Des conflits liés à la transhumance transfrontalière ont repris de
fort belle manière dans les communes de la vallée de l’Ouémé. Entre
les agriculteurs et les peuhls transhumants, la situation n’est pas au
beau fils. Malheureusement, les autorités politico-administratives
jouent toujours à l’indifférence et attendent le pire habituel
qu’occasionnent ces conflits chaque année pour réagir.
Les agriculteurs de la vallée de l’Ouémé souffrent le martyr et ne
peuvent espérer en retour les fruits des nombreux efforts déployés
dans les champs au cours de l’actuelle saison agricole. Et pour cause,
les troupeaux des transhumants peulhs sont à nouveau de retour.
Plusieurs champs sont détruits. Les conséquences fâcheuses
dont les pertes en vies humaines que génèrent ces conflits par le
passé n’ébranlent guerre les autorités qui jouent encore à
l’indifférence.
L’INDIFFERENCE DES AUTORITES
Les autorités aussi bien gouvernementales, préfectorales que
communales, tous savent que compte tenu de la situation géographique
du Bénin, le pays enregistre, chaque année, des entrées massives de
troupeaux de bœufs en provenance des pays frontaliers, notamment du
Niger et du Burkina-Faso qui dévastent les champs et sèment la
désolation dans les localités qu’ils parcourent. Le pire a été frôlé
de justesse, la semaine dernière à Bonou au point où le maire Alexandre
Zannou et son équipe ont été obligés de faire recours aux soldats du
camp militaire de Gbada pour repousser les transhumants peulhs et
leurs bétails. Mais cela n’a pas éveillé l’attention des autorités
communales d’Adjohoun pour prendre des mesures préventives. Ainsi,
dans la matinée d’hier, un agriculteur a échappé de justesse à un
lynchage de la part des transhumants à Démè. Pour la petite histoire,
le Chef d’Arrondissement de la localité rapporte que la tension est
vive entre sa population et ces transhumants Peulhs. Rapproché, le
maire Léon Bokovè n’est pas allé du dos de la cuillère pour expliquer son incapacité à gérer la situation. Selon lui, la résolution de cette situation relève de la compétence de l’Etat central. Du côté des populations, on dénonce une complicité entre autorités et transhumants. « La peur bat son
plein chez nous et c’est quand la situation dégénère que les autorités
jouent aux médecins après la mort » a confié un chef village
à Adjohoun. Selon les responsables du ministère de l’agriculture de
l’élevage et de la pêche, on apprend qu’un projet de délimitation et
de balisage de 1000 Kilomètres de couloirs de passage allant de
Karimama au Nord-Est du pays jusqu’au Centre vers la base vallée de
l’Ouémé est élaboré. Mais, reste à savoir ce qui bloque sa réalisation.
De toute évidence, le danger est permanent et le conflit aux
conséquences multiples est de retour dans la vallée de l’Ouémé. Les
autorités jouent déjà à leur habituel médecin après la mort. A
suivre….