Le présidium à l'ouverture de la Journée mondiale de l'alimentation scolaire
Abidjan, capitale de la Côte d'Ivoire a accueilli la 4ème édition de la Journée Africaine de l'Alimentation Scolaire (Jaas) placée sous le thème « Investir dans l'alimentation scolaire endogène pour éradiquer la faim, soutenir l'éducation inclusive pour tous y compris les réfugiés et les personnes déplacées en Afrique », elle est célébrée le 1er Mars de chaque année. Une occasion pour les Etats membres de l'Union Africaine (UA) de donner une meilleure visibilité à l'alimentation scolaire en tant qu'instrument permettant à tous les enfants d'avoir accès à l'école, d'y réussir et achever leur cursus scolaire.
Amener les différents acteurs et les partenaires onusiens (Centre d'excellence du Pam au Brésil, le Bureau Afrique du Pam, l'Unesco et la Fao) à mieux s'engager à soutenir les initiatives nationales visant à améliorer l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes d'alimentation scolaire avec des composantes nutritionnelles. Tel est l'objectif principal de l'édition 2019 de la Jaas. Il s'agira également de mettre l'accent sur le développement de stratégies d'approvisionnement avec un accent particulier sur l'accroissement de la production locale des petits exploitants agricoles. L'évènement, qui rassemble plus d'une centaine de participants venus des Etats membres de l'Union africaine (Ua), des organisations et institutions gouvernementales et du secteur privé, du monde universitaire et d'institutions techniques, sera l'occasion de discuter des meilleures pratiques mais aussi de la question de l'importance de l'investissement dans les programmes d'alimentation scolaire. Pourquoi un thème axé sur l'alimentation endogène prenant en compte les réfugiés et les personnes déplacées en Afrique ? En effet, la rencontre de cette année prendra en compte le fait qu'en Afrique des millions de civils sont chaque jour affectés par des conflits armés. Dans les villes et les cités les gens se battent pour trouver de la nourriture, de l'eau et un abri sûr, tandis que les combats amènent des millions d'autres personnes à quitter leurs maisons. Les enfants sont recrutés et utilisés au combat et leurs écoles sont détruites. Les femmes sont violées et humiliées. Pendant que le personnel humanitaire apporte son aide et que le personnel médical soigne les blessés et les malades, ils sont directement ciblés, considérés comme des menaces et se voient empêchés d'apporter le soulagement et de procurer des soins aux personnes qui en ont désespérément besoin.
L'alimentation scolaire endogène a pour avantage de stimuler la production de revenus et l'entreprenariat dans les communautés locales. Les programmes d'alimentation scolaire endogène peuvent favoriser le tryptique humanitaire-paix-développement du fait de leurs effets sur la protection sociale. Bien élaborée, l'alimentation scolaire endogène peut contribuer à mettre fin à la division fréquente entre les interventions provenant de l'assistance humanitaire d'urgence et celles de l'appui au développement. Les structures de développement de l'Union africaine et des Nations unies ont déjà reconnu le fait que la protection sociale constitue un investissement dans la population et contribue au développement socio-économique à long terme. Dans cette optique, des systèmes appropriés de protection sociale contribuent essentiellement à trouver des solutions durables au déplacement forcé en Afrique durant les crises. Liés à d'autres initiatives de protection sociale, à l'agriculture et à la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les programmes d'alimentation scolaire ont la capacité de changer les vies des communautés scolaires.
Wendy J. KEDOTE