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Interférence supposée de la chancellerie dans l’affaire Madougou
Sévérin Quenum parle d’une manipulation politique


 L’affaire d’association de malfaiteurs et terrorisme ayant conduit à la mise aux arrêts de Madame Reckya Madougougou connaît un nouveau rebondissement avec les déclarations du juge en fuite Essowé Batamoussi. Ce dernier accuse le gouvernement de faire pression via la chancellerie du Ministère de la justice. Des accusations que dément le ministre de la justice Sévérin Quenum qui dit ne même pas connaître personnellement ce juge et parle plutôt de manipulation.

Après les déclarations sur les messages whatsapp révélés par le ministre Modeste Kérékou, les déclarations du juge Essowê Batamoussi viennent en rajouter au sulfureux dossier impliquant l’ancienne ministre de la justice Reckia Madougou. Le juge dénonce des pressions et des instructions reçues de la chancellerie aux fins de mettre sous mandat de dépôt dame Reckya Madougou. « … Le juge que je suis n'est pas indépendant comme cela se devait d'être (…). Je citerai la dernière. Celle qui a vu le placement de dame Reckya Madougou en détention. Dans ce dossier, nous avons été donc sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention… ». C’est en somme la déclaration de ce juge de la Cour de Répression des infractions économiques et du terrorisme sur les ondes de Radio France internationale.

Le ministre de la justice dont les services sont accusés par ces déclarations a aussi donné de la voix sur la même radio. « … Ce magistrat, je ne le connais, je ne lui ai jamais parlé bien qu’étant garde des Sceaux qu’il met en cause. (…) De quelles instructions a-t-on besoin dans un dossier de financement de terrorisme. Ce n’est pas nous qui l’avons dit, les juges sont indépendants et ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi », a fait savoir le ministre Sévérin Quenum sur les ondes de Rfi.

Le ministre dénonce alors une tentative de manipulation entrant en droite ligne de l’affaire Madougou qui faut-il le rappeler est incarcérée pour association de malfaiteurs et de terrorisme. « … Vous savez bien que Madougou est une alliée politique dite de l’opposition radicale qui jure par tous les dieux que l’élection du 11 avril n’aurait pas lieu et qui provoquerait une insurrection destinée à mettre un terme au mandat du président en exercice. Dans le contexte actuel où il fait cette déclaration-là, c’est une déclaration orientée. Il s’agit là d’une manipulation politique ». L’affaire Réckia Madougou au-delà de l’instruction en cours, n’a certainement pas finie de révéler ses secrets.



Edith GAGLOZOUN
 
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