Poursuivi dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux, le procès du professeur Joël Aïvo s’est poursuivi ce jeudi 5 août 2021 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Porto-Novo. A cette audience, les juges de la Criet ont statué d’une part sur la requête du Procureur spécial demandant à la Cour de se déclarer incompétente et de renvoyer le dossier en instruction et d’autre part la demande de liberté provisoire de Joël Aïvo formulée par la défense à l’audience du 15 juillet 2021.
A l’audience du 15 juillet dernier, le ministère public représenté par le procureur spécial près la Criet, Mario Elon’m Mètonou avait demandé à la Cour de céans de se déclarer incompétente et de renvoyer le dossier en instruction. Quant aux avocats, ils avaient plaidé "non coupable" et ont même estimé que la qualification des faits par le ministère public est personnelle. Pour eux, le ministère public a violé certaines dispositions de l’article 402 du Code de procédure pénale pour en arriver là si les prévenus doivent comparaitre en flagrant délit. C’est pourquoi, ils ont demandé une mise en liberté provisoire du professeur Joël Aïvo et de ses co-accusés à savoir Dotou Alain Gnonlonfoun ; Moudjaïdou Ibrahim Bachabi et enfin Issiakou Bio Saré, un responsable d’entreprise. Une mésentente intervient entre le ministère public et les avocats des mis en cause. Face aux attaques et des contre-attaques judicaires qui ont fait monter dans la salle de l’audience, le président de céans, Guillaume Laly a dû prendre ses responsabilités. Il a suspendu la séance et a renvoyé le dossier à ce jeudi 5 août 2021. A cette audience, les juges de la Criet ont effectivement statué sur la requête du Procureur spécial Mario Mètonou. La Cour s’est déclarée incompétente et a renvoyé le dossier en instruction. En conclusion, il faut retenir l’opposant béninois, candidat recalé à la présidentielle d’avril 2021, Joël Aïvo et les trois autres personnes mises en cause dans le même dossier d’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux, ne bénéficient pas d’une liberté provisoire. Ils poursuivent donc leur séjour carcéral en attendant de passer non seulement devant le juge de la liberté et de la détention à la Criet mais également devant le juge d’instruction.
Wendy J. KEDOTE