La factualité de son appartenance à la mouvance présidentielle étant aujourd’hui la chose la mieux partagée dans le landerneau politique béninois, le PRD qui ne rasait pas les murs brille désormais de mille feux. Depuis six mois en effet, il n’est pas un week-end où les tchoco-tchoco ne s’illustrent dans une commune du Bénin afin de battre le rappel des troupes pour une mobilisation optimale dans la perspective de la prochaine échéance électorale de janvier 2023.
Par son franc soutien, sa fidélité, sa loyauté au président Patrice Talon, et son ardeur au travail pour la défense de ses idéaux qui se résument au renforcement de la démocratie, le PRD a su matérialiser son appartenance à la mouvance présidentielle depuis le 6 février 2021 à son dernier congrès extraordinaire, et à la dernière élection présidentielle du 11 avril 2021. Il est ainsi représenté au gouvernement avec le portefeuille de la Décentralisation et de la Gouvernance locale. De ce fait, le PRD est l’une des chevilles ouvrières de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation dont le but est de booster le développement local au Bénin.
En bon légaliste, et surtout conscient du fait qu’il se trouve à la croisée des chemins comme un certain nombre de fois déjà dans le passé, le PRD a décidé de s’arcbouter sur les meurtrissures qu’il a subies en prenant en main son destin. Son nouveau cri de ralliement, "la remontada", galvanise, à n’en point douter, les militants qui crient à tue-tête leur rage de relever le défi de leur existence mise à mal depuis des lustres. L’expérience politique acquise comme force de propositions, les moyens d’action qu’il a développés au cours des trente dernières années et les succès électoraux engrangés lui en donnent la latitude.
La remontada, ce mot de quatre syllabes, représente justement la quadrilogie de valeurs que sont : réconciliation, reconquête, remontée et rayonnement. C’est en effet la réconciliation avec ceux des leurs qui étaient partis pour des raisons de mécompréhension qui renforce leur foi dans la reconquête de leur place sur l’échiquier politique national afin d’assurer la remontée qui consacrera à nouveau le rayonnement politique du parti. Cette conviction qui irrigue les veines des militants du PRD ainsi que la conscience que leur formation est l’une des poutres maîtresses de l’édifice démocratique national agissent en eux comme un roboratif. C’est cela qui produit cet enthousiasme dont ils font montre partout en ce moment.
Le PRD vent debout afin de reconquérir légitimement et légalement sa place de choix sur l’échiquier politique national pour continuer d’enraciner la démocratie, et voilà une certaine classe politique, la poissarde, qui s’échauffe pour réveiller les vieux démons, embouche la trompette de l’exclusivisme et emplit l’air de ses clameurs manipulatoires. Le PRD en a vu d’autres ! Il n’en sera point émoustillé. Droit dans ses bottes, il continuera de croire en la démocratie qu’il a à cœur de promouvoir pour la renforcer par son pillier fondamental, l’État de droit, c’est-à-dire la reconnaissance de la suprématie de la loi.
Les militants du parti arc-en-ciel promettent de ne pas faire dans la dentelle sur le terrain au cours de la prochaine joute électorale. Ils jurent de ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse. Ils préviennent que si, par endroits, la réplique s’avérait douloureuse, c’aurait été parce que le coup à eux porté eut été violent. Les fiefs arrachés seront reconquis, et d’autres entreront dans leur giron. Ils rassurent toutefois que tout se passera dans les règles de l’art, c’est-à-dire dans un esprit de saine émulation, et dans une ambiance de fête comme à leur habitude.
Avant la joute à proprement parler, les militants et les responsables du parti arc-en-ciel sont visibles sur toute l’étendue du territoire national, animant la fête de la démocratie. Ils s’activent pour non seulement instruire le peuple béninois sur les enjeux et les dispositions préalables en vue d’élections qui mobilisent le plus grand nombre de citoyens, mais aussi pour faire la promotion des actions du gouvernement du président Patrice Talon, notamment par rapport à des questions de préoccupation majeure comme, par exemple, la cherté de la vie, les inscriptions au Ravip et sur la LEI (Liste électorale informatisée) . Cela ressuscite partout l’ardeur à la vie politique, toute chose susceptible de redonner vie et vigueur à notre démocratie.
Le PRD discute aussi avec les institutions politiques pour que chacune d’elles pèse de son poids afin d’amener les organes de gestion des élections à agir dans le sens de conjuguer définitivement au passé les couacs démocratiques de 2019 et 2020. Gardien du temple démocratique et membre à part entière de la mouvance présidentielle, le PRD est à même de restaurer l’esprit de la loi des 10%, condition d’éligibilité des partis à la répartition des sièges, jadis dévoyée à des fins politiciennes. Il est ainsi en droit de faire des propositions dans ce sens pour une configuration du parlement qui reflète le mieux le paysage politique national.
Le parti des Tchoco-Tchoco est conscient du fait que notre cohésion est aujourd’hui une condition nécessaire au renforcement de l’unité nationale, à l’œuvre de redressement de notre économie et à l’enracinement de notre démocratie. Les attaques terroristes dans le Nord nous y pressent d’ailleurs. Or, sur ces trois chantiers, s’il faut reconnaître que notre pays, selon la perception de la communauté internationale, n’est pas en situation de crise, il est tout de même, à l’interne, dans une situation préoccupante. Notre démocratie reste hélas fragile. Il incombe aux responsables politiques la recherche de la résorption des tensions d’où qu’elles proviennent.
Les militants Tchoco-Tchoco sont confiants de ce que les sept couleurs de l’arc-en-ciel vont illuminer le paysage politique national en janvier 2023. Ils promettent ainsi l’une des plus belles fiestas électorales que le Benin ait connue. Elle marquera, selon eux, un nouveau départ du Renouveau démocratique, puisqu’elle réveillera la fibre militante endormie chez nombre de nos compatriotes depuis un moment.
Ismaël Kaffo
Essayiste sociopolitique
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