A la faveur d'une émission télévisée sur l'Ortb intitulée « Le moment politique », le Président de la République, Patrice Talon s'est longuement prononcé sur la crise préélectorale relative aux législatives du 28 avril prochain dont la campagne a été déjà officiellement lancée par le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Il a fait observer qu'à l'issue de l'échec du consensus au Parlement, il ne pouvait pas prendre une ordonnance pour ne pas remettre en cause l'ordre constitutionnel.

Selon le Président de la République, Patrice Talon, la crise préélectorale est née du fait que l'Opposition notamment la minorité parlementaire ne veut pas mettre en application le Code électoral et la Charte des partis politiques qu'elle a elle-même voté afin de prendre part aux législatives 2019. Cette situation, a-t-il indiqué, a entraîné des concertations tant avec la classe politique béninoise que des acteurs de la société civile pour des élections inclusives. Au nombre des solutions à lui proposées par bon nombre de personnalités politiques et des leaders d'opinion, le recours à une ordonnance non seulement pour reporter le scrutin législatif dont le processus est en cours mais aussi et surtout pour permettre à toutes les formations politiques de l'Opposition d'y prendre part. Sur cette question, le Président de la République a laissé entendre que les reformes sont difficiles, mais elles sont pertinentes pour accompagner le développement durable. Aussi, a-t-il souligné que le Ministère de l'intérieur et de la sécurité publique de même que la Commission électorale nationale autonome ont joué leur rôle en toute impartialité pour des élections libres, crédibles et transparentes. A l'en croire, il ne pouvait pas prendre une ordonnance vu que le Parlement a maintenu les lois. Il a ensuite expliqué que la Constitution béninoise a précisé les conditions dans lesquelles une ordonnance peut être prise. Elle est prise lorsque qu'il y a blocage des Institutions de la République ou lorsque le pays est en danger. « Je ne pouvais donc pas prendre une ordonnance pour dessaisir le Parlement de ses fonctions. Les lois votées par le Parlement s'imposent à tout le monde. Si je prenais une ordonnance, je remettais en cause l'ordre constitutionnel. La démocratie doit rester un outil de développement », a-t-il martelé. Par ailleurs, le Président Patrice Talon a rappelé que la réforme du système partisan n'est pas une initiative du gouvernement mais plutôt de tous les acteurs politiques qui ont constaté l'état déliquescent de nombreux partis politiques. Tout en félicitant le Parlement pour le vote de ces lois qui contribuent à l'enracinement de la démocratie, il a invité le peuple Béninois à la préservation de la paix et ne pas céder à la violence de quelque nature que ce soit.

Wendy J. KEDOTE