A quelques jours de l’ouverture officielle des campagnes pour le législatives de 08 janvier 2023, ça bouge au sein des formations politiques en lice. C’est la veillée d’armes, les petits plats sont mis dans les grands afin d’être prèt pour l’assaut final une fois top des campagnes donné le 23 prochain par la CENA. Afin de mieux comprendre comment les candidats du parti de l’opposition Les Démocrates de la 19ème circonscription électorale se préparent pour aborder ces campagnes, votre journal ‘’Le Matin’’ a fait une incursion dans le QG des Démocrates à Porto-Novo. Retour sur l’entretien accordé par le candidat Michel Sodjinou, premier sur la liste des Démocrates.
LE MATIN : Présentez-vous à nos lecteurs. Qui est Michel Sodjinou? Quels sont vos parcours professionnel et politique ?
Je suis Michel Sodjinou, professeur d'anglais dans les lycées et collèges. J'ai enseigné durant 12 ans avant de prendre congé de l'enseignement pour aller m'essayer dans l'entrepreneuriat. J'ai eu la chance d'être nommé Directeur des établissements privés des enseignements maternel et primaire sous Boni Yayi, un poste que j'ai occupé jusqu'à l'avènement de la Rupture. Je suis retourné à l'entrepreneuriat et je suis le promoteur d'une structure de conservation des corps : il s'agit du funérarium de Danto. Sur le plan politique, j'ai commencé avec le ministre Kamarou qui en 2006 nous avait appelé à voter pour le président Boni Yayi. Je suis resté fidèle à Boni Yayi en faisant la Fcbe jusqu'à son départ du parti pour les Démocrates. C'est pour vous dire que je suis toujours resté fidèle au mot d'ordre de l'ancien ministre Kamarou Fassassi.
LE MATIN : Vous avez été choisi comme tête de liste du parti Les Démocrates dans la 19ème circonscription électorale. Dites-nous les raisons d'un tel casting. Pourquoi vous et pas un autre ?
Je viens de vous décrire brièvement mes parcours politique et professionnel. Ils ont certainement été déterminants, lors du choix des candidats du parti Les Démocrates dans la 19ème circonscription électorale. Mais au-delà d'un mérite personnel, j'y vois le fruit des efforts de ma base politique et de tous ceux qui n'hésitent pas à soutenir mes actions. Ce positionnement est notre victoire à tous. Une première qui présage d'une autre plus grande, au soir du 8 janvier 2023. Cela va sans dire que mon positionnement est le fruit de la fidélité.
LE MATIN : Quelles sont vos chances de tirer votre épingle du jeu face aux candidats des autres partis en lice, dans la même circonscription électorale ?
Vous savez, la participation de mon parti aux prochaines joutes a été saluée par les populations du nord au sud du Bénin. Ceci est d'ores et déjà un signe de l'attachement de notre peuple aux valeurs démocratiques que nous défendons justement au sein de notre groupe politique. Partant de cette logique, je suis persuadé que nous parviendrons à tirer notre épingle du jeu, grâce à la volonté des citoyens de faire du futur parlement, un véritable contre-pouvoir et un lieu où s'affrontent des visions politiques différents.
LE MATIN : Présentez-nous de façon succincte, le programme de législature de votre parti. Quelle est la plus value proposée à vos futurs mandants ?
Le parti Les Démocrates est composé d'hommes et de femmes très ambitieux pour leur pays. Nous voulons que le Bénin redevienne la référence de la démocratie dans la sous-région. Les députés du parti Les Démocrates auront donc comme principale mission de réhabiliter cette démocratie, contre laquelle le pouvoir en place ne cesse d'attenter chaque fois qu'il en a l'occasion. Pour cela, nous travaillerons à proposer des lois qui combattent l'injustice sociale et qui promeuvent un meilleur vivre-ensemble. Dans le même temps, nous attacherons du prix au contrôle des actions gouvernementales.
LE MATIN :Pensez-vous pouvoir obtenir l'adhésion des béninois avec une telle offre politique ?
La réponse va de soi. Il est évident que le peuple est déjà de notre côté. Car, il est fatigué de plus de 7 ans d'affliction et de misère qu'on lui a imposés sous un mirobolant programme dit du nouveau départ. Les destructions d'emplois, les départs forcés en exil, les emprisonnements politiques et les redressements fiscaux fantaisistes sont autant de reproches à faire aux actuels gouvernants et qui constituent de réels motifs pour lesquels les béninois voudront nous porter au prochain parlement, afin de changer la donne.
