Consultant média, promoteur du journal ‘’Le Challenge’’, ancien président du Conseil National de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin (CNP-Bénin) et actuel président de la Plateforme des Acteurs pour le Développement des Médias Bénin, Basile Tchibozo a été l’invité de l’émission ‘’Cogito’’ de la Télévision web, ‘’Challenge TV’’. Occasion pour lui de situer l’opinion nationale sur les implications de la décision du Chef de l’Etat, Patrice Talon relative à la suppression du Ministère de la Communication et la gestion des médias désormais par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
A quoi doit-on s’attendre avec la migration de la gestion des médias béninois dans le giron de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et quelles sont les implications de la décision prise par le Président Patrice Talon de confier la gestion de la Presse nationale à l’instance de régulation ? C’est la problématique de cette émission ‘’Cogito’’ de la Télévision web, ‘’Challenge TV’’ qui a eu comme invité, Basile Tchibozo, ancien président du CNP-Bénin. «Cette décision est extraordinaire et est aussi révolutionnaire. C’est une décision qui doit aider les acteurs de la Presse à se reformer, à se reconstituer pour donner une nouvelle allure à leur corporation. La suppression du Ministère de la communication ne doit pas être une sorte de deuil, mais plutôt une réjouissance à laquelle les acteurs des médias doivent participer en essayant de capitaliser cette mesure qui a été prise par le Chef de l’Etat à savoir que chacun se lance dans la balance pour que la presse puisse retrouver sa noblesse et acquérir la notabilité normale qui est la sienne et qui a disparu…» C’est en ces termes que Basile Tchibozo a planté le décor de cette émission. Selon l’invité, il y a trois directions dans lesquelles la communication va s’éclater, notamment au niveau de la HAAC, au niveau du Ministère du Numérique et au Ministère des finances. La conséquence directe de la décision prise par le Chef de l’Etat, Patrice Talon est que la Poste sera logée au Ministère des Finances, l’administration qui était au niveau du Ministère de la Communication ira au ministère du Numérique et puis le grand nombre des médias ira au niveau de la HAAC.
Ce qu’on peut espérer face à cette beauté, affirme Basile Tchibozo, c’est que désormais la HAAC doit être plus confortée puisque déjà traditionnellement, la HAAC joue le rôle à la fois de régulation des médias. Les 90% des acteurs la Presse ont comme répondant essentiel la HAAC. Les Radios et les Télévisions dans leur existence n’existent que par le biais des conventions qu’elles signent avec la HAAC. La Presse écrite n’existe que par la HAAC à travers l’autorisation de la HAAC. Selon les dispositions de l’article 15 portant Code de l’Information et de la Communication, poursuit-il, les acteurs de la Presse, les organes de Presse n’existent que par la carte de Presse de la HAAC. Cela veut dire fondamentalement que la HAAC est la structure qui gère, qui gouverne la Presse déjà. «Avec la mesure prise par le Chef de l’Etat, la HAAC doit monter en puissance. Elle doit monter à la puissance ‘’N’’ au niveau de cette désidérata-là pour essayer d’être véritablement en phase avec ce qui a été dit. Donc, loin du traditionnel, il faut un peu plus de dynamisme au niveau de la HAAC, beaucoup plus d’entreprise au niveau de la HAAC, un peu plus de punch au niveau de la HAAC pour que tous ces volets soient balayés », a indiqué l’invité qui dit n’avoir pas oublié le volet formation qui est déjà assurée par la HAAC.
Aux dires de l’ancien président du CNP-Bénin, lorsque l’UPMB, le CNPA-Bénin lancent des formations, ça été toujours centralisé par la HAAC. Il a rappelé que beaucoup de diplômés de l’ENAM, d’ESAE ont reçu leur formation, grâce au soutien de la HAAC. Ce qui selon lui veut dire que la HAAC joue déjà un rôle fondamental dans cet environnement des médias. Aujourd’hui, explique-t-il, ce qui va booster plus la HAAC, c’est la dotation des moyens. Et les moyens existent par le biais d’une structure légale qu’on appelle le ‘’FADEM’’. Selon les dispositions de l’article 39 du Code de l’information et de la communication, le FADEM existe déjà du point du vu administratif. Parce que les cinq membres du Comité de gestion sont déjà installés. «Ce qui reste, il ne s’agit que d’installer le secrétariat permanent pour lancer ce fonds-là. Il ne reste que l’élément fondamental qui manque qui est le nerf de la guerre et l’installation du secrétariat exécutif permanent. Et aujourd’hui, le Chef de l’Etat va nous donner les moyens. Si le fonds reçoit les moyens, cela veut dire que la révolution est totalement enclenchée. Donc ça va lancer les grands projets structurants de la corporation. Mais tant que le secrétariat exécutif n’est pas installé et adossé au fonds, cela ne peut pas être possible…Une fois que le couac sera sauté, ça veut dire que tout ira comme du lait sur le feu. Cela veut dire que tous les acteurs des médias avec la HAAC devraient se mettre en position de synergie pour que cette décision du Chef de l’Etat puisse nous aider à nous en sortir », a conseillé Basile Tchibozo.
La démarche a-t-il appelé, consiste à sortir des sentiers de diabolisation de la HAAC qui existent. Car, les gens sont capables lorsqu’on les met en situation, lorsqu’on leur donne des moyens, lorsqu’on les amène à la table de négociation, lorsqu’on les considère et qu’on les respecte. « Je crois que ce déchirement de voix qui a été observé jusque-là doit être comblé. Il faut que la HAAC, le président, tous les Conseillers puissent essayer de faire de la transcendance…au niveau des associations faitières, pour aller vraiment leur tendre vraiment la main inversement pour que cette réforme marche. Deuxième chose, il faut que les associations professionnelles aussi jouent le jeu. Il faut qu’on quitte un peu nos suffisances, qu’on quitte un peu nos récriminations, nos fatalismes, nos ergots pour aller au niveau de la HAAC et dire désormais qu’est-ce qu’on fait ? Voilà que le Chef de l’Etat a décidé de cette réforme, qu’est-ce qu’on fait ? De toutes les façons, quel que soit Alpha et Oméga, il faut que ça soit une réalité. C’est-à-dire que le nécessaire dialogue doit exister. La nécessaire compréhension doit exister », a-t-il exhorté avant de demander à la HAAC et aux associations faitières de faire le baroud-d’honneur pour essayer de capitaliser cette mesure.
Il dit croire aux promesses du Président de la République pour ce qui concernent les avantages que la Presse va tirer de cette réforme. «C’est un homme de parole. Quand il dit il le fait. Il faut une sorte de cohésion au niveau des associations faîtières pour faire des propositions concrètes…Pendant longtemps, la Presse a été le parent pauvre, mais le domaine le plus résilient de la rupture. Et désormais, le Chef de l’Etat a dit allons-y. Je crois qu’il faut qu’on saute sur l’occasion. Concrètement, ça veut dire que le CNPA et l’UPMB doivent se voir et former une plateforme problématique des actions pour arrêter les grands projets structurants de notre corporation tels que : la Régie publicitaire, l’imprimerie nationale, la Médiamétrie, la fiscalité des médias, la mise en place des grands groupes de Presse…», a précisé le Consultant de Challenge TV, Basile Tchibozo.