Elonm Mario Mètonou, procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) a effectué une sortie médiatique samedi 1er Mai au siège de l’institution à Porto-Novo. Exposant les conditions dans lesquelles cet accident est intervenu, Elonm Mario Mètonou affirme qu’en lieu et place de l’huile rouge, c’est des munitions d’armes qui ont été retrouvées dans l’un des véhicules qui sont entrés en collision
Une importante cargaison de munitions découverte dans les Collines. C’est le résultat des fouilles menées par la Police suite à un accident de circulation, soldé par la mort de quatre personnes qui se trouvaient à bord d’un minibus frontalement percuté par un bus à hauteur du village Agbon, dans l’arrondissement de Bantè. C’est l’effroyable découverte effectuée suite à cet accident qui a suscité la sortie médiatique du Procureur Spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet), Elonm Mario Mètonou. Selon le Procureur Spécial, c’est aux environs de 5h du matin dans la nuit du vendredi 30 Avril 2021 que la Commissariat de Gouka a été informé d’un cas d’accident mortel de circulation qui s’est produit à hauteur du village Agbon, arrondissement de Bantè. Les premières constatations ont permis de relever que l’accident s’est produit entre un minibus de marque Mazda immatriculée BH 0337RB et un bus de marque Renault, appartenant à la compagnie de voyage « Coopérative Transport Voyage » (CTV), immatriculé BH 1479 sur la Route Nationale Inter Etat No3, tronçon Savalou-Bantè. Venant de Gouka, explique le Procureur Spécial Mario Mètonou, le minibus qui roulait certainement à vive allure en direction de Bantè est entré en collision frontale avec le bus était en stationnement au bord de la voie. De quatre occupants du minibus, deux sont décédés sur le champ et un troisième, le conducteur, a succombé à ses blessures quelques instants plus tard à l’hôpital de zone de Savalou. « La fouille du minibus a permis de découvrir qu’il transportait 56 sacs de jute imbibés de l’huile rouge. Cependant, à l’ouverture des sacs, en lieu et place de l’huile rouge, il a été découvert des cartons de munitions de calibre 12
soigneusement emballés. Au décompte, ce minibus transportait soixante-dix mille (70.000) cartouches de calibre 12. Tout porte à croire que le marquage des sacs à l’huile rouge est destiné à tromper la vigilance des Forces de défense et de sécurité », a déclaré le Procureur Spécial, Mario Mètonou. Poursuivant ses explications, Mario Mètonou indique que l’un des rescapés de cet accident, de nationalité togolaise a affirmé qu’il avait l’habitude d’aider le conducteur du minibus, lui aussi de nationalité togolaise à décharger ses marchandises. Cette fois-ci, avance le conférencier, ce dernier avoue avoir été sollicité aux environs de 20h, la veille de l’accident à Aoro, village situé sur l’axe Bassila-Bantè pour aider à décharger la cargaison à Gouka et à Akpassi dans la commune de Bantè. Il a même précisé qu’au moment où il prenait place à bord du véhicule, deux individus s’y trouvaient déjà en plus du conducteur. Mis au courant de ces événements, le Procureur Spécial de la CRIET, dit fait ouvrir une enquête en vue d’établir l’origine précise de la cargaison, le lieu de son chargement, le ou les expéditeurs, les ou les destinataires, leurs motivations réelles ainsi que l’usage auquel la cargaison est destinée. « Les officiers de Police Judiciaire chargés de cette enquête sont à pied-d'oeuvre et je garde un contact permanent
avec eux », a rassuré le Procureur Mario Mètonou. Ces faits, rappelle le conférencier interviennent dans un contexte où plusieurs actes de violence, d’attaque et d’agression ont été planifiées pour empêcher l’élection présidentielle du 11 Avril 2021. Certains de ces actes, poursuit-il, ont malheureusement été mis à exécution
et ont engendré de nombreux blessés graves au sein des Forces de défense et de sécurité du Bénin dont certains éléments atteints par des balles de calibre 12 et d’arme de guerre dans les localités de Bantè, Gouka, Akpassi, Savè, Papané, Tchaourou, Parakou… Pour finir, il a rappelé quelques dispositions juridiques contenues
dans le Code pénal et qui prennent en compte ces genres d’actes, comme actes de terrorisme, notamment l’article 162 qui prévoit à son point 5 que : ‘’la mise au point, la fabrication, la transport, la mise en circulation, ou l’utilisation illégale d’arme, d’explosifs, de munitions, de substances explosives ou d’engins, fabriqués à l’aide des telles substances’’, constitue aux conditions prévues à l’article 161 qu’il a cité supra, un acte de terrorisme.