La place publique de Gbèdjromèdé dans le 8ème arrondissement de Cotonou, à l'instar d'autres dans la même ville, est comparable à une porcherie, car elle vit dans une insalubrité qui dépasse l'entendement. Cela est dû à la démission des autorités municipales face à l'incivisme des populations.
Il est 17 heures à la place publique de Gbèdjromèdé, située au carrefour ‘'16 ampoules'' dans le 8ème arrondissement de la ville de Cotonou. Sur les lieux, il est aisé de voir de mauvaises herbes à la place des gazons. Moutons et autres animaux domestiques s'y promènent allègrement. Des sachets plastiques et des déchets ménagers jonchent partout et dégagent des odeurs nauséabondes. A même le sol, des personnes y sont couchées et prennent de l'air dans les herbes. La plupart des ampoules pour éclairer l'endroit sont déjà cassées depuis des années. Et pourtant, il y a des poubelles d'une Ong, sur la place où l'on peut jeter les déchets. « Cette place est la propriété de tous. Sa propreté est de la responsabilité de tous. Faisons les bons gestes », a-t-elle écrit sur une pancarte placée sur les lieux.
Rencontrée sur les lieux, Léonine dit qu'elle vient là passer partout sa soirée. « Nous sommes des mortels. Je reste dedans parce que je sais qu'un jour viendra où je vais mourir. Pourquoi alors chercher le luxe sur la place. D'ailleurs, ce n'est pas chez moi. Je peux arranger ma maison… », déclare-t-elle à l'équipe du journal. « Il revient aux autorités de nettoyer la place. Jeter les ordures par terre n'est pas un problème… », ajoute-t-elle. Pour Jean-Claude, rencontré également à l'instar d'autres, ladite place appartient à l'Etat et il ne revient pas aux citoyens d'en prendre soin.
Pour sa part, le président de ladite Ong, Tanimomo Adékpéju, s'est plaint de l'incivisme sur les places publiques à Cotonou. Selon ses propos, c'est pour contrer le mal que sa structure a mis à la disposition des autorités des poubelles à utiliser sur ces lieux. « Le problème aujourd'hui est l'incivisme qui bat le record dans nos comportements. On a fait don de poubelles aux autorités. Au Bénin, on n'a pas encore le reflexe des poubelles. A Missébo, Abomey-gare et autres, on a mis des indications montrant le reflexe des poubelles. Le Bénin est notre pays. Nous avons tous l'obligation d'entretenir notre environnement. Le seul moyen est d'avoir le reflexe des poubelles. Nous avons un projet de valorisation des déchets ménagers… », a-t-il fait savoir.
Pour beaucoup, l'incivisme est une habitude que les autorités ont du mal à changer. Ils invitent l'Etat à désormais sévir.
J.Y.M (Col- extérieur)