"Cela reste, à ce jour, le meilleur souvenir de ma carrière", affirme Stéphane Sèssègnon
Le dernier parcours du Bénin à la Coupe d’Afrique des Nations, Egypte 2019 restera pendant longtemps graver dans les annales de la participation du pays à la grande messe continentale de football. Stéphane Sèssègnon, l’emblématique capitaine de la sélection nationale des Ecureuils continue de garder les souvenirs. Dans une interview accordée à FIFA.COM, il a dit toute sa fierté d’appartenir à un groupe où tout le monde se montre toujours prêt pour aller au combat et remporter les batailles.
Après une quinzaine d’années passées en sélection nationale, Stéphane Sèssègnon a toujours la ferme conviction qu’il n’a pas encore fini de rendre à son pays, le Bénin tout ce dont il mérite de sa part. Revisitant ses débuts pour finir à son statut de capitaine de l’équipe nationale des Ecureuils, l’international milieu de terrain béninois, évoluant actuellement dans le club turc de Gençlerbirliği SK, trouve passionnant son parcours sous la tunique ‘’Jaune’’. Alors qu’il participait à sa première Coupe d’Afrique des Nations en 2008 avec le Bénin, au Ghana, le joueur qui a bouclé ses 36 ans il y a quelques jours a fini la course avec ses coéquipiers en phase de groupe. Passeur décisif sur le seul but marqué par le Bénin dans cette compétition, face à la Côte-d’Ivoire et qui portait les griffes de Razack Omotoyossi, Stéphane Sèssègnon s’explose deux années plus tard en Angola. Il sort d’un match référence face au Nigéria et à l’Egypte. Mais le Bénin termine son tournoi au premier tour. Et puis après, plus rien ! 2012, 2013, 2015, 2017, c’est finalement en 2019 que les Ecureuils font leur retour dans la plus prestigieuses des compétitions de la Confédération Africaine de Football (CAF). Dans un groupe très relevé qu’il partage avec le Cameroun, champion d’Afrique en titre, le Ghana, plusieurs fois titré et la Guinée Bissau, une des révélation de la CAN 2017, le Bénin tire son épingle du jeu. Trois matches nuls (2 buts marqués, 2 buts encaissés). C’était suffisant pour accéder au second tour et créer la plus grosse surprise de la CAN/2019. Le Bénin fait tomber un géant de l’Afrique, l’un des supers favoris de la compétition, le Maroc (1-1 et 5 t-a-b à 3) à l’étape des huitièmes de finale et se qualifie pour une première fois en quart de finale de la CAN avant d’être sorti par le Sénégal (1-0). Inédit !
Stéphane Sèssègnon, un des grands artisans de cet excellent parcours des Ecureuils n’a pas oublié les performances du Bénin à cette CAN. « Cela reste, à ce jour, le meilleur souvenir de ma carrière. Au-delà de notre joli parcours qui nous a mené jusqu’en quart de finale, au cours duquel nous avons notamment battu le Maroc, je retiens la joie et les émotions qu’on a pu partager avec notre peuple. Je n’avais jamais autant vécu cela. Notre souhait le plus cher est de pouvoir rééditer cela au plus vite », a confié à FIFA.COM, Stéphane Sèssègnon. Meilleur buteur de la sélection avec (24 buts), Stéphane Sèssègnon reste aussi le joueur le plus capé du Bénin avec (84 sélections) de l’histoire du Bénin. Bien qu’il n’ait plus ses jambes de 18ans, le capitaine des Ecureuils, marque toujours d’une empreinte indélébile sa présence sur le terrain aux côtés de ses coéquipiers. La voie de la qualification, c’est lui qui l’avait royalement ouvert suite à la victoire (1-0) du Bénin face à l’Algérie, future vainqueur de la CAN/2019. Une passe bien épluchée au milieu défensif, Sessi d’Almeida qui fait trembler les filets des visiteurs. Cette victoire a permis aux Béninois de commencer par croire à Cameroun 2019, devenue Egypte 2019. Malgré tout ça, Sèssègnon refuse de faire le super patron. « Non, je ne mérite pas de statue. J’ai suffisamment avec l’immense reconnaissance que m’apportent les Béninois. Ils m’apprécient comme je suis, et je suis comblé. J’essaye du coup de rendre à ma façon: ils m’offrent leur soutien indéfectible. En échange, je donne tout lorsqu’on fait appel à moi en sélection !", a indiqué le joueur qui se dit toujours prêt à aller au charbon avec les rongeurs. Stéphane Sèssègnon ne compte pas arrêter, du moins pour le moment avec la sélection. Il a d’autres rêves à faire une réalité. « La motivation et l’envie de faire le métier que j’aime sont toujours là.Tant que je considèrerai être en pleine possession de mes moyens, je poursuivrai ma carrière de joueur et je continuerai à me mettre à disposition de l’équipe nationale », a-t-il précisé.
Le joueur pense que l’avenir est encore prometteur pour le Bénin et son football. Il a salué la volonté politique du Gouvernement et le travail remarquable de la Fédération Béninoise de Football qui, en étroite collaboration travaillent pour l’évolution du cuir rond national. Il dit croire toujours que le meilleur reste encore à venir. « Tout le monde tire dans le même du ministère des sports, au président de la fédération, en passant par les joueurs et le staff. Je sens une évolution, une envie de bien faire, et une volonté de nous accompagner vers le haut. La spirale est positive, il faut continuer à travailler. L’avenir devrait nous sourire", a fait constater Stéphane Sèssègnon au micro de FIFA.COM. Il s’est aussi prononcé sur les éliminatoires du Mondial Qatar 2022. Le natif d’Allahè, région Agonlin, département du Zou a laissé entendre qu’il n’y a plus de petite nation sur le continent et que le reste ouvert pour la RDC, le Madagascar, la Tanzanie et bien entendu le Bénin qui disputent le second tour des qualificatifs dans le même groupe J. « Toutes les nations africaines sans exception ont franchi un palier. Le niveau est bien plus homogène qu’avant. Nous sommes ni favoris, ni outsiders… Nous allons juste jouer notre chance à fond, et elle n’est pas plus petite ou plus grande qu’une autre », a affirmé Stéphane Sèssègnon qui a parlé de son projet pour le futur, celui d’encadrer les jeunes et d’aider son pays à gravir des échelons.