La justice durcit de plus en plus le ton à l’endroit des trafiquants de trophées d’espèces intégralement protégées sur toute l’étendue du territoire national. En effet, un trafiquant d’ivoires d’éléphants a eu sa dose de sanction dans la journée du mardi 18 mai 2021 au tribunal de première instance de deuxième de Natitingou.
Le tribunal de première instance de deuxième classe de Natitingou dans le département de l’Atacora par jugement contradictoire et statuant en premier ressort en matière correctionnelle et de flagrant délit, a retenu le prévenu en question dans les liens de la prévention, de commercialisation de trophées d'espèces intégralement protégées et l’a condamné à 48 mois d'emprisonnement ferme. Dans la décision du tribunal, il doit payer en plus une amende de 300.000 FCfa et somme de 3.000.000 FCfa pour les dommages et intérêts. C’est la preuve que la justice tient toujours rigueur à la "tolérance zéro" pour toute personne qui se met dans la logique de destruction de patrimoine faunique. Quand on se souvient des dispositions des articles de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin et de son décret d’application, on se rend compte que la justice fait avec foi et détermination ce qui est de son ressort dans la lutte contre la criminalité faunique. Car, l’article 154 sanctionne d’amende et d’emprisonnement allant jusqu’à 3 ans, quiconque importe, exporte, réexporte ou commercialise des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles en dehors des cas permis.
Au regard de cette disposition de la loi sur la faune, les trafiquants pris en flagrant délit de commercialisation doivent répondre de leurs actes. Il faut signaler que les décisions dissuasives participent efficacement à la lutte contre la criminalité faunique et à la protection du patrimoine faunique pour lequel le gouvernement de la rupture ne cesse de se battre. Et pour la sauvegarde des espèces protégées, les activistes se battent au quotidien. Le programme Aalf-Bénin (Appui à l’application des lois sur la faune et la flore au Bénin) du réseau Eagle (Eco activiys for gouvernance and law enforcement) ne cesse de renouveler son appui technique au gouvernement pour redonner espoir à la survie des espèces menacées d’extinction. Outre le Ministère de la justice et de la législation, la lutte contre la criminalité faunique au Bénin sur toute l’étendue du territoire national est aussi et surtout l’œuvre de African Parks Network-APN / Pendjari, le Ministère du cadre de vie et du développement durable, de la Direction générale des eaux forêts et chasse (Dgefc), du Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref) et du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique.
Wendy J. KEDOTE