Les ancêtres Glèlè, Ghézo, Béhanzin avec leurs cohortes retrouvent les terres rouges d’Abomey et de Ouidah après 129 ans d’absence où ils furent privés de l’air du regard des leurs, des soins rituels, des chants et des processions annuelles
Les objets des ancêtres Glèlè, Ghézo, Béhanzin avec leurs cohortes retournent sur leur terre d’origine après des décennies d’absence. Ils traverseront l’Atlantique mais cette fois-ci dans le sens d’un retour nécessaire et tant attendu. Ces valeureux hommes ont quitté les terres rouges d’Abomey et de Ouidah leurs dos battus par les souffles du ponant. Durant 129 ans, les ancêtres Glèlè, Ghézo, Béhanzin avec leurs cohortes furent privés du soleil du Danhomé, de l’air du regard des leurs, des soins rituels, des chants, des processions annuelles. Aujourd’hui, ils entament la fin de la saison de l’ombre de leur exil. Faut-il le faire remarquer, ces objets qui retournent, ne sont pas que des objets. Ce sont des signes qui débordent tous les sens qui leur furent attribués. Enfants d’une longue évolution spirituelle, sociale et artistique, puissances de germination, forces d’engendrement du réel, ils sont des êtres habités par l’âme et l’esprit des cultures qui leur ont donné vie. A ces cultures, le feu des anciens a cruellement manqué, pour alimenter les forges du présent et de l’avenir. Ainsi donc, il a fallu aller chercher les sèves un peu partout, téter parfois au pis le plus sec Mais l’art survécu à la ruine et le signe se logea dans la demeure insaisissable du songe.
Wendy J. KEDOTE