Roger Koudoadinou, Directeur des examens et concours (Dec), Wahidi Abdou Bello, Consultant EducMaster et Alexandre Adjinan, syndicaliste, sont les invités de ce dimanche 6 juin, sur l’émission hebdomadaire, ‘’Ma part de vérité’’ du groupe Golfe Africa. Il était essentiellement pour ces acteurs du domaine éducatif de mieux faire savoir au grand public, la révolution qui s’opère en douce dans le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle au Bénin. Il s’agit de la mise en place d’Educ Master, une plateforme web de gestion moderne et de lutte contre les inscriptions frauduleuses et de suivi du parcours des apprenants et enseignants surtout pendant les examens.
Depuis 2018, la plateforme Educ Master mise en place au ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle est fonctionnelle et s’impose à tous les collèges et lycées publics du Bénin. Lesquels selon les invités, doivent y mettre toutes les données concernant la vie scolaire : la gestion du personnel enseignant et non enseignant, quel que soit son statut, l’effectif des élèves par classe, les emplois du temps, les transferts d’un établissement à un autre, les nouvelles inscriptions, les absences, etc. Bref, cette plateforme est désormais le lieu où les autorités départementales et nationales disposent de toutes les données sur le sous-secteur, établissement par établissement. En effet, dans son intervention, Abdou Wahidi Bello, chef d’équipe de conception de Educ Master, a martelé que la plateforme a totalement changé la gestion du sous-secteur. « La plateforme Educmaster a révolutionné la gestion des établissements scolaires du secondaire au Bénin », a-t-il confié. Ayant contribué à l’aboutissement de la mise en œuvre de la plateforme qui relève aujourd’hui du patrimoine du ministère en charge, le consultant a expliqué comment Educmaster a permis d’optimiser la gouvernance du système éducatif.
Le Bepc 2021 va révéler les avantages de la plateforme
Parlant de la révolution dans ce sous-secteur éducatif par l’entremise de cette plateforme, le Dec Roger Koudoadinou totalement en phase avec le concepteur dans ses explications et sur l’outil, a évoqué à titre d’exemple la session 2021 du Bepc prévue pour se tenir du lundi 14 au mercredi 16 juin prochain. «Grâce à la plateforme EducMaster, les inscriptions pour l'examen du Bepc 2021 nous ont pris un mois et demi au lieu de 5 mois auparavant. C'est un exploit qui nous permet aujourd’hui de gagner du temps. Aussi, pour la sélection des examinateurs et des correcteurs, elle nous permet de lutter contre la corruption et la fraude que l'on observe dans le passé. Un logiciel a été conçu avec le concours de EducMaster si bien que, personne ne peut être sélectionnée comme surveillant ou correcteur s'il n'est enseignant tenant la craie ou classe». Ici, il précise que toutes les listes de surveillants et correcteurs ont été conçues dans la transparence. Il ajoute de plus que tous les acteurs ont été mis à contribution pour avoir ce résultat» En guise de gratitude de d’assurance, le Directeur des examens et concours affirme : «Grâce au nouveau Ministre, nous avions bien négocié le dernier virage lié à l'organisation du BEPC 2021 et je tiens à le féliciter. Au nom de l'Autorité, je remercie le Ministre de la Santé pour son accompagnement. Il a fait le nécessaire pour que tous les centres d'examen soient pourvus de dispositifs de lavage de mains dans le cadre de la lutte contre la Covid-19». C’est dans cette logique que le Consultant de la plateforme martèle : «Nouveau pour la tête mais l'actuel ministre est un acteur bien connu du monde éducatif. À son installation, il a su régler une situation à Lokossa. Preuve qu'il était de la maison.»
