Les impressions de quelques députés sur le discours du chef de l’Etat sur l’état de la nation
« J’ai écouté le Chef de l’Etat avec beaucoup d’attention. Le Chef de l’Etat, par endroit, a parlé de ce qu’est le Bénin aujourd’hui. Je l’ai entendu parler de la sécurité. C’est une réalité que nous avons une sécurité performante. Il a parlé de la guerre à Gaza entre l’Israël et le Hamas. Sa vision par rapport à cette guerre est une bonne chose. Je suis entièrement d’accord qu’il y a une disproportion entre la réplique de l’Israël à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et qu’il faille faire taire les armes. Il a beaucoup parlé du Bénin du futur et j’ai l’impression que c’est un discours programme qu’il est venu faire et c’est une habitude du Chef de l’Etat. Nous avons eu beaucoup de promesses sur ce que le Bénin de demain sera et peu de choses dans ce qui est déjà réalisé. C’est vrai qu’il a lui-même regretté le taux d’évolution des infrastructures et c’est ce que nous dénonçons au niveau du parti Les Démocrates. La proportion de l’endettement par rapport à la proportion des réalisations. Je suis très content que le Chef de l’Etat lui-même ait reconnu que ça n’a pas trop avancé en matière de réalisation des infrastructures. Je suis aussi d’accord avec lui quand il a parlé de la régression de l’agriculture et c’est ce qui se note aujourd’hui. Cela fait partie de la mauvaise politique agricole du gouvernement. Je ne suis pas totalement satisfait de ce message. Lorsqu’on maltraite les producteurs du soja, les producteurs du coton, l’effet que cela produit est ce que lui-même a constaté… »
Député Assan Seibou, Bloc Républicain
« Je crois d’abord qu’il faut apprécier tout discours sur son aspect psychologique. J’ai entendu un discours de vérité, un discours honnête, un discours qui a reconnu les avancées et noté les difficultés, mais surtout un discours qui attire la place du Bénin dans le monde aujourd’hui. Nous l’avons tous entendu. Les notations ne sont pas inventées. Ce sont des décisions des institutions internationales qui classent les pays selon leurs performances sur plusieurs plans. Je suis vraiment fier d’être Béninois notre classement en Afrique. La question de la vision de développement de notre pays. Le fait de poser les jalons pour que le pays soit bâti pour la postérité. Il y a même une vision pour les 60 prochaines années. Il a été surtout dans ce discours comparatif sur les différents domaines de développement de notre pays. Je suis heureux que le président de la République ait précisé la position du Bénin par rapport aux pays qui ont connu des coups d’Etat où il existe que notre position est une position responsable alignée sur les accords sous-régionaux et qu’il faille absolument éviter la déstabilisation de la démocratie dans nos Etats »
Député Eric Houndété, Les Démocrates
« Ce ne sont les gens de l’international qui l’ont mandaté. Il a été mandaté par les Béninois. Mais comme il n’observe pas la souffrance des Béninois ; comme il n’observe pas les problèmes d’emplois qui se posent dans le pays ; comme il n’observe pas la difficulté pour les gens de s’alimenter au quotidien. C’est vrai qu’il a fait une allusion légère aux souffrances des Béninois, mais il s’est plus attardé sur les reconnaissances que l’international lui a données. On lui demande l’état de la Nation. L’état de la Nation, c’est comment se portent les Béninois. Je suis désolé, je n’ai pas entendu ça. Je n’ai pas entendu les réponses que le Chef de l’Etat devrait apporter aux souffrances des Béninois. Il a besoin de nous dire ‘’Je sais que les Béninois ont faim’’. ‘’Je sais que les jeunes Béninois n’ont pas d’emploi’’. Et d’ailleurs ! Les quelques allusions qu’il a pu faire aux problèmes d’emplois, il sait pertinemment qu’il m’a embrouillé. Il m’a embrouillé en ceci que l’année dernière, il nous a annoncé que par exemple la GDIZ, zone industrielle de Glo-Djidjé qui est une fierté pour lui, aurait produit 6000 emplois. Mais son gouvernement est venu justifier ici devant le Parlement que 5300 emplois. Aujourd’hui, il vient et nous dit qu’il y a 10.000 emplois (,,,) en contradiction avec le gouvernement. La question est qu’elle est la crédibilité qu’il faut accorder au message du Chef de l’Etat quand lui-même nous embrouille avec ses chiffres non maîtrisés. J’observe que l’année dernière, le Chef de l’Etat a parlé du succès de ses réformes au niveau des Communes. Tout le monde sait maintenant que les réformes au niveau des Communes sont plombées. Ces réformes produisent insatisfaction pour les Communes et mêmes des morts au niveau des secrétaires exécutifs. Il y a donc à s’asseoir pour réinventer la réforme des Communes, pour revoir comment les Communes doivent fonctionner afin de produire des résultats probants. Le Chef