Les difficultés que rencontrent les étudiants dans le cadre de l’encaissement des mémoires et thèse à l’Université d’ Abomey-Calavi et la gestion du Fonds d’ Appui au Développement des Communes dans le secteur de l’éducation ont fait l’objet des enquêtes réalisées par Romuald Logbo d’ ‘’Educ’Action’’ et Vadim Quirin, de ‘’Nouvelle Expression’’. Ils ont exposé les fruits de leurs travaux à la Presse ce mardi 12 Mai à la Maison des Médias ‘’Thomas Mégnassan’’ de Cotonou.
Dans le cadre du Projet ‘’Pour des médias plus professionnels au Bénin / phase II’’, financé par Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et réalisé par la Maison des Médias(MdM), deux journalistes ont mené des enquêtes respectivement dans les secteurs éducatif et de la gouvernance locale au Bénin. La première réalisée par Romuald Logbo, journaliste à ‘’Educ’Action’’ tourne autour du rançonnement des étudiants en attente de soutenance à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) alors que la deuxième, menée par Vadim Quirin, journaliste à ‘’Nouvelle Expression’’ est orientée vers la gestion du FADeC dans le secteur-éducatif. A la faveur d’une sortie médiatique, les deux journalistes sont revenus sur les tenants et aboutissants de leurs investigations. Les fruits de leurs enquêtes impressionnent. ‘’Encaissement des mémoires et thèses à l’Université d’Abomey-Calavi’’ et ‘’FADeC : L’Ecole malade de la mauvaise gestion des subventions’’ sont les deux thèmes développés par les deux journalistes investigateurs.
Le premier exposé par Romuald Logbo révèle qu’à l’Université d’Abomey-Calavi, les étudiants en attente de soutenance sont victimes des actes de rançonnement et du harcèlement. Selon l’exposant, les hommes doivent accepter donner l’argent entre, cent, deux et trois cent mille FCFA avant que leurs travaux de recherche soient acceptés alors que les femmes doivent choisir entre, faire le geste masculin ou ‘’ouvrir leurs cuisses’’ pour que leur mémoire ou thèse, puissent passer avec succès. Ces faits qui sont récurrents et effarants interpellent la conscience collective et mieux, celle des autorités éducatives. Aux dires de Romuald Logbo, ces faits ne peuvent plus passer inaperçus. « A la phase de la collecte de l’information, nous avons eu des témoignages qui font froid dans le dos dont compte a été rendu dans notre enquête. Du rançonnement au droit de cuissage en passant par des méthodes d’intimidation et du trafic d’influence, tout est minutieusement, clandestinement et discrètement cuisiné pour contraindre l’étudiant s’il est un homme à payer le montant exigé par l’enseignant et à l’étudiante, le choix de payer le droit de cuissage ou la rançon définie par l’enseignant via son collaborateur avant de voir, valider son mémoire pour programmation en vue de la soutenance», a dévoilé Romuald Logbo. Il a conclu que le harcèlement sexuel ou moral n’est pas que dans la Presse comme certains ont tenté de le faire passer au sein de l’opinion. « C’est dans tous les secteurs de la vie, notamment dans nos écoles, lycées, collèges et universités. Les victimes n’ont toujours pas le courage de dénoncer encore moins d’emprunter et d’épuiser les voies de recours que leur offre le législateur pour que des prédateurs sexuels qui sont avec nous et autour de nous subissent les rigueurs de la loi », a fait constater.
Pour ce qui concerne la seconde enquête, l’investigateur s’est à la gestion des ressources destinées aux constructions et équipements des salles de classe au niveau des communes du Bénin. Le travail effectué sur la gestion du Fonds d’Appui au Développement des Communes (FADeC) a révélé de grosses irrégularités exposées par Vadim Quirin. Il en ressort de grosses menaces sur la sécurité des infrastructures scolaires et leur durabilité, le gaspillage de deniers publics du fait de la dégradation précoce des ouvrages, le risque de dépenses importantes de réparation, des défauts de traçabilité et de transparence pour les marchés irrégulièrement attribué, la non réalisation des infrastructures et ouvrages à bonne date et enfin la non-jouissance à temps par les populations des impacts bénéfiques des ressources investies.