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Réflexion
L’intrus ne connaissait pas la maison sorcellerie
Malgré les assurances des Ministres des EMPSS et des syndicats, des enseignants


Sans aucun mérite, mais par la simple grâce de Dieu, votre serviteur a goûté pendant une dizaine d’années aux réalités de l’Occident. J’ai palpé leurs billets, visité leurs hauts lieux de culte et de culture, et, surtout, j’ai abondamment mangé leurs frites et moules. Mais alors que je croyais connaître la maison Europe, je viens de me rendre compte qu’en fait, je n’étais qu’un minable prétentieux impénitent, intrus qui ne connaissait aucunement la maison. En effet, chez eux, j’ai longtemps côtoyé quelque chose sans la connaître : leur sorcellerie. Je viens de la découvrir ; découvrez-la avec moi.
Définition Authentique ressortissant du Bénin profond (Agbangnizoun notamment), je croyais connaître les coins et recoins de la sorcellerie, ne serait-ce que par sa théorie. Ma conception de la sorcellerie était en accord avec celle donnée il y a de cela quelques temps par le docteur Ali YERIMA SOULE. Le bon vieux docteur écrivait ceci : « Sorcier et sorcellerie dérivent du mot « sort », maléfice lancé par un « jeteur de sort ». Sortiarus en latin, la sorcellerie, est un terme controversé et son histoire est complexe. Elle désigne souvent la pratique d’une forme de magie, dans laquelle le sorcier ou la sorcière travaille avec les énergies globales, que ce soit celle des plantes, des entités, des saisons ou même des cycles lunaires. » Après ce langage truffé de choses un peu compliquées pour le profane, Ali YERIME SOULE est revenu au niveau du citoyen ordinaire pour expliquer que la sorcellerie est assimilée à une forme de culte du diable ; et à ce titre, le sorcier est considéré comme un individu ayant signé un pacte avec le diable et qui participe à ses réunions nocturnes dans l’intention d’obtenir du soutien pour opérer des maléfices autour de lui. Notre grand savant en sorcellerie nous écrit que : «la sorcellerie désigne tout ce qui est considéré comme surnaturel sans appartenir à la religion officielle ou tout ce qui est relatif au mal dans ces religions. » Mais il reconnait que dans ces conditions, un genre de sorcellerie anti-sorcellerie s’impose. Voici ce qu’il écrit à ce sujet : « Une magie bénigne et socialement plus acceptable devient alors utile pour remédier au sortilège ou pour identifier le sorcier à l’origine du mal afin de s’en défendre ou d’en défaire l’enchantement. » D’accord à cent pour cent avec cette définition, j’ai donc cru tout connaître de l’Occident, pensant que ce qui est vrai sous les tropiques l’est également de l’autre côté de la mer. Mais erreur… Le manuel du sorcier occidental. En 2007, aux Editions Fetjaine, le Français Édouard Brasey a publié un livre intitulé « grimoires, sortilèges et envoutements, le manuel du sorcier ». Édouard Brasey est auteur de plus de soixante-dix ouvrages. Il s'est spécialisé un temps dans les thèmes de l'ésotérisme, des contes, des légendes et de la fantastique, obtenant un « prix Imaginales » en 2006 pour « La petite encyclopédie du merveilleux », et un « prix Merlin » en 2009, avec « La Malédiction de l'anneau. » Mais que contient son livre « le manuel du sorcier » que nous avons l’honneur de présenter ce jour ? Déjà, la définition du sorcier et de la sorcellerie, bien que proche de celle que nous avons présentée plus haut, apporte un nouveau langage, de nouveaux intervenants par rapport à la sorcellerie africaine. Lisez plutôt ces extraits : « une sorcière est une fée qu’on a offensée » ; c’est « une redoutable magicienne versée dans les pires secrets de la magie noire.» Et quand l’auteur veut vous parler du sorcier version occidentale, voici ce qu’il en est : « les sorciers, quant à eux, ne se distinguent point par leur beauté ou leur laideur, mais grâce à des caractéristiques physiques censées être le « signe » de leur état. Ainsi, tout comme pour les sorcières, on a toujours suspecté les rouquins et porteurs