Komi KOUTCHE, Ex Dg Fnm
Le rapport d'audit au Fonds national de microfinance (Fnm) a révélé de graves irrégularités dans la passation des marchés publics sous son ancien Directeur général, Komi Koutché et son successeur. Des entreprises ont été illégalement favorisées pour un montant total de 202 millions de Francs CFA, ajoutées à des pratiques collusoires sur des marchés publics évalués au total à 197 millions de Fcfa.
Les principales irrégularités relevées par le cabinet d'audit portent sur le défaut de mise en place du cadre institutionnel requis et la violation presque systématique des procédures de passation des marchés. C'est ce que révèle l'audit commandité par le Gouvernement de la Rupture sur la gestion du Fonds national de la microfinance (Fnm) sous Komi Koutché, ancien Directeur général de la structure et son successeur. Au nombre des fautes lourdes reprochées par les auditeurs, il y a le défaut de mise en place de façon formelle d'une commission de passation des marchés publics et d'une cellule de contrôle des marchés publics contrairement aux dispositions du code des marchés publics. C'est dire que l'ex-patron du Fnm Komi Koutché et son successeur ont attribué des marchés à des entreprises en dehors de tout cadre institutionnel comme le souligne le rapport d'audit. En clair, c'était un système de passation de marchés gré à gré en toute violation des dispositions en vigueur. Ceci ne peut qu'entraîner le favoritisme dans l'attribution desdits marchés au profit des entreprises qui n'ont peut-être pas le profil requis pour en bénéficier. Une pratique qui favorise des amis, parents et alliés politiques. Dans ces conditions, il ne peut qu'avoir la non-validation des plans de passation des marchés publics par les organes compétents avant leur exécution, comme l'a révélé le rapport d'audit. Ainsi, sans passer par la validation desdits marchés, les structures gagnantes engagent leur exécution en toute violation de la loi au nez et à la barbe des autorités compétentes. C'est dire qu'on attribuait ces marchés à qui on veut sans se soucier des textes en la matière sous l'ancien Directeur général du Fnm, Komi Koutché comme l'indique le même rapport d'audit. Une méthode qui révèle le manque de transparence dans les procédures de passation des marchés publics qui se manifeste par le défaut de publication des offres et des résultats des évaluations. Ce n'est pas étonnant que les auditeurs le mentionnent dans leur rapport. La procédure n'étant pas suivie, ces marchés n'ont pas fait l'objet de publication. Donc, ils ont été passés entre les autorités et sociétés adjudicataires sans se soucier du respect de la loi. Les auditeurs ont remarqué le recours systématique et non régulier à la procédure de cotation ou de consultation restreinte pour les marchés de prestations intellectuelles. Au total, sous la direction de Komi Koutché et son successeur, il a été relevé un montant total de 202 millions de Fcfa de marchés passés de gré à gré sans autorisation préalable de la Direction nationale de contrôle des marchés publics ainsi que des pratiques collusoires sur des marchés publics évalués au total à 197 millions de Fcfa.
Démonstrations
Par exemple, l'entreprise Saint Bernard a illégalement bénéficié d'un marché d'acquisition de matériels roulants au Fnm de plus 19 millions, tout comme l'Ets MAFA-TECH qui a gagné un marché d'équipement du siège du Fnm en matériels informatiques pour plus de 84 millions. D'autres marchés ont été passés sans l'autorisation de la Direction nationale des marchés publics sous Komi Koutché et son successeur. C'est le cas de l'Ets Bodigba qui a assuré l'entretien et le nettoyage du bâtiment abritant la Direction générale du Fonds national de micro-finance pour plus de six millions. De son côté, le Bureau ISOSUD a géré la maintenance et le suivi du fonctionnement du système de Management Qualité du Fnm pour près de 14 millions. La liste de ces sociétés favorisées par les autorités du Fonds national de microfinance est longue. Il revient au peuple béninois, la Société civile et la justice à accompagner le Gouvernement dans sa lutte contre la mauvaise gouvernance, afin qu'une suite judiciaire soit donnée à ces dossier.