La douane béninoise par l’entremise de son Service d’intervention rapide Atlantique-Littoral vient de mettre la main sur un grand réseau de déversement de produits pétroliers en transit pour des pays de l’Hinterland. Il est composé essentiellement de receleurs, Béninois et vendeurs (conducteurs Burkinabé et Maliens) et autres complices. Ces individus ont été présentés à la presse ce jeudi sur les lieux de l’opération à Houègbo Agon dans la commune de Toffo dans l’Atlantique. C’était en présence de l’Inspecteur de douane Marcellin Laourou, Service d’intervention rapide Atlantique-Littoral, de Francis Gbian, Inspecteur de douane, Receveur des hydrocarbures douane Cotonou et de leurs éléments.
Les disciples de Saint Mathieu continuent d’impacter et de réaliser des exploits, confirmant ainsi la performance de l'administration douanière béninoise, selon laquelle elle s’est positionnée 13ème sur 99 au plan mondial. Et ce, selon les résultats de l'opération dénommée ‘’Omd Stop’’ sur le trafic illicite lié à la Covid-19, présentés par l'organisation mondiale des douanes Omd le mardi 06 octobre dernier seulement. En effet, selon le Commandant Marcellin Laourou, ils sont douze personnes (Béninois, Maliens et Burkinabé) à être interceptés dans un parc non autorisé de gros porteurs à Houègbo-Agon à Toffo par des éléments la Douane en collaboration avec ceux de la police républicaine. Ces faussaires étaient surpris en flagrant délit en pleine opération de déversement de produits pétroliers, alors qu’ils sont destinés aux pays sans façade maritime. Il explique à cet effet que, dire que, des marchandises sont en transit signifie qu’ils sont exonérés de droit de douane. Après la démonstration du mode opératoire par un conducteur (vendeur étranger), il précise que les conducteurs de ces camions, au lieu de la destination finale prévue et enregistrée, ils optent déverser lesdits produits sur le sol béninois. Il s’agit selon les éléments de la douane d’un trafic destiné à alimenter une filière qui crée malheureusement une concurrence déloyale sur la terre béninoise. Notons que cette opération est conduite de main de maître par Marcellin Laourou, Chef du Service d’intervention rapide de l’Atlantique et du Littoral a permis de mettre la main sur les auteurs et les camions citernes. C’était au petit matin du jeudi 05 novembre à 2h11 minutes. Le mode opératoire consiste à stationner les camions citernes en transit sur le site et siphonner leurs plombs des camions et à l’aide des raccords (tuyaux) ils remplissent aisément les différents bidons en complicité avec des receleurs (des vendeurs d’essence kpayo de la zone qui opèrent silencieusement). Le commandant Marcellin Laourou a une fois encore précisé qu’il y a certains conducteurs qui ne sont pas concernés dans ce trafic mais leur camion a servi à cacher la fraude et qu’il n’a que 4 qui étaient en opération quand ils ont été pris en flagrant délit. « Il n’aura pas de peine de liberté privative pour ces derniers (complices ndlr). Sans rompre les plombs, ils arrivent à prendre de l'essence des camions citernes. Ici on va leur appliquer la réglementation douanière. Il y a deux infractions ici. Le droit douanier et la corruption », a-t-il martelé avant de renchérir que les auteurs peuvent subir des peines privatives de liberté qui peuvent aller jusqu'à 5ans d'emprisonnement ferme en dehors des dédommagements.
Il a par ailleurs à l'occasion lancé un vibrant appel aux Béninois ou non et tous ceux qui s'adonnent encore à ces pratiques (vendeurs ou acheteurs) qu’ils encourent les peines lourdes une fois qu’on les prend. Autrement, selon lui, les auteurs acheteurs ou vendeurs risquent les mêmes peines et sanctions selon les codes douanières et les nouvelles réformes opérées par le Gouvernement Patrice Talon qui donnent déjà leurs fruits.
Notons en outre que les 12 camions citernes chargés d'essence contiennent chacun entre 45 à 60 mille litres, pour un montant variant entre 8,6 à 11 millions. C'est le montant que l’Etat béninois pourrait perdre si les éléments de la douane ne mettaient pas la main sur les auteurs de l’acte, aux dires des responsables douanières présents. Des procédures judiciaires ont été enclenchées ce même jeudi après la présentation des faussaires à la presse, ils ont conduits à la Brigade économique et financière (Bef) à Cotonou et d’autres au commissariat de Sèhouè.