Beaucoup de personnes disent connaitre le nouveau Président béninois, Patrice Talon, mais très peu ne le cernent vraiment pas. Celui qui se donne la peine d’observer le nouveau Chef de l’exécutif béninois dans sa nouvelle posture, aura le temps de remarquer qu’il y a une différence entre Talon homme d’affaires et Talon homme d’Etat. Nombreux sont les Béninois, qui clament à travers les médias, ne rien attendre de particulier du Président Patrice Talon, parce que ce dernier est un homme d’affaires et que sa reconversion en homme d’Etat, n’apportera rien de nouveau. Mais ces allégations semblent relever des affirmations faciles, puisque, le pilote du nouveau départ, semble visiblement transformé. L’annonce de sa candidature depuis son exil parisien, avait été reçue avec dédain par de nombreux observateurs. Mais la conduite de sa campagne en passant par sa qualification au second tour de la présidentielle jusqu’à sa victoire finale, ont fait mentir tous les sceptiques qui annonçaient sa déconvenue. C’est donc dire que l’homme d’Etat Talon, est, contrairement à ce que l’on répand sur lui, quelqu’un qu’on ne peut pas cerner aussi facilement. Patrice Talon, candidat à la présidentielle, avait tenu des propos qui devaient servir d’indicateurs sur sa reconversion : « je veux devenir un autre Patrice Talon, différent de celui qu’on présente comme détourneur de PVI et du coton. Je veux entrer autrement dans l’histoire de mon pays, confiait-il aux béninois de la diaspora en France ». Et au journal le Monde, le Président Patrice Talon révélait que : « …..je voudrais me faire porter en triomphe à la fin de mon mandat…. ». On peut comprendre par-là que l’homme du nouveau départ, s’est donné un challenge qu’il entend relever. Pourtant, à environ 5 mois de gestion du pouvoir, les critiques fusaient de partout. La majorité de ceux qui appréciaient le régime Talon, s’accordaient sur le fait que les premiers signes de gestion du gouvernement du nouveau départ, augurent d’un avenir incertain. Mais toutes ces critiques n’ont pas ébranlé le nouveau Chef de l’Etat béninois qui a réagi à son temps. A l’occasion, il a encore lancé un autre challenge, en ramenant en octobre 2016, la fin du calvaire créé par les délestages, alors que le ministre de l’énergie avait annoncé le mois de décembre. La grande interrogation est celle de savoir sur quoi se fonde cet optimisme grandissant du Président Patrice Talon. Est-il possible d’appréhender ou de comprendre la méthode Talon, celle faite de silence, de distance par rapport au populisme, de sobriété, de ponctualité et même de discrétion ? Il sera difficile de répondre à cette interrogation. Un peu comme il sera aussi difficile de comprendre comment Patrice Talon a procédé pour conduire au silence et à la retenue, le très célèbre Candide Azanaï. Lui qui était connu pour ses sorties médiatiques tonitruantes et ses déclarations sarcastiques. Cet amoureux des polémiques et de la conjecture, s’est mu au silence au point où certains citoyens se demandent si ce ministre de la défense est toujours dans le pays ? Curieuse reconversion de cet activiste politique qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Qu’est ce qui a bien pu faire taire Azanaï ? En considérant à sa juste proportion, cette reconversion du ministre de la défense sous le régime du nouveau départ, il y a lieu de déduire que ce gouvernement sous l’impulsion de Patrice Talon, réserve bien de surprises pour des jours à venir. C’est la nature de ces surprises qui est encore difficile à prédire. Et c’est tout cela qui fait l’énigme ou le mystère de Talon.