de l’Etat nous a dit que ses résultats sont positifs dans le domaine de l’éducation. Bien évidemment, son articulation était beaucoup plus sur l’enseignement technique. L’année dernière, il nous a dit que cette année, il en aurait fini avec ses 30 lycées techniques qu’il devrait construire. Maintenant il nous dit qu’il est à l’étape d’appels d’offre et aux motifs que les Communes n’ont pas donné les terres. Est-ce que l’année dernière, lorsqu’il nous annonçait les 30 lycées, les Communes n’avaient pas donné les terres ? Il y a là des incongruités qui sont dérangeantes. Je pense que ce que nous attendons du Chef de l’Etat, c’est d’être plus en réalité avec les souffrances des Béninois, avec les désirs des Béninois, avec les changements que les Béninois voir être opérés… »
Député Orden Alladatin, Union Progressiste le Renouveau
«…Il est parti de la situation à l’international parce que c’est des questions sur lesquels ont n’entend pas souvent le gouvernement. C’est vrai que la position du gouvernement était affichée par rapport à l’utilisation de la force pour le retour à l’ordre constitutionnel dans un pays comme le Niger. Le Bénin l’a dit et si le Chef de l’Etat ne le répète pas devant la représentation nationale, ce n’est pas bien. Cette position était clarifiée. Idem pour la guerre Russie-Ukraine. L’utilisation de la force pour régler les problèmes politiques n’est pas le choix du Bénin. On a suivi le Chef de l’Etat sur la chaine de télévision LCI quand des gens ont voulu l’amener à prendre position. Il a dit Non ! (…) Il a dit la même chose pour ce qui concerne la guerre Hamas-Israël à Gaza. Il a parlé de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 contre les citoyens israéliens ; une attaque qu’il a désapprouvée. Il a aussi parlé de la disproportion de la riposte israélienne à Gaza par rapport à cette attaque. Par rapport à la situation du coup d’Etat dans certains pays de la sous-région comme le Niger, il a rappelé qu’il y a le temps des principes et le temps des constats pour tirer des conclusions et qu’ils attendent aussi des pas de la part de ceux qu’on a condamnés. Pour ce qui concerne le Bénin, il n’a fait que récapituler ce que l’on sait. Nous venons de finir les débats budgétaires. Les Ministres sectoriels sont passés ici. Nous les représentants du peuple, nous connaissons le contenu de ce que le président de la République vient de dire. Chaque Ministre nous a dit ce qui est exactement réalisé par le gouvernement et nous connaissons les perspectives. Vous savez, c’est pour la première que de façon coordonnée et constante, vous avez des perspectives qui sont clairement énoncées (…) Les notations que nous recevons permettent d’aller sur le marché financier international. Si ces notations sont biaisées, ceux qui vont donner de l’argent pour le développement du Bénin vont se poser des questions. Si quelqu’un ici à la représentation nationale dit que rien n’est fait, il ne peut pas gouverner ce pays. On a déjà vu des gens s’opposer en Afrique et dès qu’ils accèdent au pouvoir, ils n’arrivent à rien faire. Il a aussi que tout n’est reluisant. Il y a des gens au Bénin qui souffrent dans leur peau. Il y a des Béninois qui n’ont pas les 3 repas. Il y en a aussi qui n’ont même pas un seul repas. Est-ce qu’un président de la République doit aller couper l’argent sur un manguier pour venir régler ces problèmes. Si un homme d’Etat vous dit que demain, par une baguette magique il va régler ces problèmes, il ment. C’est ça qui conduit à l’éternel recommencement dans nos pays. Moi j’en appelle à la vigilance des populations. Tout n’est pas encore rose, mais la seule manière de régler les problèmes, c’est de continuer dans cette rigueur. Certes, nous n’avons pas encore tout. Mais s’il n’y avait pas cette rigueur dans la gouvernance du pays sous le président Patrice Talon, que serait devenu le pays depuis 2016 ?... »
Député Robert Gbian, Bloc Républicain
« Ce qu’il faut retenir est qu’il s’agit avant tout d’un message sur l’état de la Nation conformément aux dispositions de l'article 72 de la Constitution du 11 décembre 1990 telle que modifiée par la loi N°2019-40 du 07 novembre 2019. Autrement dit, le président de la République a présenté le bilan de qui est fait ces douze derniers mois et ce qui, selon lui a manqué d’être fait. Mais au-delà de ce message, chaque citoyen peut en toute conscience s’interroger sur le développement de notre pays. Est-ce le Bénin avance sur le plan du développement ? A mon humble avis, la réponse est oui. Pour se prononcer sur l’état de notre pays, nous devons nous rappeler de là où nous venons. Ceci pour dire que les actions du gouvernement du président Patrice Talon chaque année portent leurs fruits. Un pays qui se développe, c’est la bonne gouvernance, le bon fonctionnement des institutions de la République, la lutte implacable contre l’impunité et la corruption, l’amélioration des conditions de vie des populations, un système éducatif performant, une sécurité sans faille,…etc. Le président de la République n’a rien occulté dans son message et c’est fierté que nous croyons en tout ce que le gouvernement fournit comme efforts »
