Restés sourds aux divers appels pour un retour à l'ordre constitutionnel dans leur pays à l'issue du coup de force du 26 juillet dernier, les nouvelles autorités nigériennes font face à un valse de suspensions d'accords de partenariats de la part de plusieurs États occidentaux. La plupart des partenaires européens du Niger demande de la part de la junte militaire nigérienne un retour à la norme constitutionnelle. Mais ils mettent en avant la voie diplomatique. Une position incomprise par les responsables du Conseil nigérien du "Salut du peuple".

Emboîtant le pas aux autres pays européens, l'Allemagne annonce la suspension de son aide au développement et son appui financier au Niger. Pendant ce temps la position française reste très tranchée quant à l'intervention militaire préconisée par la Cedeao. "Une fois que la Cedeao déciderait de procéder à une intervention militaire après l'échec de la voie diplomatique, la France soutiendra l'organisation sous régionale africaine "     En ce sens, les déclarations du président français Emmanuel Macron ne manque pas de fermeté quant à la non reconnaissance de la junte et sa légitimité. Une option que ne semble pas entièrement soutenir la Belgique et l'Italie. Pour sa part, les l'État américain a pas jusqu'à l'instant, qualifiés les événements du 26 juillet de coup de force réussi. 

Pendant ce temps, sur place sur le territoire nigérien du fait des frontières aériennes et terrestres avec Paris et des pays de la Cedeao, les conditions de vie des populations se dégradent déjà dans plusieurs régions de l'intérieur. Au point où l'ONU demande à la Cedeao et à la communauté internationale, un allègement des sanctions pour pouvoir acheminer à bonne date des aides humanitaires : nourriture, médicaments et vaccins. Cette organisation évoque que les premières victimes de ces sanctions apparaissent de plus en plus comme des populations vulnérables. L'on constate au frontières nigériennes avec des pays voisins plusieurs camions transportant de la nourriture et des aides humanitaires qui n'attendent que l'ordre d'entrée sur le territoire du Niger. Où, rapporte, la représentation du Haut commissariat aux réfugiés se désole du manque de moyen pour acheminer les aides. l'UNICEF fait état de ce que plusieurs dizaines de conteneurs contenant des vaccins, du matériel de froid et des aliments thérapeutiques sont dans l'impossibilité de rentrer au Niger .A cette cargaison, s'ajoutent des doses de vaccins contre diverses maladies comme la fièvre jaune ne pouvant être acheminés par voie aérienne à destination. De plus l'on avance que des 28 000 doses de vaccins stockées dans le pays 95% sont actuellement touchés par le manque d'énergie électrique du fait de la suspension de son alimentation décidée par le Nigeria. Voilà qui donne à admettre que l'armée d'un pays reste responsable des malheurs qui frappent son peuple

Ibrahim Yarou Djibril (Coll Parakou)

Encadré

Conséquences de la résistance des autorités nigériennes aux dialogues diplomatiques, plusieurs étudiants nigériens en position  de voyage pour la France ou autres pays européens sont sur des carreaux au Niger. Selon des informations, il s'agirait pour la plupart de nouveaux impétrants qui attendaient d'entrer en possession de leur visa d'entrée dans ces pays. Inconfortable situation que celle-ci créée par ce regrettable reversement de régime.