciel nous tombe sur la tête et que l'avenir de l'humanité s'assombrit. Pourtant, je me demande s'il ne faut pas relativiser les choses. En effet, lorsque j'ai sondé les gens sur internet avant d'écrire le présent article, voici ce qu'un monsieur (E. A.), chef d'entreprise habitant à Cotonou, très sérieux et respectable, m'a écrit : « Evitons de porter des jugements s'il vous plait. Les gens font leur choix dans la vie. Certains s'enferment et se masturbent pour gérer leur solitude, afin de demeurer fidèles ou chastes. D'autres s'offrent des godemichets ou des poupées pour s'empêcher de violer ou de se prostituer. »rn Ce n'est là qu'un extrait du long texte que m'a écrit ce grand monsieur.rnAlors, que faire ?rnY a-t-il vraiment quelque chose à faire pour empêcher ou réduire l'invasion de nos lits par les poupées sexuelles ? Je ne le crois pas. Il faut considérer que cette pratique n'est qu'une mode, et que tout le monde ne suit jamais aveuglément toute sorte de mode. Il y a les fous de la mode, ainsi que ceux qui la rejettent catégoriquement pour diverses raisons. Nous n'avons individuellement, ni même juridiquement, aucun pouvoir d'interdire une mode. Même en cas d'interdiction d'importation de poupées dans un pays, les moyens de contournement de la mesure existeront.rnJe dois d'ailleurs vous dire qu'en Occident d'où est venue cette « mode », j'ai connu des personnes qui exprimaient beaucoup de dégoûts, rien qu'à l'idée de devoir offrir leur corps à une sculpture de caoutchouc ou de latex. Un autre m'a dit qu'il a vu une telle poupée dans la chambre de son grand garçon et qu'il l'a fait disparaître. Depuis, le garçon ne lui a pas demandé où se trouvait sa poupée chérie. Il ajouta que personnellement, le jour où lui ne pourrait plus courtiser une femme pour essayer de la conquérir, ce serait une catastrophe pour sa vie, car il ne pourrait jamais recourir, ni aux poupées, ni même aux prostituées. Ce serait un grand coup porté à son orgueil masculin.rnMais que dira ce monsieur s'il apprenait qu'après la disparition de la poupée, son fils a violé ou enceinté une fille ? La réponse est que quand on prive un enfant de quelque chose, il faut avoir la compétence de l'en convaincre et de l'accompagner par des notions de planning. La nature a horreur du vide. rnRécemment, une femme a découpé en morceaux la poupée qu'utilisait clandestinement son mari. L'actualité nous indique aussi que les femmes africaines sont en colère actuellement contre l'éventualité que ces poupées envahissent notre continent.rnQuant à une religieuse catholique à qui j'ai demandé son avis sur la question des poupées sexuelles, elle m'a répondu que c'est l'enfer le plus profond qui attend ceux-là qui dénaturent ainsi le monde créé par Dieu.rnL'enfer «le plus profond » attend-il aussi ceux qui viennent d'ouvrir à Paris la première maison close de poupées sexuelles ? J'ai vu la brillante publicité de cette maison sur les autoroutes de l'information et j'en ai eu la chair de poule.rnConclusion.rnJe reconnais en toute humilité qu'en parlant de « mode » par rapport à la pratique des poupées sexuelles, je ne suis pas dans le vrai à cent pour cent. En effet, une mode finit toujours par passer, alors que cette pratique dure, perdure et se sophistique chaque jour. On devrait plutôt parler de vice, de sport ou d'activité ludique.rnMais contrairement à ce que je lis sur les réseaux sociaux, les poupées ne remplaceront pas nos soeurs, parce qu'elles coûtent quand même assez cher. Ensuite, ceux qui ont les moyens de se les offrir ont les moyens de s'offrir de vraies femmes qui peuvent leur apporter de l'eau à boire, partager leurs soucis, les assister pendant leurs maladies, leur faire de beaux enfants comme leurs mamans les ont mis au monde eux aussi. Pire, y a-t-il vraiment eu des études sérieuses sur des maladies éventuelles qui pourraient à long terme attaquer les pratiquants de ce « sport » ? Pas seulement les maladies physiques, mais les maladies mentales ?rn Après tous ces questionnements, si les gens s'accrochent toujours aux poupées sexuelles tout en ayant les moyens de s'offrir de vraies femmes, je ne comprendrai pas. Je ne comprendrai plus. Et je demanderai à Dieu de sauver ce monde, même si je reconnais ne pas émettre une opinion infaillible. Les opinions contraires avec des arguments de poids me soulageraient d'ailleurs. J'en ai vraiment besoin.


Dénis AVIMADJESSI, Ecrivain
 
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