Députée Viviane Orou Tama, Les Démocrates
« Le Chef de l’Etat a fait abstraction de vérité en ce sens que dans son discours, il a fait croire que tout va bien au Bénin. Sinon, prenons par exemple la sécuritaire. La question sécuritaire n’est pas une réalité au Bénin quand on sait que le Nord du pays souffre cruellement de la présence des Djihadistes. Tout récemment à Karimama, il y a eu des cas d’attaques dihadistes. En dehors de la question sécuritaire, il y a le problème de la libre circulation des personnes et des biens dont le président a parlé. On ne peut pas dire qu’il y a libre circulation des personnes et des biens au Bénin parce que les gens sont traqués. Les opposants sont traqués parce qu’ils n’ont pas la même vision que le gouvernement, Je peux donner l’exemple de nos frères qui sont enfermés jusqu’à présent. Ils ne sont pas libres de leurs mouvements. Dans certaines régions du pays, des tranchées sont creusées pour empêcher la libre circulation des biens… »
Député Nicaise Fagnon, Union Progressiste le Renouveau
« Son message reconnait que les efforts qui sont fournis sont pour les populations toutes couches confondues. En termes clairs, le Chef de l’Etat a mis un accent sur les performances observées par plusieurs institutions de la sous-région et du monde. Ces performances prouvent qu’il est facile d’être premier, mais il est difficile de se maintenir premier. Se maintenir premier, c’est comment faire pour que ces performances rejaillissent davantage en termes de bien-être sur toutes les couches socioprofessionnelles. Je crois en un Bénin développé dans un contexte d’insécurité et de géopolitique caractérisé par les conflits armés, de l’extrémisme violent et avec des efforts qui sont fournis. Quand tu quittes Cotonou pour aller à Malanville, la circulation est libre. Le problème de libre circulation dont certains s’offusquent à certains égards, c’est par rapport à la porosité de nos frontières. Le message du Chef de l’Etat était clair. Le Bénin amorce le développement structurel à travers l’industrialisation.., »
Député Sêdozan Jean-Claude Apithy, Union Progressiste le Renouveau
« Ceux qui ont entendu le contenu du message du Chef de l’Etat à la représentation nationale ne peuvent que reconnaître les progrès qui ont été fait au cours des dernières années et ne peuvent qu’être convaincus que ce qui suit est certainement encore plus grand. Je suis vraiment dans une posture d’enthousiasme. Il y a environ un an, nous n’étions pas encore député. Cependant, nous n’avions jamais manqué de suivre le message du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation parce que cela nous permet de mieux nous situer sur le développement de notre pays. Pour ce message que son Excellence le président Patrice Talon vient de délivrer, je puis dire que l’homme est resté constant dans sa détermination à continuer d’œuvrer pour le bien-être des Béninoises et des Béninois et hisser haut notre pays sur le plan de son développement. De 2016 à ce jour, le Bénin à connu d’énormes avancées dans mainte domaines. Que ce soit le développement des infrastructures routières, des infrastructures sociocommunautaires, l’éducation, le tourisme, la santé, la sécurité avec le gigantesque travail qu’abattent nos forces de défense et de sécurité pour sauvegarder l’intégrité du territoire national face aux menaces djihadistes et même sur le plan des réformes politiques et institutionnelles, Ce qui est plus plaisant dans le message délivré par le Chef de l’État ce matin est que ce qui a dit reflète l’exactitude de ce que nous vivons au quotidien. Autrement dit, le président de la République n’a pas fait économie de vérité. Il a dit ce qui se passe. Il a dit qu’il y a des difficultés dans le pays tout en précisant que son gouvernement travaille pour conjuguer ces difficultés au passé. Il n’a pas de donner sa position qui est celle du Bénin sur le conflit israélo-palestinien avec la guerre à Gaza tout en rappelant la position du Bénin sur la guerre Russo-Ukrainienne et l’épineux dossier dess coup d’Etat dans certains pays de la sous-région ouest africaine comme le Niger. Là également, le Chef de l’Etat, la été clair. Le Bénin ne cautionnera la prise du pouvoir par la force et il est respectueux des accords signés dans le cadre des organisations sous-régionales et regionales. Il s’agit d’un discours qui en dit long sur le réel état de notre pays… »
|
||||
|
||||
|
||||
|
||||