La présentation des enquêtes journalistiques du Projet : «Pour des médias plus professionnels au Bénin, Phase II », piloté par la Maison des Médias et financé par OSIWA se poursuit. Le Vendredi 15 Mai, Jacques Boco et Olivier Ollochémè, respectivement rédacteur en chef des quotidiens ‘’Matin Libre’’ et ‘’Evènement Précis’’ ont présenté leurs travaux de leur enquête. L’arnaque dans la collecte de l’épargne publique et le contournement des principes du Tarif Extérieur Commun (TEC) étaient les thèmes abordés.
«Collecte de l’épargne publique au Bénin : L’arnaque défie la loi ». C’est le premier thème de l’acte 3 des présentations des enquêtes journalistiques de la Phase II du Projet : « « Pour des médias plus professionnels au Bénin ». L’investigateur, Jacques Boco dit avoir constaté qu’en dépit du retentissent procès Icc-Services, entre Novembre 2018 et Février 2019, une affaire de placement d’argent qui s’est révélée une arnaque portant sur 155,6 Milliards FCFA, collectés auprès de 150.000 victimes (entre 2007 et 2010) et en dépit de la règlementation et du dispositif institutionnel impressionnant mis en place pour encadrer le secteur de la micro finance, des tontiniers et structures illégales de collecte d’épargne, opèrent toujours et font de nombreuses victimes. Exemple à l’appui, il a démontré qu’en Décembre 2018 et Juillet 2019, une ONG appelée (SPP : Solidarité-Partage-Paix) dont les responsables ont disparu avoir collecté de l’épargne auprès des populations dans la région septentrionale du Bénin. Selon Jacques Boco, une spoliée a témoigné avoir pris deux livrets. Pour Tabaski avec un dépôt total de 52.000FCFA et l’autre pour la tontine scolaire d’une cotisation s’élevant à 32.000FCFA. Il est même loin en déterrant la spoliation organisée par une structure nommée ‘’Mcap’’ dont les responsables ont collecté illégalement les sous des déposants à Allada et Abomey-Calavi en faisant plus de deux (2.000) victimes. L’enquêteur estime s’être rapproché de Louis Bioa, Directeur général de l’Agence de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (Anssfd). Il lui avait confié que les tontines ne sont pas proscrites par la Loi au Bénin. « Elle interdit la tontine par appel à l’épargne publique, c’est-à-dire avec usage de ‘’banderole marquée Tontine –Epargne-Crédit’’ sans agrément », a confié Jacques Boco. Il conclut en disant que bien que le Bénin ait connu dans un passé récent une crise financière Icc-services, qu’il est difficile de vaincre l’hydre. « L’arnaque se poursuit dans la collecte de l’épargne publique… », regrette l’investigateur.
«Tarif extérieur Commun (Tec) : La fraude comme voie de contournement». C’est le thème de la deuxième enquête présentée par Olivier Allochémé. Selon le présentateur, il est nécessaire que la CEDEAO, repense cet instrument qui instaure en principe le libre-échange. « C’est l’application sélective que font les Etats du TEC CEDEAO qui favorise des stratégies de contournement qui sont nuisibles à certains pays dont le Bénin », a indiqué Olivier Ollochémè. Lors de ses investigations, l’enquêteur dit avoir constaté que dans la sous-région, des importateurs ont de nombreux moyens pour contourner le cordon douanier. «Ce sont les importateurs qui font commerce avec le Togo par exemple. Et ceci parce qu’il y a un détournement de trafic dû aux tarifs avantageux pratiqués au port de Lomé», a-t-il précisé car, plutôt que de payer la douane, beaucoup de commerçants préfèrent passer leurs marchandises par la contrebande, occasionnant des manques à gagner à l’Etat. «C’est le cas des industriels béninois à qui, il est impossible de faire passer au Nigéria, leurs produits fabriqués au Bénin», dénonce Olivier Ollochémè. Il a invité à une refonte du TEC –CEDEAO ou au mieux, la stricte application des directives de cet instrument régional.