LE MATIN :Quel bilan faites-vous de la 8ème législature qui tire vers sa fin?
Je me suis toujours étonné de la satisfaction des membres de la 8ème législature, face à la grande quantité de lois votées au cours de leur mandature. Tout comme si le développement d'une nation s'appréciait aux kilos de textes de lois adoptés. Pour ma part, beaucoup de choses auront manqué au parlement finissant. Il s'agit notamment de l'absence de débats contradictoires avant le vote des lois, de l'adoption sous le boisseau des lois engageant la vie des citoyens et du manque de contrôle des actions gouvernementales. Je retiens que le chantier est grand pour les prochains députés. Ils devront redorer le blason d'une institution en déphasage avec les desiderata du peuple et totalement aux ordres.
LE MATIN :Le 8 décembre dernier le chef de l'État a tenu son traditionnel discours sur l'état de la nation devant la représentation nationale. Quelle est votre appréciation du contenu de son allocution ?
Le chef de l'Etat a raté une fois de plus l'occasion de rassurer ses concitoyens. Ce discours devrait lui permettre de reconnaître ce qui n'a pas marché et de prendre des engagements pour les corriger. Mais bien au contraire, il s'est contenté d'une autosatisfaction béate. Le tout, saupoudré de l'annonce de prétendues mesures sociales plus ressenties dans les médias que dans le panier de la ménagère.
LE MATIN Patrice Talon a notamment évoqué la revalorisation salariale effectuée en faveur des agents de l'État. Quel est votre avis personnel et la position de vote parti sur ce sujet ?
C'est vrai que cette décision viendra un tant soit peu soulager les agents de l'Etat. Mais à y voir de près, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une propagande, vu le timing choisi pour l'annoncer. Tous les observateurs avertis de la vie politique béninoise sont convaincus qu'il s'agit d'un coup de pouce du 1er responsable des blocs de la mouvance, à l'endroit de ses protégés pour les prochaines législatives. Mais le peuple n'est pas dupe. Il saura séparer en son temps, le bon grain de l'ivraie. J'en profite pour dire que ces mesures restent malgré tout insuffisantes. Pourquoi ne pas reverser simplement les AME dans la fonction publique ? Pourquoi ne pas augmenter substantiellement les pensions des retraités qui n'ont eu droit qu'à des miettes? Voilà des préoccupations à ne pas perdre de vue.
LE MATIN :Pour la première fois, depuis l'avènement de la Rupture, les béninois auront droit à une élection inclusive. Selon vous, qu'est-ce qui a favorisé ce changement de situation presque inattendu ?
Jean Jacques Rousseau disait : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir». Ceci pour dire qu'aucune situation n'est immuable, surtout en politique. Ce qui s'est passé est donc la preuve que l'endurance et la combativité viennent toujours à bout de toutes formes d'injustice. Cette élection inclusive sera donc dûe à la ténacité des membres de Les Démocrates. Nous remercions au passage la cour constitutionnelle qui a déjoué un plan savamment orchestré pour une fois de plus porter préjudice à la démocratie béninoise.
LE MATIN :Êtes-vous prêt à accepter le verdict des urnes, que les résultats vous soient favorables ou pas?
Au parti Les Démocrates, nous sommes des démocrates bon teint. Nous nous plierons évidemment au verdict des urnes, à condition qu'ils reflètent les suffrages exprimés. Mais nous veillerons dans le même temps à limiter voire empêcher les fraudes électorales. La volonté du peuple doit être respectée et nous savons tous, ce que les béninois désirent : finir avec un parlement unicolore.
LE MATIN :Votre mot à l'endroit des Béninois pour des législatives apaisées
Nous sommes tous enfants d'un même pays. Travaillons à le construire, malgré nos divergences. Ces élections sont donc l'occasion de démontrer à la face du monde que nous savons transcender nos différences. Allons donc voter en paix, sans provocation.
LE MATIN : Qu'avez-vous de particulier à dire à vos potentiels électeurs, en attendant le démarrage effectif de la campagne électorale ?
Vendredi prochain marquera le début des campagnes électorales pour les législatives du 8 janvier 2023. Chers militants et sympathisants du parti Les Démocrates de la 19ème circonscription électorale, préparons-nous pour convaincre les plus hésitants, de la pertinence de notre offre politique. Restons mobilisés, car le défi est de taille. Nous devons prendre le contrôle du futur parlement, pour le bonheur de notre peuple. De toutes les façons le parti Les Démocrates est prêt pour la fête électorale, au soir du 8 janvier 2023.
Propos recueillis par L.EBO
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