La question de l’avortement a été débattue au cours des débats de l’atelier organisé à Grand-Popo sur le droit à la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Au cours de discours d’ouverture, le Président Louis G. Vlavonou a clairement affiché son opposition contre une législation en faveur de l’avortement.
Selon le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin Louis G. Vlavonou, la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction constituent un ensemble de droits reconnus par le droit positif béninois et par les instruments juridiques internationaux relatifs au droit à la santé sexuelle et à la reproduction auxquels notre pays le Bénin est partie. Cette thématique revêt aussi, selon lui une importance essentielle pour rendre les femmes et les filles autonomes. Ce qui signifie d’ailleurs que celles-ci ont le contrôle et la pleine capacité de décider de façon libre et responsable, de leur vie sexuelle. «Mais lorsqu’on veut décider de façon libre de sa vie sexuelle, il faut en assumer les conséquences », pense aussi le Président Louis G. Vlavonou. Pour lui, « lorsqu’une grossesse survient, il faut en assumer les conséquences et ne pas chercher à avorter car l’avortement est la mort d’un tout petit, même si on ne le voit pas dans la mesure où chacun de nous a été comme lui (embryon). « L’avortement étant la négation de la vie à un enfant, qui sommes-nous pour décider de la vie de quelqu’un et surtout du « tout petit »? », S’est-il interrogé avant d’interpeller la conscience des uns et des autres. Pour soutenir sa position qui va de façon catégorique à l’encontre d’une législation en faveur de l’avortement, le Président Louis G. Vlavonou a affirmé que « L’avortement est aussi la négation du droit d’un enfant à la vie ». « Plus il est petit, plus nous devons le défendre. C’est cela notre devoir en tant qu’élus du peuple. D’ailleurs, les législations antérieures sur les droits des enfants, tant dans le code de la famille que dans le code de l’enfant le recommandent. Nous devons continuer à aller dans ce sens pour protéger celui qui est sans défense », a-t-il dit en soutenant que « L’avortement est la mort d’un enfant qui provient du peuple, surtout que ce peuple ne nous a pas accordé sa confiance pour le tuer, mais pour le protéger à partir de la protection de ses enfants ». Tout en reconnaissant que le protocole de Maputo du 11 Juillet 2003 sur la santé reproductive donnait déjà à la femme le droit à l’avortement en cas de viol ou de risque de mort, le Président Louis G. Vlavonou s’est insurgé contre le fait qu’on veuille permettre aujourd’hui à la femme d’avorter dans toutes les circonstances où elle ne voudra pas garder l’enfant conçu et déjà là. Ce qui est choquant a-t-il dit, est qu’on ne se pose même pas la question de savoir toutes les retombées de l’avortement sur sa santé physique et mentale ? « A part les risques de santé où on peut comprendre la pratique, ce serait dangereux de mettre dans les mains de la femme un outil pour détruire la vie en sa qualité de mère censée la protéger. Elle ne peut le faire sans que cela ait des répercussions sur son mental. Nous devons la protéger et penser à d’autres moyens par lesquels elle peut valablement réguler ses naissances sans pour autant attenter à la vie du tout petit et à sa propre vie », pense le premier responsable du Parlement béninois pour qui, « L’avortement est une négation de l’égalité entre l’homme et la femme parce que la légalisation sur l’avortement sera l’occasion pour de nombreux hommes d’imposer l’interruption ‘’volontaire’’ de la grossesse à leurs femmes ou à leurs compagnons ». Et ainsi, pour un projet de procréation ou pour une partie de plaisir commun, c’est à la femme qu’il reviendra d’en porter tout le fardeau, plus que celui qu’elle porterait si elle gardait sa grossesse.