Une réforme louée et applaudie
Pour sa part, Alexandre Adjinan, enseignant de Français et Syndicaliste salue et loue la pertinence de la mise en place de cette plateforme qui selon lui est nécessaire pour le réel décollage du système éducatif béninois. Mais il a toutefois relevé quelques soucis surtout à la communication au début du rêve et l’intégration de l’outil. «Nous avons constaté un manque de communication autour de la plateforme. Ce n'est pas intéressant si on n’associe pas les responsables syndicaux à une telle réforme. Ce n'est pas la plateforme qui pose problème mais le mythe installé autour d'elle. Nous avons tous intérêt que les fraudes cessent. Avant, les ministres et autorités politiques envoyaient leurs listes de surveillants et de correcteurs. Ce qui n'était pas normal. La plateforme est une bonne chose mais il faut associer les syndicalistes que nous sommes. Il vient réduire au mieux certaines pratiques malsaines du passé» Ici, le Consultant EducMaster et le Dec sont visiblement d’accord avec ce dernier. Ils promettent et rassurent que les choses seront corrigées à l’avenir. «M. Alexandre Adjinan a peut-être raison. Fondamentalement les syndicalistes ne sont pas contre la plateforme. Tout ce qui est lié à la communication autour de EducMaster va être sûrement corrigée. Ce que nous sommes en train de mettre en place aujourd'hui, c'est que, si même le diable arrive à la tête du système éducatif béninois, qu'il ne lui soit possible de placer un seul surveillant qui ne soit enseignant. L'objectif c'est de lutter contre la fraude et la corruption», rassure M. Wahidi Abdou Bello. Pour lui, le Dec précise que c’est juste qu’au départ, ils étaient animés de la flamme d’aller vite au point où beaucoup d’acteurs sont oubliés. «Nous étions pressés d’aller vite. A l’instar des syndicalistes, le Conseil national de l’éducation n’y était pas aussi associé. Mais nous promettons que tout ira au mieux sans nul doute », promet le Dec. Prenant la parole, M. Alexandre Adjinan, Syndicaliste témoigne : «Je remercie le Directeur des Examens et Concours pour son humilité. C'est la marque des grands Hommes. À l'opérationnelle, les difficultés sont liées aux critères qui ont été définis. Des enseignants expérimentés envoyés à la surveillance avaient leur place au corps de contrôle. Il n'est pas aussi normal que les administratifs soient débarqués au profit des enseignants qui ont régulièrement tenu des classes. Dans l'un ou l'autre des cas, des corrections ont été apportées dès que les responsables ont été informés»
Autres précisions utiles!
Pour la gouvernance numérique des établissements, M. Bello lorsqu'il avait confié au journal La Nation il y a peu détaille: "elle permet aux dires du concepteur, la gestion des personnels enseignant et administratif; l’immatriculation et le suivi individualisé des élèves ; la gestion des emplois du temps des enseignants ; le suivi de la présence au poste des agents; la gestion de la vie scolaire ; le suivi des résultats scolaires des apprenants ; la maîtrise des statistiques scolaires ; etc. Au niveau de l’administration, c’est-à-dire, dans une direction centrale, technique ou départementale, Educmaster permet selon ses propos de gérer le personnel, d’archiver numériquement les actes administratifs ; de recueillir et de traiter directement les informations produites à la base par les établissements ; de suivre le fonctionnement en temps réel de toutes les structures du ministère. Toutes les directions centrales, techniques et départementales ainsi que les structures sous tutelle ont un espace sur la plateforme avec des droits conséquents. Elle est née d’un constat, dira-t-il, celui de l’accroissement exponentiel des effectifs des apprenants comme des enseignants qui rend difficile voire impossible la gestion manuelle des informations dans le temps requis. «Cet état de choses n’a pas été du goût du professeur Mahougnon Kakpo, qui, déterminé à offrir à notre école, des outils modernes de gouvernance éducative, a favorisé au plan institutionnel, la mise en œuvre efficace du projet. Educmaster est donc conçue pour apporter une solution à cette difficulté devenue inquiétante à tout point de vue. Elle s’inscrit par ailleurs, dans la droite ligne des orientations du gouvernement qui fait de la dématérialisation de l’administration publique une priorité. La mise en œuvre de cette plateforme vise pour l’essentiel, la gestion automatisée du système éducatif avec la réduction voire l’élimination des fraudes en milieu scolaire», a-t-il expliqué et rassuré.
Déjà des impacts positifs !
Trois années déjà après sa mise en place progressive, les résultats sont patents aux dires du consultant mathématicien Bello. C’est alors qu’il met en relief quelques cas perceptibles lorsqu’il a été reçu par le quotidien de service public La Nation. «Il me plaît de donner l’exemple de l’élimination du triste phénomène des faux bulletins. Dès lors que les moyennes des apprenants sont en ligne sur Educmaster, les chefs d’établissements, ont la main pour vérifier les performances réelles des apprenants qui demandent à s’inscrire. Même les transferts des apprenants d’un établissement à un autre se font numériquement sur la plateforme. Un autre exemple, la gestion automatisée des aspirants au métier d’enseignant. La plateforme renseigne les retards et absences au poste pour permettre une évaluation instantanée de leurs prestations. Il précise de plus qu’aujourd’hui, les apprenants vont sur Educmaster pour télécharger gratuitement les épreuves de tous les collèges du Bénin ainsi que leurs corrigés. « Par ailleurs, les parents d’élèves arrivent à suivre l’évolution des performances de leurs enfants directement sur la plateforme ou via l’application mobile Educmaster disponible sur Play Store. En outre, Educmaster a permis au système de nettoyer les écuries d’Augias, en ce qui concerne l’existence de plusieurs centaines d’établissements privés clandestins qui ont été décelés et traités comme tels. La liste des résultats tangibles obtenus est loin d’être exhaustive », a-t-il énuméré
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