Le présidium lors de la conférence de presse sur les violences faites aux filles
Dans le cadre du Programme Impact-Elle volet éducation financé par le Gouvernement belge et Plan International Belgique, la Coalition béninoise des organisations pour l'éducation pour tous (Cbo-Ept) en collaboration avec Plan International Bénin a organisé hier, jeudi 13 juin 2019, une conférence de presse sur les violences en milieu scolaire. A cette occasion, les acteurs de la société civile ont formulé un plaidoyer en vue de la protection des enfants contre toutes sortes de violence.
«L'éducation sans violences en milieu scolaire et en communauté ». Tel est le thème de cette sortie médiatique dont l'objectif est d'inciter les acteurs du système éducatif béninois à la mise en application du code de l'enfant et à la tolérance zéro pour les violences faites aux enfants en milieu scolaire et familial d'une part et d'autre part, contribuer au maintien des filles et des enfants handicapés dans le système éducatif. Faisant l'état des lieux sur les violences faites aux enfants en milieu scolaire, le conseiller à l'éducation de Plan International Bénin, Mouhamadou Yarou a souligné que chaque année, des centaines de filles sont victimes de harcèlement sexuel, de grossesse précoces, et régulièrement de châtiment corporel dans nos écoles et collèges. A cet effet, il a invité les autorités béninoises à agir impérativement en renforçant le mécanisme de sanction et de référencement systématique des auteurs de ces actes contraires aux textes législatifs du Bénin. Renchérissant ses propos, la représentante du ministre de l'enseignement secondaire technique et de la formation professionnelle, Judith Dègla a fait observer qu'en ce qui concerne les dispositions juridiques de protection des enfants contre les violences, le Bénin fait partie des rares pays de la sous-région qui bénéficient d'une volonté politique clairement affichée en termes d'arsenal juridique protégeant les enfants contre toutes formes d'abus. Selon ses propos, tout auteur direct ou complice du mariage d'enfant de moins de 18 ans, court la peine de 3 à 10 ans d'emprisonnement et une amende de 100.000 à 500.000 Fcfa. L'exploitation sexuelle d'enfant est sanctionnée de 5 à 10 ans d'emprisonnement avec une amende allant de 500.000 à 5.000.000 Fcfa. Egalement tout auteur d'actes de tortures ou traitements inhumains, cruels ou dégradants sans que mort s'ensuive, court la peine de 5 ans à 20 ans de réclusion avec 500.000 à 1.000.000 Fcfa d'amende. En dehors de ces sanctions juridiques, a-t-elle indiqué, les acteurs de ces actes s'ils sont des enseignants, en courent des sanctions disciplinaires allant de la rétrogradation à la radiation.
Face à la recrudescence des violences en milieu scolaire, les Organisateurs de la société civile (Osc) actives en éducation et les membres de la Cbo-Ept, ont par la voix du président national de la Cbo-Ept, Thomas Kossi Cakpo fait un plaidoyer. Ils ont recommandé entre autres de mettre en place un mécanisme de dénonciation des cas avérés des violences faites aux enfants : procéder à la vulgarisation du nouveau règlement intérieur des écoles maternelles, primaires publiques et privées et l'adapter aux collèges et lycées : promouvoir la vulgarisation du manuel sur les mesures alternatives au châtiment corporel dans toutes les écoles et collèges du Bénin et de sanctionner systématiquement les auteurs d'actes de violences conformément aux dispositions en vigueur. Signalons que la Cbo-Ept est un regroupement d'organisations et de réseaux de la société civile actifs en éducation.
Wendy J. KEDOTE