Démarré le 15 juillet 2021, le procès du professeur agrégé de droit constitutionnel à l’Université d’Abomey-Calavi, Joël Aïvo poursuivi pour des faits de blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’Etat, a connu son épilogue au petit matin de ce mardi 7 décembre 2021 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Porto-Novo. L’homme et deux de ses co-accusés ont été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle et à une amende de 45 millions de Fcfa.
Après 08 mois de détention préventive, l’ancien doyen de la Fadesp de l’Université d’Abomey- Calavi, le professeur agrégé de droit constitutionnel, Joël Aïvo et deux de ses co-accusés ont été fixés sur leur sort à l’issue de l’audience qui a durée plus de 16heures d’horloge ce lundi 12 décembre 2021 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Porto-Novo. En effet, l’opposant au régime de Patrice Talon est accusé des faits de blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’Etat. Il a été donc condamné à 10 ans de réclusion criminelle et à une amende de 45 millions de Fcfa. Il en est de même que pour ses co-accusés Boni Sarè Issiakou et Ibrahim Bachabi Moudjaïdou. Ils ont également écopé de 10 ans de prison ferme avec une amende de 5, 7 millions de Fcfa. Ces trois prévenus retournent alors en cellule pour purger leurs peines. Ils disposent également due 10 jours pour faire appel. Signalons que le nommé Dotou Gnonlonfoun, comptable du professeur Joël Aïvo est relaxé au bénéfice du doute. Avant sa condamnation, l’opposant au régime du Président Talon, a fait ses dernières déclarations dans le cadre de ce procès. Il a notamment dit : « Faites de moi, ce que vous voulez ». Il s’est aussi interrogé en ces termes : « Aujourd’hui, c’est mon cas. Demain, à qui le tour ? Ce n’est qu’après ces déclarations que la Criet a donné lecture de son verdict au petit matin de ce 07 décembre 2021 aux environs de 2h du matin.
Déposition du professeur Joël Aïvo à la barre et carrière politique !
A la barre, le professeur agrégé de droit constitutionnel à l’Université d’Abomey-Calavi, Joël Aïvo poursuivi pour "complot contre l’autorité de l’Etat et blanchiment de capitaux" a plaidé non coupable. Il dit ne se reconnait pas dans les faits à lui reprochés. Même son de cloche du côté de son comptable qui a aussi plaidé non coupable. Les prévenus Boni Sarè Issiakou et Ibrahim Bachabi Moudjaïdou ne reconnaissent pas les faits également. Joël Aïvo a martelé qu’il est poursuivi pour avoir incarné une alternance démocratique pour son pays. « Je ne suis dupe de rien. Et la violence du traitement qui m’est infligé depuis le 15 avril 2021 est la hauteur du signal fort que le régime actuel veut lancer à quiconque sera tenté par une candidature crédible et non contrôlée par le régime. Mais la brutalité de l’injustice qui me frappe de plein fouet suffit-elle à dissuader demain 10 millions de Béninois de s’engager pour la défense de leur pays ? J’en doute fort. J’ai été arrêté le 15 en pleine circulation et la BEF, le commissaire Brice Allowanou me dit que je suis le père de 5 ans. C’est 5 ans qui a déclenché des vagues de violences. C’est le lendemain à l’occasion de mon déferrement que j’entends parler de blanchiment de capitaux », a indiqué Joël Aïvo à la cour. Quelques heures après des échanges judiciaires composés des réquisitions du ministère public et de la plaidoirie des avocats, le verdict a été prononcé. L’homme et ses deux co-accusés ont été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle et à une amende de 45 millions de Fcfa chacun. Cette condamnation de l’opposant, Joël Aïvo vient porter un coup dur à sa carrière politique. L’homme ne pourra plus prendre part aux élections législatives avec son parti politique en 2023 et aux élections présidentielles en 2026.
Wendy J. KEDOTE