Les mardi 29 et mercredi 30 août 2023 a eu lieu à Bis hôtel d’Abomey, un séminaire sur « L’avenir des radios rurales locales du Bénin » organisé par la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) avec le soutien financier de la coopération Suisse à travers le programme redevabilité. Ces assises se sont déroulées sous le regard du président de la Haac, Rémi Prosper Moretti et de la cheffe de la coopération internationale de Suisse au Bénin, Elisabeth Pitteloud Alansar.

Les cinq radios rurales locales implantées sur l’ensemble du territoire national sont à la croisée des chemins. Elles sont confrontées à d’énormes difficultés d’administration et de financement bien qu’étant un excellent outil de communication et de développement et ne jouent plus pleinement la mission à elles dévolue. C’est pourquoi, la Haac a initié ce séminaire dont le but est de faire la genèse de la création de ces radios, de passer en revue leur organisation et fonctionnement en vue de diagnostiquer les maux auxquels elles sont confrontées et proposer des solutions à leur survie dans l’environnement  électrique actuel des médias. 

A en croire le vice-président de la Haac, Armand Houssou, il s’agira pour les participants de relire les statuts de ces médias et de définir le modèle économique qui convient à leur environnement. A cet effet, il est prévu deux communications et des travaux en groupe puis en plénière qui permettront de donner une nouvelle orientation aux radios rurales locales afin de les amener à jouer leurs rôles au service des communautés. M. Houssou a pour finir, précisé que de la réussite de ce séminaire, dépend de l’avenir de ces outils puissants de développement et de communication.

Renchérissant ses propos, la cheffe de la coopération internationale de Suisse au Bénin, Elisabeth Pitteloud Alansar a indiqué que les radios locales sont les voix authentiques des populations, reflétant leurs cultures, leurs préoccupations, leurs besoins et également leurs réussites. « Les radios locales fournissent des informations et des opportunités de proximité. Elles contribuent à renforcer l’identité communautaire. Puis, elles offrent une plateforme pour le dialogue ouvert et la participation citoyenne », a-t-elle ajouté. Mme Elisabeth Pitteloud Alansar a pour clore ses propos, réitéré son soutien aux actions du gouvernement et des institutions et a promis d’apporter son expertise pour un meilleur devenir des radios rurales locales.

Ouvrant ces assises, le président de la Haac, Rémi Prosper Moretti a laissé entendre que ce séminaire intervient dans un contexte de réforme inclusive dans le secteur des médias. Après avoir rappelé l’importance des radios rurales locales au sein des peuples et leur contribution à gouvernance locale, il a indiqué que leur proximité et l’utilisation des langues nationales sur leurs antennes font d'elles, une pionnière de développement et engendrent l’adhésion massive des populations. « Cet atelier permettra de proposer des approches de solutions pour remettre les agents au travail afin que leur dévouement à l’endroit des communautés ne s’estompe jamais », a-t-il ajouté. Il a par ailleurs, témoigné sa gratitude à la coopération Suisse, le partenaire stratégique de la Haac qui s’investit au Bénin depuis plusieurs décennies. A l’issue de ces travaux plusieurs recommandations ont été faites à l’endroit du gouvernement pour doter ces radios d’un statut clair et définir leur modèle économique afin qu’elles continuent à accompagner efficacement le développement à la base. Les participants ont souhaité que les conditions des radios rurales et locales s’améliorent afin que le mariage entre le Bénin et la Suisse se consolide pour aider ces radios béninoises à plus de responsabilité et de professionnalisme.  

En procédant à la clôture des travaux, Rémy Prosper Moretti, président de la Haac, s’est dit satisfait des résultats des travaux de ce séminaire. « Les radios s'offrent comme la matrice de la démocratie car les différentes sensibilités peuvent y être exprimées et les catégories sociales qui ne peuvent pas avoir accès aux grands médias audiovisuels arrivent à trouver le canal idoine pour faire connaitre leurs désidératas », a-t-il conclu.   

Wendy J. KEDOTE(Coll)