de taches de rousseur d’allégeance avec le diable, car on disait que leurs cheveux avaient été brûlés par les flammes de l’enfer. Le folkloriste Van Gennep affirme : « d’après les croyances populaires, on est sorcier de père en fils, de mère en fille. » Et il ajoute : « Cependant, des gens simples vont les consulter dans leurs « antres », le soir, à l’abri des indiscrétions, pour leurs affaires et leurs maladies. » En lisant cette partie de l’œuvre, je me suis rendu compte que ce n’est donc pas au Bénin seul que cette hypocrisie se faisait. Bref… ABRACADABRA Peut-on parler de sorcellerie occidentale sans faire intervenir ce mot célèbre, formule magique que nous utilisons parfois pour rire ? D’où vient-elle et que signifie-t-elle ? Voici ce qu’en dit l’auteur : « Ce mot magique est si célèbre qu’il semble résumer à lui seul la quintessence des pouvoirs surnaturels. Si l’on en croit la rumeur, il suffit qu’un sorcier prononce « ABRACADABRA » pour qu’aussitôt, ses moindres souhaits soient accomplis (…) ABRACADABRA serait donc la panacée de la magie, même si la plupart des gens ignorent la signification de ce mot étrange. Pic de La Mirandole disait à ce propos que « les paroles barbares et non significatives ont plus de puissance que celles qui signifient quelque chose.» On s’accorde toutefois à faire dériver ABRACADABRA de l’abraxas gnostique ou d’une contraction de l’hébreux « abreg ad hâbra » qui veut dire « envoie ta foudre jusqu’à la mort. » Particulièrement prisée dans l’ancienne Perse et en Syrie, on trouve notamment une mention de cette fameuse formule dans un ouvrage du III ème siècle « le reconditae », ou « choses secrêtes », rédigé par le Romain Serenus Sammonnicus. Pour cet auteur, ABRACADABRA avait pour fonction essentielle de repousser la fièvre tierce, maladie redoutable qui ressemblait un peu à la grippe. On pouvait se contenter de prononcer ce charme puissant, mais l’effet était plus assuré si on l’écrivait sur un parchemin et si on le recopiait ligne après ligne en supprimant à chaque fois la dernière lettre de façon à obtenir un triangle inversé. » Y croit qui voudra Pour ceux qui voudront croire à cette mixture de bizarreries, je dis que le livre présente aussi la signification et la fabrication de la baguette magique, du balai et des autres moyens de locomotion de la sorcière, des potions, philtres et cornues, des poisons et produits hallucinogènes, des mains de gloire, mandragores et homoncules, des charmes, sortilèges et enchantements, des formules magiques, des boules de cristal et miroirs magiques, des malédictions et maléfices, des bougies magiques, des nœuds magiques et du nouement de l’aiguillette, du dénouement de l’aiguillette, des pactes diaboliques, des grimoires de sorcellerie et livres maudits, des traités de démonologie et bien d’autres aspects du monde invisible. Ma conclusion plus que magique. La première question que se poserait toute personne initiée ou habituée à ce genre de milieu serait de savoir si moi, auteur de cet article, je suis initié ou même simple pratiquant de ces choses occultes. Ma réponse est que je n’y crois même pas pour deux raisons : primo, ceux qui veulent nous sauver ou nous nuire dans ce domaine ont souvent eux aussi les mêmes problèmes que nous, dont ils ont du mal à se défaire. Secundo, et particulièrement pour le livre que je viens de vous présenter, les recettes sont parfois composées d’ingrédients dégoûtants ou terribles à aller même chercher sur des cadavres frais ou au cimetière. Si c’est vraiment ça que je dois faire pour avoir le bonheur ou combattre mes « ennemis », je préfère crever ou vivre dans la misère à vie. Ce ne sont heureusement pas les ennemis qui décident réellement de notre sort. C’est Dieu seul. Les ennemis et leurs diables aussi le savent, et c’est pour cela qu’ils avouent leur vulnérabilité extrême face à l’eau bénite, à la bible et autres ingrédients naturels qui ne coûtent presque rien.


Dénis AVIMADJESSI, Ecrivain
 
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