Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, Patrice Talon a eu le mardi 26 avril 2022, une séance de travail avec les responsables des confédérations et centrales syndicales du Bénin. A l’ordre du jour de ces assises qui ont eu pour cadre le Présidence de la République, la revalorisation des salaires, du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) et la hiérarchisation des salaires au Bénin. 

A quel niveau convient-il de relever le Smig au Bénin aujourd’hui ? Est-ce qu’il faut maintenir le principe de la hiérarchisation des salaires ou le supprimer ? Faut-il consacrer les ressources dégagées par le gouvernement pour augmenter uniquement les salaires des travailleurs ou peut-on en utiliser une partie pour juguler le chômage des jeunes ? Comment améliorer les ressources allouées aux structures en charge des services sociaux vitaux de notre pays ? Telles sont les questions autour desquelles les débats ont été menés lors de la séance de travail entre le Chef de l’Etat, Patrice Talon et ses invités à savoir les leaders des centrales syndicales du Bénin, les travailleurs des l’administration publique et privée, le Patronat béninois et plusieurs ministres du gouvernement. Plantant le décor, le ministre d’Etat, chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané a rappelé la situation socio-économique impactée par la pandémie de la Covid-19, la guerre Russo-Ukrainienne. Il a ensuite invité les participants à un échange courtois et convivial. Après son mot introduction, selon les informations rapportées par la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), les responsables syndicaux et les responsables d’employeurs ont pris la parole pour se prononcer sur les 04 questions. 

S’agissant du Sming, il a été retenu aux termes des échanges, une augmentation de 30% ce qui signifie le Smig doit passer désormais au Bénin de 40.000 Fcfa à 52.000 Fcfa avec l’exigence pour les employeurs de souscrire l’assurance santé obligatoire à compter du 1er janvier 2023. Sur la question de la hiérarchisation automatique des salaires, le Gouvernement a fait savoir qu’il ne lui revient pas d’administrer les ajustements des salaires dans les entreprises privées. Il a alors décidé de suspendre le principe d’une hiérarchisation automatique des salaires après tout relèvement du Smig au Bénin. Il laisse chaque employeur en décider en raison de la politique de l’entreprise. Cette décision du gouvernement n’a pas l’assentiment des Organisations syndicales, Ces dernières ont marqué leur désaccord sur cette option du gouvernement car, pour elles, le contexte national exige un maintien de ce principe qui est un acquis important pour les travailleurs. Quant à la question de la revalorisation des salaires, on note qu’il est prévu une cagnotte globale qui sera répartie entre augmentation des salaires, amélioration de la situation des Aspirants au métier d’enseignement (AME) et recrutement des jeunes. Le montant de la cagnotte n’a pas été communiqué. Deux niveaux d’augmentation à savoir : une amélioration du point indiciaire pour impacter aussi bien les pensions des retraités que des salaires d’une part et une augmentation différenciée des salaires et des pensions pour palier de façon à impacter plus fortement les bas salaires et moins fortement les salaires élevés. Les quatre paliers retenus sont ; de 52.000 Fcfa à 100.000 Fcfa ; de 100.001 Fcfa à 200.000 Fcfa ; de 200.001 Fcfa à 500.000 Fcfa et enfin de 500.001 et plus. Les pourcentages à appliquer à chaque palier seront examinés au cours d’une autre séance de la commission. A noter qu’au cours de cette rencontre avec les responsables syndicaux, le gouvernement a évoqué les incertitudes économiques actuelles dans le monde pour s’engager pour le mois de novembre 2022 comme la date d’effet de ces différentes simulations à condition que la situation actuelle évoquée ci-dessus ne s’aggrave.