Le ministre des enseignements secondaire, de la formation technique et professionnelle Kakpo Mahougnon était ce lundi 28 septembre 2020 dans plusieurs localités du département de l’Ouémé pour s’assurer du démarrage effectif et des conditions de travail des enseignants à l’orée de cette nouvelle année scolaire. Si devant l’autorité, tout a été mis en œuvre pour lui faire croire que tout va bien, il faut tout de même souligner que le constat fait dans les coulisses à cette occasion était désolant.
Des directeurs et autres acteurs de l’école béninoise ont préféré cacher la réalité à l’autorité ministérielle. Au lieu de poser les vrais problèmes pour que des approches de solutions soient trouvées aux difficultés qui sont les leurs, c’est à une comédie qu’ils se sont livrés. Au niveau du Ceg Vakon et le Ceg1 de Missérété visités par le ministre Mahougnon dans la commune d’Akpro-Méssérété, au cours de la première étape de son périple, l’on a eu droit à des salles de classes avec des effectifs fabriqués pour la circonstance. 30 élèves par salle de classe bien dressés avec des masques de protection et des mesures barrières bien respectées. Quelle comédie ! Puisque dans ces mêmes établissements d’autres voix vont nous souffler pendant que tout ce spectacle se passait que l’effectif réel des salles de classes présentées à l’autorité ministérielle varie entre 60 et 65 élèves. C’était un véritable film. Voilà des directeurs qui, au lieu d’informer la délégation ministérielle des réelles difficultés rencontrées dans l’application de la décision qui consiste à donner 30 heures de cours aux enseignants aspirants, ont fait croire à l’autorité que tout est bon pour le démarrage des cours. Il aura fallu le retour de l’équipe de rédaction du journal ‘’Le Matin’’ dans ces mêmes établissements visités par ces mêmes responsables pour découvrir le pot au- rose. A vraie dire, les cours n’ont pas encore démarré dans ces collègues jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article. La plus part des élèves ne savent même pas que la rentrée a effectivement démarré et qu’ils doivent regagner le chemin des classes. Beaucoup d’entre eux pensent que cette première semaine de la rentrée est pour les inscriptions et autres formalités administratives pour les nouveaux. Pour preuve, plusieurs enseignants sont allés les absenter dans les salles de classes. Le hic, c’est que beaucoup d’élèves parmi ceux mobilisés de circonstances lundi dernier pour tourner le film présenté à la délégation ministérielle sont retournés chez eux après le départ des officiels, comme quoi la vraie rentrée est pour la semaine prochaine. Au Ceg Avrankou dans la cité des Djaka, en passant par le Ceg1 d’Adjarra dans la cité des tambours et au Lycée technique à Porto-Novo chez les Aïnonvis, le constat est le même. Des salles de classes vides en dehors de quelques unes où nous avons pu apercevoir des candidats aux examens présents en salle. Et pourtant il a été signalé à l’autorité dans ces établissements sillonnés que tout est bon pour que les premiers cours soient donnés ce premier jour de la rentrée. Quelle hypocrisie intellectuelle ! Des enseignants godillots qui vont jusqu’à se transformer en serpillières puisqu’on en a vu certains d’entre eux dans la commune d’Adjarra jouer au salamalec en essayant d’épousseter le pantalon et nettoyer les chaussures d’un directeur adjoint de cabinet membre de la délégation ministérielle sans que cela ne soit demandé par ce dernier. De vraies culte de personnalités que ces mêmes acteurs dénonçaient quand ils étaient de l’autre côté. Suivez bien mon regard. Et Pourquoi tout ceci ? Autant d’interrogations que tous ceux-là, qui ont vécu ce lundi au Ceg1 Adjarra cette infamie se posent. Mais à y voir de près une seule raison justifierait ce comportement à décourager. Conserver par tous les moyens son poste de responsable. Tous, ils avaient conscience du cinéma auquel ils s’adonnaient pour plaire à l’autorité et lui montrer que tout va bien. Mais derrière, ils sont encore les premiers à se plaindre des difficultés rencontrées. Et ça n’a pas loupé puisque juste après le départ du cortège de la délégation officielle, des enseignants présents au moment de la visite n’ont pas eu froid aux yeux pour se cracher certaines vérités par rapport aux simulacres présentés par leurs responsables hiérarchiques. Certains sont même allés plus loin en affirmant que le ver est dans le fruit. Comme quoi ce sont les enseignants mêmes qui sont responsables de leur malheur. Puisque divisés sur la question relative à la masse horaire de 30 heures à affecter désormais aux aspirants pendant que les Ape et les Ace tournent entre 18heures et 20heures de cours par semaine pour une même corporation et un même métier.