« Dans sa santé physique, l’interruption volontaire de grossesse sous toutes ses formes est une intervention dans l’utérus de la femme. Cette pratique fait partie des causes majeures du cancer de l’utérus chez la femme, des difficultés à concevoir dans le futur … etc. Dans sa santé morale, les femmes en principe et les femmes africaines en particulier ont avec le fruit de leurs entrailles (vivants ou morts) un lien surnaturel. Lorsqu’elles avortent volontairement ou non leur bébé, elles en gardent toujours, tôt ou tard, des séquelles d’ordre spirituel aux manifestations diverses. Et lorsqu’à cela s’ajoute la perception de l’acte comme peccamineux (la conscience du péché), la conscience morale engage avec la pauvre femme une accusation sans fin, qui se solde par des blessures profondes que la femme garde toute sa vie durant ; et qui s’accroit au-fur et à-mesure que la femme africaine avance en âge. On l’aide à préparer pour elle-même une vieillesse de regret et de chagrin qu’elle murmure au cours de ses dernières années, jusqu’à ses dernières heures », a dit le Président Vlavonou pour qui, « L’avortement est une idéologie qui ne rejoint pas notre culture ; cette dernière est vitaliste et promeut la vie sous toutes ses formes à travers un réseau de solidarité ». « Aller dans le sens imposé par l’idéologie occidentale, c’est renier notre culture dans ses valeurs essentielles. C’est donc un mimétisme qui coûtera plus cher à l’Afrique qu’à l’Occident, car, chez nous, l’avortement est sans fondements culturels. La preuve est que tous les motifs qu’on pourrait avancer dans un projet ou proposition de loi, serait une collection de stéréotypes d’arguments donnés çà et là dans d’autres contextes, sans aucune référence aux éléments socio- anthropologiques de notre milieu » affirme le Président Vlavonou: « On ferait ce projet au nom de quel peuple ? Est-ce vraiment ce qui le préoccupe maintenant ? N’est-ce pas tout ce que nous savons déjà ? ».
«… la législation sur l’avortement est un axe du complot de l’Occident contre les pays pauvres. »
Pour le Président Vlavonou, la l’égalisation de l’avortement est une idéologie que l’Occident veut imposer au monde. Et en tant que peuple souverain, nous devons montrer notre indépendance et exercer notre liberté à la mesure des enjeux de notre société. « Doit-on faire la même chose quand on sait que nous avons notre culture et nos valeurs à défendre ? », s’est-il d’ailleurs demandé tout en déclarant que « la législation sur l’avortement est un axe du complot de l’Occident contre les pays pauvres, contre l’Afrique se cachant derrière le paradigme de la Nouvelle Ethique Mondiale ». « La propagande de la légalisation de l’avortement avec tous ses corolaires fait partie de la stratégie mise en place par « La Nouvelle Ethique Mondiale » pour DECONSTRUIRE nos valeurs (dont ils redoutent les performances de développement en Afrique) et RECONSTRUIRE à la place les contre- valeurs dont leurs cultures sont victimes aujourd’hui », a soutenu le Président Vlavonou pour qui, « L’avortement est la mort d’une société car partout où la pratique a eu cours, la société a vieilli ». Pour exemple, il a cité le cas de l’Occident qui a connu des décennies de cette pratique et qui s’en mord aujourd’hui le doigt.
« Nous devons faire attention. Car la vie d’une société prospère dépend de la vitalité de l’enfance et de la jeunesse. Nous avons besoin de bras valides pour le développement », a conseillé le Président Vlavonou citant son prédécesseur Adrien Houngbédji pour qui, « Il n’y a de richesse que d’hommes ». « Ayant une pratique religieuse ou non, en Afrique (particulièrement au Bénin), nous sommes tous des croyants et devrons avoir la crainte de Dieu. Dieu seul est maître de la vie et de la mort », pense le Président Vlavonou qui ne refuse pas de penser à la rationalisation de notre population mais en prenant d’autres moyens que celui de l’avortement comme se poser d’abord la question de savoir comment lier la démographie et le développement ; définir une politique nataliste équilibrée ; choisir et développer les méthodes de planification familiale naturelle qui respectent l’enfant à naître, la dignité de la femme, la sacralité de la vie et garantit la communication au sein du couple. Une méthode qui du reste, a bien marché en Ile Maurice.