Les anciens présidents de l'Assemblée nationale suite à l'appel à la désobéissance des opposants
Idji, Nago et Amoussou invitent Soglo et Yayi à renoncer à leur projet de vengeance
Les anciens présidents de l'Assemblée nationale invitant Yayi et Soglo à la rete
A travers une sortie médiatique effectuée lundi dernier à Cotonou, les anciens Présidents de la République, Thomas Boni Yayi et Nécéphore Soglo, ont tenu des propos attentatoires à la paix et à la liberté, menaçant le Chef de l'Etat, Patrice Talon de destitution si le scrutin du Dimanche 28 Avril dernier n'est pas annulé. En réplique, trois anciens présidents de l'Assemblée Nationale, Bruno Amoussou, Antoine Idji Kolawolé et Mathurin Koffi Nago ont dénoncé cette manoeuvre qui laisse une mauvaise image de personnalité qu'incarne ces anciens Chefs d'Etat.
24h après la tenue de l'élection de la 8e législature du parlement béninois, les acteurs politiques de l'opposition ont donné de la voix à Cotonou. Objectif, appeler à l'annulation du scrutin du dimanche 28 Avril dernier. A cette occasion, Boni Yayi et Nicéphore Soglo ont non seulement appelé le peuple à la désobéissance, mais également menacer d'écourter le mandat du Chef de l'Etat, Patrice Talon puisque selon eux, cette élection ne répond à rien et constitue un frein pour la démocratie béninoise. A travers leur déclaration mardi, les anciens présidents de l'Assemblée Nationale, Mathurin Koffi Nago, Antoine Idji Kolawolé et Bruno Amoussou, le scrutin du dimanche 28 Avril s'est bien déroulé même si des incidents sont enregistrés dans certaines parties du pays. " Si 35 des 546 arrondissements dans lesquels devraient se dérouler les élections ont connu des difficultés, cela ne veut pas dire qu'il faut annuler le scrutin", réfute Bruno Amoussou qui a estimé qu'au grand jamais, le taux de participation de 4% avancé sur les réseaux sociaux n'est pas réel. Selon Bruno Amoussou, le processus qui a abouti à l'organisation des dernières élections législatives a reçu l'onction de toutes les parties (Mouvance et opposition). Mais grand a été l'étonnement des députés du bloc de la majorité parlementaire de constater que le consensus trouvé a été remis en cause par les Honorables Eric Houndété et Yaya Garba, les deux représentants de l'opposition qui ont travaillé au sein de la commission qui a ébauché des propositions pour la modification de la charte des partis politiques, du Code électoral et de la Constitution. "Nous sommes parvenus à trouver un consensus signé et consigné dans des documents qui modifient la Charte des partis politiques, le Code électoral et la Constitution. Nous étions surpris qu'au moment où il faut légiférer, les deux députés ont écrit pour indiquer qu'ils ne sont pas d'accord", a fait constater le président Bruno Amoussou. Il fait remarquer que la situation actuelle est celle qui était recherchée depuis par les deux anciens Présidents parce qu'ils auraient un contentieux avec Patrice Talon. "Arriver à un vide juridique, à une crise pour compliquer les choses et écourter son mandat. C'est leur objectif d'empêcher le processus d'aller au bout. Nous sommes arrivés à un degré élevé dans l'agressivité des propos. Cette démarche ne paraît pas à ce que le peuple veut des hommes politiques", dénonce Bruno Amoussou qui dit regretter que cela soit les intéressés eux-mêmes qui se lancent dans des invectives, dans un combat en utilisant des armes qui ne conviennent pas à leur statut. "On peut discuter du problème électoral à tout moment. Nous n'allons pas inciter la population à la violence. Aucun Président ne peut inciter son peuple à la violence. Les élections législatives, il y en aura beaucoup plus encore. D'ailleurs, il y a les communales qui pointent déjà", précise l'ancien président de l'Assemblée Nationale. Et au président Antoine Idji Kolawolé d'ajouter: "La morale nous inspire d'avoir certains comportements et de mesurer nos propos. D'ailleurs, il y a des textes qui impose l'obligation de réserve aux anciens Chefs d'Etat". "N'embarquons pas notre peuple dans n'importe qu'elle aventure", exhorte Mathurin Koffi Nago. Tous ensemble, les anciens présidents de l'Assemblée Nationale, Mathurin Nago, Antoine Idji Kolawolé et Bruno Amoussou ont invité les deux anciens Chefs d'Etat, Nicéphore Soglo, Yayi Boni à renoncer à leur projet de vengeance. Toute chose qui permettra de préserver les acquis démocratiques du Bénin.
Jean DOSSOU