Le rapport d’audit de la gestion du Fonds national de la microfinance Fnm a révélé que l’introduction pompeuse de la biométrie pour la sécurisation du système se révèle être un gros trou dans lequel environ 813 millions de Francs CFA ont été engloutis sans aucun résultat. Une solution pourtant vantée à l’époque par la ministre Réckya Madougou comme celle qui sécurisera les fonds décaissés du Fnm au profit des bénéficiaires.

Au nombre des actes de mauvaise gouvernance reprochés au Fonds national de la Microfinance sous la gestion de Komi Koutché et de Jean Panti, figure en bonne place ce qu’on peut appeler le scandale des kits biométriques. Dans le rapport d’audit du Fnm qui incrimine la gestion des deux anciens directeurs généraux de la structure sous Boni Yayi, il est fait mention de ce scandale. Au total, on note dans le rapport que « L’un des cas de dépenses qui auraient pu contribuer à renforcer la sécurisation des opérations dans le secteur de la microfinance est celui relatif à l’introduction de la biométrie qui a coûté plus de 813 millions de FCfa sur la période sans qu’aucune exploitation concrète du dispositif ne soit encore possible ». En clair, tout cet argent a été investi pour l’acquisition d’un système qui est inopérant et qui n’a pas pu protéger le système. Face à cet état de chose, on se demande ce que l’ancien directeur général Komi Koutché ou son successeur Jean Panti ont pu faire afin que l’opérateur technologique recruté dans ce cadre puisse, à défaut de remettre à jour le système, rembourser les sous indûment perçus pour un marché non exécuté. Plusieurs interrogations restent aussi en suspend quant au coût réel de la mise en place de système de biométrie dans la gestion du programme de microcrédit aux plus pauvres. La somme de plus de 800 millions FCFA évoquée par le rapport laisse perplexe quant à la qualité du matériel et du système livrés et son opérationnalisation moins de 8 ans après. L’enrôlement biométrique lancé en 2009 est censé protéger le système afin d’empêcher les crédits multiples non remboursés. C’était en octobre 2009 en effet que la ministre de la microfinance Réckya Madougou a procédé au lancement du processus d’enrôlement consacrant l’opérationnalisation de la solution biométrique dans la gestion du programme de Microcrédits aux plus pauvres. Et à cette occasion, la ministre Ministre Madougou avait fait savoir que l’opération d’enrôlement dans ce cadre permettra de «constituer une base de données unifiée pour toutes les personnes ayant accédé une fois au moins au microcrédit. Elle sert également à renseigner sur le niveau de respect des engagements de chaque bénéficiaire. Le système reste fermer à toute personne bénéficiaire d’un crédit actif. … il n’est possible d’ouvrir un nouveau dossier pour un bénéficiaire que lorsque le précédent est entièrement soldé »… Tout ce discours pour un éléphant blanc livré au Fnm pour plus de 800 millions de Francs CFA.