L’édition 2022 du Championnat National Handisport a été officiellement lancée jeudi 15 Décembre à Cotonou lors d’une conférence de presse donnée par le Comité National Paralympique du Bénin (CNP-Bénin) et son partenaire, le Centre d’Etude et de Coopération Internationale (CECI). A cette occasion, l’importance de la pratique sportive au niveau des personnes handicapées a été soulignée.
Au total, 109 para-athlètes des douze(12) départements sont annoncés pour ce championnat national handisport dont les activités ont été officiellement lancées hier pour prendre fin samedi 17 Décembre prochain à l’Unafrica de Cotonou. Le menu que le Comité National Paralympique du Bénin (CNP-Bénin) s’est proposé d’offrir au public est riche et varié et le clou de l’évènement, c’est samedi où les activités vont se dérouler en para-athlétisme en élimination goalball et en powerlifting au stade Général Mathieu Kérékou dès 9h. La journée reste très chargée et achalandée puisque dans l’après-midi, l’Unafrica de Cotonou va accueillir les finales en powerlifting, en goalball et en basketball fauteuil roulant. Ceci, sous les regards admiratifs de plusieurs personnalités et autres invités de marque. En effet, à cette même occasion, un téléthon sera lancé. Les retombées matérielles et financières permettront aux associations du CNP Bénin d’avoir de quoi exécuter leurs activités. Le CNP Bénin et ses partenaires, notamment le Comité National Olympique et Sportif Béninois (CNOS-Ben), CECI-Bénin et le Ministère en charge des sports placent le Championnat National Handisport 2022 sous le sceau du renforcement de l’inclusion sociale.
Selon les estimations des Nations Unies, la population mondiale a atteint huit milliards d’habitants le 15 novembre dernier. Si cette nouvelle marque une étape importante pour les natalistes qui estiment «qu’il n’y a de force que d’hommes», il faut souligner malheureusement que, l’évolution de la population ne va pas de pair avec la croissance des ressources. Au contraire, celle-ci va accentuer davantage les inégalités. La pauvreté sera toujours un enjeu de société qui affectera les femmes et les hommes ; mais comme toujours, ce sont les personnes les plus vulnérables dont les femmes, les jeunes femmes et les filles qui seront les plus durement touchées entraînant leur marginalisation et souvent leur exclusion.
L’Afrique est malheureusement l’un des continents où les écarts se creusent entre les pauvres et les riches. Cette réalité est encore plus visible dans la partie subsaharienne où la situation particulière des femmes est préoccupante. Ce constat est également celui du Centre d’Étude et de Coopération Internationale(CECI), présent au Bénin depuis 2017. À travers son Programme de Coopération Volontaire, il vise l’amélioration du bien-être économique et social de 2 millions de personnes parmi les plus pauvres et vulnérables, dont au moins 1,5 millions de femmes et de jeunes femmes. Pour ce faire, le CECI a noué des partenariats avec les organisations qui œuvrent dans le renforcement du pouvoir économique des femmes, leur résilience face aux changements climatiques et surtout la lutte contre les inégalités et l’exclusion.
C’est dans ce contexte que le Comité National Paralympique du Bénin(CNPB) bénéficie de l’appui technique du CECI Bénin à travers la mise à disposition de personnes volontaires, conseillers techniques. «La spécificité du CNPB, c’est qu’elle regroupe les personnes Handicapées. Les personnes handicapées sont souvent laissées hors des stratégies et programmes de développement, ce qui conduit non seulement à leur exclusion des initiatives mais aussi à leur marginalisation dans la prise de décisions », dénonce Mme Esther Djeigo, Chargée de Programme de Coopération Volontaire de CECI Bénin.
Les préjugés ne sont plus d’actualité. Les personnes handicapées doivent aussi pratiquer des activités sportives. Rahman Ouorou Barè, président du CNP-Bénin, a d’ailleurs insisté sur cela avec des arguments clairs et valables. «Le sport pour une personne handicapée est un important moyen de développer son économie, son indépendance. C’est un tremplin pour permettre de changer le regard de l’autre sur cette personne handicapée. Le sport pour une personne handicapée contribue à l’autonomisation des femmes. Le sport pour une personne handicapée, permet la construction de sa propre identité. Le sport permet à la personne handicapée de se sentir citoyen de son pays. Il permet aussi l’appropriation d’une estime de soi positive. Chez la personne handicapée, le sport a plusieurs impacts sur le développement des aptitudes motrices et dans beaucoup de cas, il y a beaucoup de médecins qui prescrivent le sport aux gens. Aujourd’hui, beaucoup de maladies peuvent être prévenues par des activités sportives », a-t-il précisé.
Ce sont autant de bienfaits du sport pour l’individu en général et la personne handicapée en particulier. « Pour la personne handicapée, le sport est carrément une nécessité. Il faut même imposer à la personne handicapée de faire du sport, mais du sport adapté», insiste Rahmane Ouorou Barè. C’est pourquoi à travers ses activités, le CNPB sensibilise, forme des enseignants d’EPS qui dispensent les personnes handicapées de la pratique des activités sportives.
Etienne YEMADJE(Coll)
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