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Campagne pour la présidentielle du 11 avril 2021
Absence totale de débats (Chaque candidat vend seulement son programme)


Les trois duos candidats à la conquête du siège de la Marina se sont jetés dans le bain de la campagne présidentielle aux premières heures du vendredi 26 mars. Si les meetings se multiplient sur le terrain face aux populations, il est à remarquer que le débat d’idées autour des convictions profondes des candidats et de leurs projets de société respectifs est totalement absent au sein de la population et des élites. L’heure est aux monologues et aux promesses politiques et politiciennes.

Des promesses électorales, parfois irréalistes ou à la limite démagogiques. Des projets de société trop lourds à décrypter ou parfois trop imprécis pour être compris. Entre l’assurance de la continuité proposée par Patrice Talon sur la base de ce qu’il a fait ces 5 dernières années et la promesse de restauration de la confiance du duo Kohoué-Agossa, ou encore la gouvernance consensuelle de Soumanou-Hounkpè, les projets soumis par les trois duos de candidats semblent encore inconnus du grand public. La faute peut-être à l’incertitude ayant caractérisé le processus de validation des candidatures des duos ou encore aux querelles internes aux partis qui ont retardé la sortie de la fumée blanche, quant à l’annonce du nom de leur porte flambeau. Du coup, il n’y a pas eu le temps du débat.

La mise en place d’un nouveau code électorale et le vote d’une nouvelle charte des partis politiques censés renforcer le système partisan et ramener le débat politique autour des idéaux et projets de société des partis politiques et donc de leurs candidats au graal, n’auront donc pas suffit à instaurer sur les projets de société. Plus que par le passé, on observe que ce sont encore les noms de personnalités politiques qui résonnent mieux que ceux des partis politiques.  Pourtant, les réformes ci-dessus citées avaient pour essence de dépersonnaliser le débat politique pour porter au firmament les partis politiques, leurs idéaux et leurs programmes. Dans la course actuelle, c’est derrière Patrice Talon que l’Union Progressiste, Bloc Républicain, Moele-Bénin, le Parti du renouveau démocratique et l’Udbn se sont rangés et non le contraire. Le parti Les Démocrates s’est retrouvé fragilisé avec un duo de candidats qui a eu les parrainages au détriment du choix du parti. Quant aux Forces Cauris pour un Bénin émergent, les rapports de forces n’ont fait qu’émerger un duo de candidats par défaut.

Comme on a pu aussi l’observer, ce qu’il est commun d’appeler la pré-campagne n’a véritablement pas eu lieu. En effet c’est déjà aux lendemains de l’installation des conseils communaux issus des élections communales et municipales de 2020 que l’on devrait constater l’effervescence autour des propositions relatives au vivre ensemble dans le Bénin pour les 05 prochaines années. Mais le débat a eu du mal à s’installer. Entre les opposants au président Patrice Talon qui digèrent mal leur non-participation aux élections législatives de 2019 et municipale de 2020 et, l’indécision des partis politiques satellites et alliés du président Talon, le suspense est maintenu jusqu’au bout. Conséquence, personne n’a eu le temps de bien exposer son projet en amont et c’est pendant les deux semaines campagnes qu’on n’en parlera et c’est fini.

La situation globale d’indécision des partis politiques n’a pas non plus favorisé le travail dans les médias. Car en effet, les responsables politiques, candidats ou non ne peuvent pas sillonner chaque concession pour exposer leurs idées afin de susciter le débat. Ce sont les médias qui constituent le canal par excellence pour la propagation des idées d’une part et les lieux publics de débats et de confrontation des idées d’autre part. Mais avec le lancement officiel de la campagne le bruit assourdissant causé par les candidats dans la publicité politique rend inaudible tout débat. Les populations ne vont aux meetings que pour écouter les candidats poser leurs diagnostiques et faire des promesses. Pendant ce temps, les médias ne se contentent que du relai plat des activités des candidats sans avoir aussi le temps d’aller au-delà des promesses politiciennes. A leur décharge, l’on peut faire observer que la règlementation de la campagne médiatique rend les médias méfiants et très peu enclin à produire des articles critiques et offrir des espaces de décryptages des projets de société.

Seule note d’espoir, l’on peut tout au moins se réjouir du fait que chaque duo de candidat ait rédigé un document boussole, publié et accessible à tous. Peut-être qu’après les élections le débat d’idées va véritablement reprendre vie dans nos médias et dans la cité.



D.K.
 
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